29 novembre 2011
A l'occasion de la Conférence des Nations Unies sur le climat qui se déroule à Durban, en Afrique du Sud, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a tiré mardi la sonnette d'alarme sur la température moyenne à la surface du globe particulièrement élevée en 2011 et sur la nécessité d'agir contre le réchauffement climatique.
« Il nous incombe de diffuser des connaissances scientifiques qui guident l'action des décideurs », a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud. « Notre science est fiable et démontre sans ambiguïté que le climat mondial se réchauffe et que ce réchauffement est dû aux activités humaines ».
« Les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ont atteint de nouveaux pics qui s'approchent très rapidement des niveaux correspondant à une élévation de 2 à 2,4 degrés Celsius de la température moyenne à la surface du globe, laquelle pourrait entraîner, selon les scientifiques, des changements radicaux et irréversibles de notre planète, de la biosphère et des océans », a-t-il ajouté.
En 2011, la température moyenne à la surface du globe s'est avérée être la dixième la plus élevée jamais relevée et supérieure à toutes celles enregistrées lors des années précédentes correspondant à des épisodes La Niña, qui se traduisent normalement par un refroidissement relatif de température planétaire, a indiqué l'OMM dans un communiqué.
Selon l'Organisation, les 13 années les plus chaudes font toutes parties des 15 dernières années écoulées depuis 1997. Quant à la banquise arctique, elle a présenté en 2011 la deuxième plus faible étendue et le plus faible volume jamais observés.
L'année 2011 se classe au dixième rang ex aequo des années les plus chaudes depuis le début des relevés en 1850. La température moyenne de la décennie 2002-2011, supérieure de 0,46 °C à la moyenne à long terme, est la plus élevée jamais constatée, à égalité avec la décennie 2001-2010.
En 2011, le climat mondial a été fortement influencé par le puissant épisode La Niña qui s'est développé dans le Pacifique tropical au second semestre de 2010 et a persisté jusqu'en mai 2011. Ce phénomène, l'un des plus intenses des 60 dernières années, a été étroitement associé à des épisodes de sécheresse en Afrique de l'Est, dans les îles de la partie centrale du Pacifique équatorial et dans le sud des États-Unis et à des inondations en Afrique australe, dans l'est de l'Australie en en Asie du Sud.
C'est en Fédération de Russie que les anomalies thermiques ont été les plus marquées, notamment dans le nord du pays où les températures observées entre janvier et octobre ont été supérieures de près de 4 °C à la moyenne dans certains endroits.
La banquise arctique a atteint son minimal saisonnier le 9 septembre, avec une étendue de 4,33 millions de kilomètres carrés, soit 35 % de moins que la moyenne pour la période 1979-2000. Si cette étendue reste légèrement supérieure au minimum record observé en 2007, il faut cependant noter qu'à la différence de 2007, les passages du Nord-Ouest et du Nord-Est ont été par moments libres de glace pendant l'été 2011. Quant au volume de la banquise, il a atteint un nouveau minimum record estimé à 4.200 kilomètres cubes, le précédent minimum record de 4 .580 kilomètres cubes datant de 2010.
Les températures supérieures à la moyenne enregistrées dans la plupart des régions polaires arctiques ont coïncidé avec le plus faible volume de la banquise et sa deuxième plus faible étendue minimale jamais observés.
Ces données ont été présentées lors de la dix-septième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui a lieu à Durban, en Afrique du Sud, du 28 novembre au 9 décembre 2011. Les informations et chiffres définitifs pour 2011 seront publiés en mars 2012 dans la Déclaration annuelle de l'OMM sur l'état du climat mondial.