22 novembre 2011
Au cours du siècle dernier, la température moyenne s’est accrue de près de 1°C. La planète est confrontée à une multiplication d’événements de plus en plus dévastateurs. La vague de sécheresse qui touche actuellement la corne de l’Afrique, les cyclones ou pluies torrentielles qui affectent de plus en plus les tropiques ou, les inondations qui ont frappé le sud-est de la France au début du mois de novembre sont là pour nous rappeler notre vulnérabilité face aux phénomènes météorologiques extrêmes.
Afin d’éclairer les décideurs sur les enjeux de ces évolutions, les membres du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) viennent d’adopter un rapport spécial sur « la gestion des risques d’événements extrêmes et des catastrophes pour progresser dans l’adaptation climatique ».
Ce rapport, qui sera publié en février 2012, mais dont le résumé pour les décideurs politiques vient d’être dévoilé, souligne que le réchauffement global va augmenter la fréquence et l’intensité des évènements extrêmes avec notamment une multiplication des périodes de canicule et une extension des zones d’inondation et de sécheresse. Il rappelle que la lutte contre le changement climatique repose sur deux piliers : d’un côté l’atténuation du changement, qui passe par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de l’autre l’adaptation de nos sociétés aux évolutions qui n’auront pas pu être atténuées.
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET a tenu à souligner que « Le rapport spécial du GIEC sur les évènements extrêmes nous rappelle que le contexte économique difficile ne doit pas faire oublier les enjeux du réchauffement climatique. Plus on agit rapidement, plus les coûts et les dommages sont faibles ».
Tourné vers l’action, il identifie des mesures simples pour diminuer les risques, comme des systèmes d’alerte précoce dans les zones concernées par les vagues de chaleur ou des inondations, ou encore l’amélioration des règlements d’urbanisme, en particulier dans les régions cycloniques.
La France a déjà relevé ce défi de l’adaptation. Elle s’est dotée, le 20 juillet 2011, d’un plan national d’adaptation au changement climatique couvrant tous les secteurs (transports, urbanisme, eau, santé, industrie, tourisme, etc.), le premier de cette ampleur en Europe. Destiné à limiter l’impact et préparer les changements en cours, ce « Grenelle du climat » prévoit des mesures exigeantes, comme l’objectif de 20 % d’économie d’eau prélevée à l’horizon 2020, la mise en place de dispositifs de surveillance des maladies émergentes, le renforcement de l’observation des côtes françaises pour prévenir les risques de submersion, ou encore la révision des normes techniques pour la construction des infrastructures routières. Le plan prévoit également un accroissement de l’effort de recherche sur l’activité cyclonique outre-mer.
Contacts presse :
Anne Dorsemaine 01 40 81 72 36
Aurore Longuet 01 40 81 31 59
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Conseil des ministres (extrait)
La conférence de Durban sur le changement climatique
23 novembre 2011
La ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement a présenté une communication relative à la 17ème conférence des parties à la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique, qui débutera le 28 novembre à Durban.
La France, en étroite collaboration avec ses partenaires européens, agira pour la pleine mise en oeuvre des décisions prises à Cancun et pour le renforcement de la réponse internationale au changement climatique.
Le protocole de Kyoto est l’ébauche d’une réponse internationale coordonnée. C’est aussi le seul acte comportant des engagements juridiquement contraignants. La France milite au sein de l’Union européenne pour que tous les Etats membres soutiennent une nouvelle période d’engagement après 2012. Toutefois, compte tenu du nombre limité de pays qui souhaitent s’engager au-delà de 2012 (ils représentent seulement un sixième des émissions mondiales), la prolongation du protocole ne peut être une fin en soi. La France se mobilise donc pour que soit lancée à Durban la préparation d’un nouvel accord plus large et plus ambitieux regroupant les engagements de tous les pays au plus tard pour la période postérieure à 2020. La France souhaite que la conférence de Durban suscite ainsi une nouvelle dynamique en vue de limiter le réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle à une hausse inférieure à 2°C.
La conférence de Durban fournit une occasion unique de mettre en lumière la place de l'Afrique dans la lutte contre le changement climatique. La France soutient le développement de partenariats concrets en complément des négociations, et promeut à ce titre l'Initiative Climat dite « Paris-Nairobi », lancée avec le Kenya le 21 avril dernier, pour développer l'accès aux énergies propres dans les pays les plus vulnérables aux changements climatiques. La présidence française du G20 s’est particulièrement impliquée dans la promotion du développement des infrastructures en Afrique, notamment dans le domaine de l’énergie.
La mobilisation des promesses de financement faites à Cancun est primordiale pour aider les pays en développement à faire face aux défis du changement climatique. 100 milliards de dollars doivent être mobilisés chaque année et ce à l’horizon 2020 notamment pour le nouveau Fonds vert pour le climat. Les financements innovants, portés par la présidence française dans le cadre du G20, comme les taxes sur les transactions financières ou les mécanismes de marché sur le transport aérien et maritime international, joueront un rôle clé pour atteindre ces objectifs.
La France est convaincue que des avancées significatives sont nécessaires à la conférence de Durban. Elle portera une ambition forte tout au long de cette conférence afin que celle-ci soit une étape majeure dans la lutte contre le changement climatique.