Le réseau hydrographique est formé de trois grands oueds qui sont du sud vers le nord : Satt, Ferkla et Tangarfa. L'oued Satt prend naissance aux sommets du Jbel Saghro dans l'Anti Atlas oriental, alors que l'oued Ferkla, qui correspond à l'oued Todgha au niveau de la palmeraie de Tinjdad, et l'oued Tangarfa, ont leur origine aux sommets du Haut Atlas.
Les premiers occupants de Ferkla utilisaient alors l'eau des rivières, des crues et des sources pour leur alimentation et pour l'agriculture. Ils ont également exploité les eaux souterraines (puits) par des moyens traditionnels bien connus dans toute la région qui sont l'Oughrour (
Système de puisage au moyen d’une outre bousculante dite «Dlou» à traction animale ou humaine Ndlr) et les
Khettarats [1] (
Galerie drainante qui ramène par gravité de l’eau de la nappe jusqu’à la surface du sol Ndlr).
Les précipitations
L'oasis est caractérisée par des précipitations très limitées, en effet la pluviométrie moyenne annuelle est inférieur à 150 mm et diminue du nord vers le sud. Les précipitation son marquées par des irrégularités annuelles et variables d'une année à l'autre.
Les périodes pluvieuses sont généralement caractérisées par les orages qui apparaissent aux intersaisons et en particulier entre l'été et l'automne et vers la fin du printemps (le mois de septembre surtout et fin mai), le temps de ces orages varie selon la charge des nuages en eau et peuvent aller jusqu'à 2 heures et même durer toute la journée, mais elles restent moins violentes que celles du Haut et Moyen Atlas.
En général les dégats se produisent sur des constructions en pisé abandonnées et/ou qui sont construites dans des fossées à infrastructure faible (dans le milieu rural le bâtiment n'est pas correctement contrôlé par les services compétents) ou dans les palmeraies par extension de l'habitat du à l'explosion démographique.
La pluie des orages reste la source d'alimentation majeure et fondamentale des eaux superficielles de l'oasis Ferkla et est à l'origine des crues que connaît la région depuis que l'homme s'y est installé. Ce sont ces crues qui alimentent les eaux souterraines et les nappes phréatiques de la région. Généralement les orages se localisent géographiquement du côté des chaînes de montagnes du Haut et de l'Anti-Atlas, leurs déplacements restent souvent parallèles à ces chaînes montagneuses. Tout les affluents qui partent de ces chaînes font le plein lors des orages et déversent leurs charges dans les principaux oueds : Sett, Ferkla et Tangarfa. Actuellement, en raison du tarissement des khettarats les eaux de crues représentent à plus de 80 % la ressource en eau des palmeraies de Ferkla, le reste est irrigué par les motopompes.
Pendant les périodes non pluvieuses les agriculteurs utilisent ces motopompes pour l'irrigation et exploite alors les eaux souterrainnes, qui ont tari de nombreuses nappes phréatiques.
Dans cette vision les associations locales, entre autres l' Aofep, ont beaucoup pensé aux petits barrages de dérivations pour dévier le maximum d'eau des crues, l'association Oasis Ferkla pour l'Environnement et le Patrimoine en partenariat avec l'office régional de mise en valeur agricole de Tafilalet (ORMVA/TF) a déployé des efforts, des rencontres avec les ONGs, surtout étrangères, les ambassades des pays frères pour le financement des projets de développement. Le barrage de dérivation LAHSSINI, le barrage de CHTAM et autres sont le résultat des efforts déployés par l'ORMVA/TF et L' AOFEP. Aussi parlant d'un grand barrage de TIMKIT (situé à 40 km environ vers l'ouest de Tinjdad) est en cours. la réalisation de ce barrage portera bonheur et épanouissement à Ferkla.
Du fait de la rareté des pluies à Tinjdad, il est nécessaire de penser à une bonne gestion des eaux de crues, c'est l'objectif de la journée d'études que l'Aofep organisera à Tinjdad le 25/11/2006 à la salle des conférences de la municipalité. L'une des options consistera en la mise en place de
réservoirs[2] pour emmagasiner l'eau et recharger les nappes phréatiques et sensibiler les agriculteurs à une utilisation rationnelle de l'eau.
Depuis des années, malgré de nombreux débats à propos des réservoirs de stockage des eaux de pluie, leur réalisation est toujours en attente.
1
UNESCO Bourses du MAB pour Jeunes Scientifiques Titre du projet de recherche : Impact des changements climatiques et anthropiques sur les ressources en eau dans l’Oasis de Ferkla (Tinjdad, Goulmima, Errachidia, Maroc).
UNIVERSITÉ MOULAY ISMAIL, Meknès - FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES, Errachidia / Laboratoire des Formations Superficielles (Sciences du Climat, de l'Eau, de l'Environnement et du Patrimoine) [SCEEP], Lahcen KABIRI
Voir notamment : Titre du projet 2 : «Réhabilitation et Renforcemen des ressources en eau dans l'oasis de FERKLA par l'aménagement d'une khettarat : Palmeraie d'Ihandar (Ferkla El Oullia, Tinjdad, Errachidia, Maroc) ».
2
Voir l'exemple (photo) d'Agharous (Nord Niger), dans l'article consacré à l'ouvrage de Pierre Rabhi "Parole de terre"
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Photos des innondations de fin octobre 2006 à Tinjdad
et ses environs
La rue principale de Tinjdad sous l'eau.
Photo Ali Ouachoua - 2006 | |
L'entrée de souk sous les eaux...
Photo Ali Ouachoua - 2006 | |
La palmeraie de Gardmit envahie par les eaux de crue.
Photo Ali Ouachoua - 2006 | |
Canal conduisant l'eau vers la palmeraie rempli à plus de 50 %.
Photo Ali Ouachoua - 2006 | |
L'oued Ferkla en cru à proximité de la palmerais de Rissani (à environ 100 km de Tinjdad).
Photo Ali Ouachoua - 2006 | |
Remerciements à :
M. Ali OUACHOUA
Professeur des Sciences de la Vie et de la Terre, trésorier de l'ONG Ferkla pour l'Environnement et le Patrimoine [ AOFEP PORTAIL DE FERKLA ], qui a rédigé pour Waternunc.com un état de la situation géographique et hydrologique de l'Oasis de Ferkla et nous a aimablement transmis les photos ci-dessus.
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