Le 6e rapport annuel sur les pesticides dans les eaux, publié par l’Institut français de l’environnement (Ifen), met en évidence la présence de pesticides dans les trois quarts des points de mesure de la qualité des milieux aquatiques en 2002. Pour les prises d’eau destinée à la production en eau potable, qui sont le plus souvent situées dans des secteurs sauvegardés, seulement un quart des points contrôlés en 2002 nécessite un traitement spécifique des pesticides. Les eaux superficielles restent plus polluées que les eaux souterraines.
Depuis 1998, l’Ifen établit un bilan annuel de la contamination des eaux par les pesticides.
Le sixième bilan, publié aujourd’hui, synthétise les informations de l’année 2002.
Une forte présence de pesticides dans les milieux
La qualité des milieux aquatiques a été analysée sur la base de 5 143 points de mesure : 1 462 sur les cours d’eau et 3 681 dans les nappes.
En eaux superficielles, on trouve des concentrations plus ou moins importantes de pesticides dans 75 % des points contrôlés. La concentration de pesticides n’a pas été décelée dans les 25 % restants, celle-ci étant trop faible ou nulle. Pour les eaux souterraines, 57 % des points font l’objet d’analyses qui mettent en évidence une concentration de pesticides. Ces fréquences sont proches de celles trouvées pour les mesures effectuées en 2001.
Sur environ 400 substances recherchées, 201 (49 %) ont été mises en évidence dans les eaux de surface et 123 (33 %) dans les eaux souterraines. Les herbicides et particulièrement les triazines sont les composés les plus retrouvés dans les eaux.
Dans les départements d’outre-mer, la situation demeure préoccupante en raison de la présence d’insecticides interdits depuis plus de 10 ans.
Des ressources en eau potable préservées
Sur les 5 143 points de mesure, 3 441 correspondent à des captages d’eau pour l’alimentation en eau potable, dont 838 en eau de surface et 2 603 dans les nappes. Les résultats des contrôles effectués montrent que les ressources utilisées pour l’eau potable sont de meilleure qualité : 74 % des points contrôlés présentent des résultats permettant une utilisation sans traitement spécifique des pesticides. Cette proportion est de 60 % lorsque la ressource utilisée est une eau superficielle, et de 80 % lorsqu’il s’agit d’une nappe. Seuls 14 points de captages présentent des niveaux de pollution, avant traitement, qui nécessitent une expertise et une procédure spécifique d’autorisation d’utilisation du ministère chargé de la Santé.
Une moindre qualité en dehors des captages d’eau potable
Parmi les 1 702 points ne correspondant pas à des captages d’eau potable, les valeurs mesurées dans les eaux superficielles correspondent à une qualité bonne ou très bonne dans plus de la moitié des cas, et à une mauvaise qualité, qui peut porter atteinte à la biodiversité ou entraver certains usages, dans 8 % des cas. Dans les eaux souterraines, 25 % des points ont des concentrations supérieures aux normes de potabilisation et demanderaient donc un traitement adapté si on devait utiliser les ressources correspondantes pour la production d’eau potable.
Les pesticides dans les eaux - Sixième bilan annuel - Données 2002
Institut français de l’environnement (Ifen) - Réseau national des données sur l’eau (RNDE)
Etudes & Travaux n°42 : synthèse 32 pages (gratuite) ou
résultats détaillés sur CD-Rom (15 euros + 3 euros de frais de port)
Synthèse en ligne : http://www.ifen.fr/pestic/2004/pestic2004.htm
Diffusion : Ifen : 02 38 79 78 42 ou diffusion@ifen.fr
Contacts presse :
Ifen : Christel Leca - Téléphone : 01 40 20 44 05
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