L’Agence de l’eau Seine-Normandie et les professionnels du Pressing lancent une action de grande
envergure. Ils vont remplacer le parc de machines utilisées pour le nettoyage à sec et parfaire
ainsi les progrès déjà réalisés pour la protection de l’environnement :
une démarche novatrice sur le plan national.
Toute activité humaine s’accompagne de pollution. Le nettoyage de nos vêtements n’échappe pas à la
règle. Le perchloréthylène utilisé pour le nettoyage à sec est connu depuis longtemps pour ses nuisances
pour l’environnement. Les dangers pour l’homme sont maîtrisés dans la mesure où l’utilisation
de ce produit dans les pressings s’effectue dans les règles d’hygiène et de sécurité.
Cependant
chaque année, l’essentiel des 2 500 tonnes de perchloréthylène utilisé par les pressings se retrouve
dans l’air ou dans l’eau. Rejetées à l’égout, les boues, chargées de ce solvant chloré et résultant
de l’opération de nettoyage à sec, viennent perturber le fonctionnement des dispositifs de traitement
des eaux usées avant rejet dans les rivières.
Depuis 5 ans, le secteur professionnel a déployé des efforts considérables. La consommation de
perchloréthylène a été divisée par 2 en 20 ans. L’Agence de l’eau Seine-Normandie (AESN) et le
Conseil Français de l’Entretien des Textiles (CFET) ont décidé de conjuguer leurs forces et leurs
moyens pour aller beaucoup plus loin. Ils lancent une vaste opération visant à remplacer 1 200
machines soit 40 % du parc actuel sur le bassin Seine-Normandie. L’ objectif est une diminution
de la consommation par pressing, à hauteur de 70 % du volume de solvant utilisé juqu’alors.
Les nouvelles machines exigeant un investissement plus important, l’Agence de l’eau Seine-Normandie apporte un soutien financier significatif aux professionnels du nettoyage, c’est-à-dire
jusqu’à 30 % du prix de la machine. D’ici 2006, l’Agence prévoit de consacrer 9 millions d’euros
pour accélérer la modernisation des pressings. De leur côté, les professionnels du nettoyage
devront suivre une formation sur les bonnes pratiques environnementales. En particulier, ils
s’engagent à faire traiter les déchets dans lesquels se trouve le perchloréthylène en les confiant
à des collecteurs conventionnés pour récupérer les déchets.
Accompagné par l’Agence de l’eau, le CFET poursuit par ailleurs une campagne de sensibilisation
de ses adhérents. Il les informe sur les risques de propagations du perchloréthylène dans l’environnement.
Il diffuse des affichettes et assure des formations auprès des professionnels.
Cette action « pressing » s’inscrit dans une démarche globale de l’Agence de l’eau qui, outre ses
actions portant directement sur l’eau potable et les eaux usées, se mobilise sur toutes les protections
en amont – de la ressource en eau et du traitement – et dans une véritable politique de
prévention. Plusieurs conventions sont ainsi en préparation avec d’autres organisations professionnelles
pour limiter les effets de la pollution dans certaines activités.
Ce partenariat AESN/CFET constitue une mobilisation exemplaire en faveur de la protection de
l’environnement.
La chasse au perchloréthylène
33 % des pressings français se trouvent sur le bassin Seine-Normandie, soit plus de 2 400 établissements.
La région Ile-de-France totalise 73 % des pressings du bassin dont 25 % sont
localisés sur Paris.
Ces 2 400 pressings, implantés sur le territoire couvert par l’Agence de l’eau Seine-Normandie,
utilisent du
perchloréthylène pour le nettoyage à sec des vêtements. Ce solvant chloré peut se
retrouver dans l’air, dans l’eau et surtout dans les boues produites par les machines.
Rejetées à l’égout, les boues chargées de ce solvant viennent perturber le fonctionnement des
stations d’épuration et constituent un risque pour les égoutiers travaillant dans les réseaux
d’assainissement. Elles sont également toxiques pour les organismes aquatiques.
L’objectif de l’Agence de l’eau et du CFET est donc de réduire l’utilisation du perchloréthylène et
sa présence dans les boues, en équipant les pressings de nouvelles machines. Ces équipements
« nouvelle génération » permettent de réduire la consommation du perchloréthylène de 70 %.
9 millions d’euros seront ainsi débloqués d’ici 2006, pour remplacer 1 200 machines dans 900
pressings.
Les professionnels et les pouvoir publics se préoccupent de ces problèmes depuis plusieurs
décennies. Les premières machines de nettoyage à sec avec évacuation de perchloréthylène (PER),
en circuit ouvert, ont été interdites. Peu à peu, les recyclages de perchloréthylène se sont développés.
La consommation de ce produit a été divisée par 2 en 20 ans. La réduction des rejets de
PER dans l’eau n’a pas été aussi rapide. Il ne suffit pas de réduire la consommation de PER, il faut
aussi extraire les boues solvantées, les récupérer dans un récipient étanche et les
faire enlever régulièrement puis traiter par une société spécialisée.
Les pressings du bassin sont équipés de 3 000 machines. Chaque machine produit environ 350
kilos de boues chargées de ce solvant chloré, et consomme en moyenne 1 tonne par an de pechloréthylène.
Au total, 1 000 tonnes de boues par an sont produites. Il s’agit de les collecter puis
de les détruire dans des centres spécialisés. Aujourd’hui, malgré les efforts engagés par les
professionnels, seulement 68 % des boues sont recyclés.
Cette action d’envergure aura pour effet de :
1. réduire de 600 tonnes par an la consommation de perchloréthylène,
2. réduire de 180 tonnes la production de boues,
3. collecter 170 tonnes supplémentaires de boues,
4. supprimer 600 points de rejet à l’égout.
L’Agence de l’eau Seine-Normandie finance 30 % du coût de la machine avec un plafond de 30 000
euros. De même, 50 % du coût de la collecte et du traitement des boues seront financés. Ainsi plutôt
que d’accroître la collecte de ces déchets, effectuée dans des conditions pénibles, l’idée est de
remplacer le matériel le moins performant par des machines de dernière génération, jusqu’à
70 % plus économes en PER, plus sûres et avec un système de collecte de boues simplifié. En agissant
ainsi, à la source, c’est également la garantie d’aboutir à une réduction pérenne, défi
nitive, de ces rejets, sans risque de retour en arrière.
Ramené en euros /kilo de PER recyclé ou éliminé, le montant des aides est comparable à celui
apporté à des sites industriels, qui investiraient pour éliminer la même quantité de pollution, que
l’ensemble des pressings concernés. La chasse au PER entre ainsi dans une nouvelle phase.
Cependant pas question pour l’Agence de baisser la garde dans sa mise en place des bonnes pratiques
dans les pressings. La subvention de l’AESN sera liée à la formation des professionnels sur
les bonnes pratiques environnementales. Et les tonnages de boues collectées et détruites seront
suivis. Il s’agit d’une opération importante et c’est, avant tout, notre environnement qui doit sortir
gagnant.
Enfin, le CFET, parallèlement à cette opération de financement, poursuit la sensibilisation des
pressings sur les problématiques environnementales. Une campagne va notamment être lancée
pour rappeler
les bonnes pratiques à travers 10 consignes et gestes pour protéger l’environnement
et engager les professionnels à assurer une maintenance accrue de ces matériels.
Les vertus du nettoyage à sec
L’eau est un solvant liquide ayant de fortes propriétés de dissolution. Cependant, si
l’eau peut éliminer des tâches, elle élimine aussi les apprêts d’ennoblissement contenus dans les
tissus. Pour assurer, à la fois, tenue et souplesse des vêtements, les fabricants de tissus ajoutent
jusqu’à une vingtaine d’apprêts d’ennoblissement, dissous en cas de nettoyage à l’eau. Seul le nettoyage
à sec, avec l’utilisation du perchloréthylène, permet de dégraisser, d’éliminer les tâches
sans dissoudre ces apprêts. Le nettoyage à sec permet, par conséquent, de nettoyer un article
autant de fois qu’il le faut sans l’altérer et en lui conservant un aspect de neuf.
Le contrat-métiers « pressing » en quelques chiffres
33% des pressings français sont situés sur le bassin Seine-Normandie, soit 2 400 établissements.
La région Ile-de-France compte à elle seule 73 % des pressings du bassin dont 25% sur
Paris.
95% des machines de pressings fonctionnent au perchloréthylène (PER), 3% avec des
hydrocarbures et 2% à l’eau.
3 000 machines sont installées sur le bassin, elles consomment en moyenne 1 tonne de PER par
an et produisent 350 kg/an de boues chargées en solvant.
Sur les 1 000 tonnes/an de boues ainsi produites, 68 % sont collectées.
L’ambition du contrat est de :
- remplacer, d’ici 2006, 1 200 machines anciennes dans 900 pressings,
- réduire de 600 tonnes/an la consommation de Perchloréthylène,
- réduire de 180 tonnes/an la production de boues,
- collecter 170 tonnes/an supplémentaires de boues actuellement non éliminées.
L’Agence de l’eau Seine Normandie, avec une enveloppe de 9 millions d’euros, propose de :
- financer 30 % du coût des nouvelles machines, avec un plafond de 30 000 euros par machine,
- apporter une aide de 50 % du coût de collecte et traitement des boues,
- apporter un soutien à l’animation du contrat par le Conseil Français de l’Entretien des
Textiles (CFET).
- appuyer la formation des opérateurs.
Conseil Français de l’Entretien des Textiles
Pressings, blanchisseries, laveries disposent aujourd’hui d’une organisation unique pour les
représenter : le Conseil Français de l’Entretien des Textiles (CFET). Formation, conseils, assistance
technique et juridique, le CFET est l’interlocuteur privilégié, de l’ensemble des organismes
professionnels de la branche et des unions régionales.
Le CFET est une organisation professionnelle regroupant 2 300 adhérents répartis au sein de
quatre fédérations :
- la Fédération Française des Pressings (FFP)
- la Fédération Française de la Blanchisserie (FFB)
- le Conseil des Blanchisseurs et Nettoyeurs des Armées (CBNA)
- l’Association Française des Laveries Libre-services (AFL).
La structure du CFET est pyramidale : les entreprises, les syndicats locaux (UNIRET), les fédérations
et la confédération (CFET). Il regroupe 40 % de la profession en terme de salariés
employés.
Il fonctionne avec un conseil d’administration présidé par Madame Danielle Nicolas ;
il est composé de chefs d’entreprises exerçant dans toutes les branches d’activités pressings,
laveries et blanchisseries.
Les missions du CFET:
- l’animation des différentes fédérations professionnelles,
- la circulation de l’information,
- le conseil individuel aux entreprises (droit social, droit du travail, droit fiscal, économie,
etc),
- la formation dispensée par l’AFEET pour la formation continue des adultes et l’apprentissage
dispensé par différentes sections.
Le CFET se mobilise depuis de nombreuses années sur les thématiques liées à l’environnement.
Il travaille en collaboration avec le Ministère du Travail, le Ministère de l’Education Nationale,
le Ministère de la Santé, la Formation Professionnelle Continue, le Comité Français pour l’Etiquetage
de l’Entretien des Textiles, le Comité de pilotage de la marque NF machine de nettoyage à sec à
l’AFNOR, l’Union Professionnelle Artisanale, etc.
CFET - 82, rue Curial - 75019 PARIS
Ce solvant fait partie des composés organiques volatils (COV), substances qui interviennent dans la production
d’ozone par réaction photochimique à basse atmosphère. Ce phénomène, qui ne doit pas être confondu avec le « trou
d’ozone » qui affecte la haute atmosphère, est responsable des « pics de pollutions » en milieu urbain.
Contact presse
Direction de la communication et des relations extérieures
Céline Piquier
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