L'Agence de l'Eau est un établissement public dont la mission est de financer les ouvrages qui contribuent à concilier les activités économiques et la préservation des ressources en eau.
C'est pourquoi, elle perçoit des redevances qu'elle redistribue sous forme de prêts et
de subventions aux collectivités locales, aux industriels, aux associations
et aux agriculteurs qui entreprennent des actions de protection du milieu naturel.
Dans le domaine de l'agriculture et de l'élevage, l'AESN :
1. Aide à maîtriser les pollutions agricoles
En finançant des études générales ou des diagnostics de risques de pollution liés
aux activités d'élevage et à la gestion des effluents,
- en finançant des travaux visant la maîtrise de rejets existants et l'amélioration
de pratiques d'épandage
- en finançant le conseil agronomique ainsi que des actions d'animation
et d'information.
2. Aide à mieux utiliser la ressource en eau
En finançant divers travaux ou études concernant l'irrigation des cultures.
L'AESN conseille et informe également les agriculteurs sur les risques de pollution diffuse liés aux nitrates et à l'utilisation de produits phytosanitaires. Dans certains cas,
les agriculteurs peuvent être également aidés techniquement et financièrement .
L'Agence de l'Eau s'implique aux côtés du monde rural dans des actions de terrain respectant les spécificités environnementales, économiques et sociales.
L'objectif est de maîtriser les pollutions diffuses et de mettre en place une gestion raisonnée et équilibrée de la ressource en eau.
Avec le concours "Eau pure - Eau propre", l'Agence valorise les efforts des agriculteurs engagés dans cette démarche.
L'INFLUENCE DES PRATIQUES AGRICOLES SUR L'EAU
En 1991, un texte a été adopté par le Parlement européen visant à lutter contre la pollution
des eaux par les nitrates d'origine agricole : "La Directive Nitrates".
Le programme de maîtrise des pollutions d'origine agricoles (PMPOA), entré en vigueur en 1994 et réformé en 2002, a permis essentiellement l'aménagement de bâtiments d'élevage et la maîtrise de rejets existants.
La bonne gestion des sols, les pratiques d'épandage raisonnées associées à une fertilisation des cultures équilibrée sont autant d'efforts qui méritent d'être connus et reconnus puisqu'ils sont nécessaires à la reconquête de la qualité de l'eau.
Gérer correctement les sols c'est assurer leur pérennité
- Faire attention aux cultures à risque (maïs, pois, pommes de terre, betteraves,…) sur des sols plus sûrs, c'est-à-dire des sols où la culture est la plus performante et la moins polluante.
- Maintenir des taux de matière organique des sols, en particulier en enfouissant les résidus de cultures et en implantant des engrais verts.
- Maintenir un pH neutre par épandage de chaux si nécessaire.
- Couvrir le plus possible les sols en hiver en adaptant les rotations des cultures.
Pratiquer un épandage efficace c'est être conforme avec les règles agronomiques de base
- Choisir les matériels d'épandage adaptés aux effluents produits et aux sols choisis.
- Tenir à jour un cahier d'épandage.
- Enfouir le plus rapidement possible.
- Respecter les périodes d'interdiction d'épandage et ne pas épandre en période de ruissellement.
Pratiquer une fertilisation équilibrée c'est...
- Utiliser "la méthode du bilan" pour équilibrer les apports d'azote avec les besoins réels des cultures.
- Mesurer la valeur fertilisante des "engrais de ferme".
- Fractionner les apports des engrais organiques et minéraux.
- Se fixer des objectifs de rendement réalistes.
- Mesurer les reliquats d'azote à la sortie de l'hiver.
- Mesurer les reliquats d'azote à la sortie des récoltes pour permettre un bilan de fertilisation.
Dans les zones d'élevage, les engrais de ferme constituent la base de la fertilisation.
La gestion approximative des effluents d'une exploitation agricole associée à la méconnaissance des sols et à la recherche d'un rendement trop élevé conduisent à terme à la dégradation de la qualité des eaux souterraines (pour le paramètre nitrates).
De même, l'absence de couverture des sols en hiver peut aboutir à l'érosion des terres agricoles à l'origine d' une altération de la qualité de l'eau potable (prise d'eau en rivière ou nappe alluviale).
Chaque agriculteur (éleveur) doit donc tout mettre en œuvre pour améliorer la précision de ses pratiques agronomiques, gérer l'interculture pour économiser les engrais et limiter le risque de lessivage de l'azote dans les sols.
La dégradation de la qualité de l'eau est d'autant plus accentuée que les sols ont une faible profondeur et que la pratique culturale est à risque et aboutit à des sols nus en hiver.
La maîtrise des effluents par les élevages
Elle nécessite des investissements importants pour réaliser les ouvrages nécessaires à la collecte et au stockage des effluents d'élevage. Cette action est pourtant indispensable pour maîtriser les pollutions ponctuelles par rejet direct dans les cours d'eau en provenance des installations d'élevage et pour permettre la valorisation sur les terres agricoles des effluents produits.
Pour des pratiques d'épandage conformes avec les règles agronomiques
Ces travaux ne suffisent pas à eux seuls pour maîtriser les risques de pollution.
En effet, les effluents d'élevage ont vocation à être épandus sur les terres cultivées, jouant ainsi leur rôle "d'engrais de ferme".
Pour maîtriser les risques de pollution diffuse des eaux (principalement par les nitrates), l'épandage doit être bien mené : quantités épandues en accord avec les besoins des cultures
et autres fournitures d'azote, aux périodes appropriées pour bien alimenter les plantes et réduire les risques de fuite par infiltration ou ruissellement. Les réalisations d'équipements doivent être accompagnées d'un véritable raisonnement agronomique pour utiliser au mieux, année après année, la valeur fertilisante des effluents d'élevage.
C'est pourquoi, l'Agence de l'Eau Seine-Normandie a décidé de récompenser les chefs d'exploitation qui se sont résolument engagés dans cette démarche.