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Forum de Dialogue International
La Politique Mondiale de l'Eau
coopération pour la gestion transfrontière des resources en eau
Petersberg, près de Bonn, 3. - 5. Mars 1998-
Ministère Fédéral pour la Coopération économique et le développement (BMZ)
Ministère Fédéral des Affaires étrangères (AA)
Ministère Fédéral pour l'Environment,
la défense de la nature et la sureté nucléaire (BMU)
Banque mondiale
Forum de la politique du développement/DSE
Déclaration de Petersberg
Rapporteurs: Stephen Lintner, Banque mondiale - Manuel Schiffler, DIE, Berlin
Présentation générale
1. Introduction.
Le Forum de la politique du développement (EF) de la Fondation allemande pour le développement international (DSE) a organisé un dialogue international sur «La politique mondiale de l'eau-coopération au service d'une gestion transfrontière des ressources en eau» à Petersberg, près de Bonn, du 3 au 5 mars 1998. Cette réunion est le fruit des efforts conjoints du ministère fédéral pour la Coopération économique et le développement (BMZ), du ministère fédéral des Affaires étrangères (AA), du ministère fédéral pour l'Environnement, la défense de la nature et la sûreté nucléaire (BMU), de la Banque mondiale et du EF/DSE.
Les participants ont souligné l'importance de Bonn comme centre de coopération internationale pour les questions de développement et d'environnement. La réunion a rassemblé un petit groupe d'éminentes personnalités, notamment des ministres s'occupant des questions les plus diverses, des décideurs de haut niveau, des experts de centres de recherche et des représentants d'organisations internationales, du secteur privé et d'organisations non-gouvernementales du monde entier. Les recommandations du Forum seront consignées dans un document qui servira de référence au gouvernement allemand pour sa participation aux activités menées à l'échelon international et européen. Il est également prévu de soumettre ces recommandations à la Conférence internationale sur l'eau et le développement durable qui doit avoir lieu en France courant mars, et à la sixième réunion de la Commission du développement durable en avril 1998.
2. L'eau, catalyseur de la coopération.
Reconnaissant que l'eau est une ressource naturelle dont dépendent la prospérité et la stabilité du monde de demain, le Forum s'est employé essentiellement à examiner les mécanismes et instruments pouvant aider à faire de l'eau un catalyseur de la coopération régionale plutôt qu'une source de conflits potentiels. Cela est d'autant plus important qu'une gestion collective des ressources hydriques communes deviendra de plus en plus indispensable compte tenu des besoins de populations toujours plus nombreuses et de l'accélération de la croissance économique.
Il a été reconnu que pour assurer la prospérité et le bien-être non seulement des particuliers, mais aussi des régions tout entières, il était indispensable de disposer d'eau et de pouvoir l'utiliser. Dans ce contexte, le Forum a examiné les contributions potentielles que pourraient apporter au processus de coopération des mesures complémentaires portant sur les aspects sécurité, mise en valeur, environnement et partenariat entre secteurs public et privé, de la gestion des ressources hydriques internationales. Les participants au Forum ont été d'accord pour estimer que l'eau n'est pas à elle seule une source de conflits, mais qu'elle peut le devenir si elle se combine ou s'ajoute à d'autres causes de différends.
3. Approche.
Le Forum a offert une occasion d'engager un dialogue de fond informel et de débattre de l'expérience internationale en matière de gestion collective de ressources en eau de surface et souterraine communes à plusieurs pays. Une attention particulière a été accordée à la Convention des Nations Unies sur le droit des utilisations des voies d'eau internationales à des fins autres que la navigation, qui définit les voies d'eau internationales et, dans le contexte européen, à la Convention sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontières et des lacs internationaux de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe.
Le Forum s'est ouvert sur des allocutions des ministres des trois ministères allemands coopérants et des Directeurs généraux de la Banque mondiale et de la DSE. Quatre études de cas régionales représentatives ont permis de faire le point de la gestion des bassins du Rhin et du Danube en Europe et d'examiner les problèmes liés à la gestion des ressources hydriques en Afrique australe, les progrès de la gestion collective du Mékong en Asie du Sud-Est et les problèmes actuels que pose la gestion des eaux internationales au Moyen-Orient et en particulier celles du bassin du Jourdain. Ces études de cas ont permis aux participants venus des régions les plus diverses d'échanger des données d'expérience. Quatre groupes consultatifs ont examiné les problèmes clés concernant l'eau et la sécurité ; l'eau et le développement ; l'eau et l'environnement et l'eau et les partenariats entre les secteurs public et privé. Ces groupes sont parvenus à dégager une vue d'ensemble de la situation actuelle dans ces domaines et des tendances qui se dessinent. Une allocution a également été prononcée par le ministre chargé de l'Eau et des forêts de la République sud africaine, qui préside la Commission mondiale sur les barrages.
Mesures recommandées
4. Mesures complémentaires.
Les participants au Forum ont indiqué une série de mesures complémentaires qui devraient être prises par diverses parties coopérantes pour promouvoir une meilleure gestion des ressources en eau qu'elles partagent, notamment en ce qui concerne leurs aspects environnementaux. Le Forum s'est attaché à déterminer comment des principes et des plans pourraient servir plus efficacement de base à des mesures concrètement réalisables qui déboucheraient sur une meilleure gestion des ressources hydriques au niveau régional.
5. Facteurs critiques.
Le Forum a relevé un certain nombre de facteurs critiques auxquels il convient de s'attaquer pour assurer la mise au point et l'exécution efficaces des programmes de gestion collective des ressources hydriques fondés sur une coopération entre les pays:
a) Vision commune.
Il est indispensable de se mettre d'accord sur des objectifs de gestion coopérative ou sur une "vision commune" pour gérer efficacement les ressources hydriques internationales. Il conviendrait d'accorder la priorité à des mesures de soutien, notamment à la mise au point de conventions régionales et de programmes d'action stratégiques propres à faciliter la fixation d'objectifs communs et l'adoption de méthodes communes par les pays coopérants. Pour parvenir à une vision commune, il a été jugé indispensable que la confiance règne entre les parties et que celles-ci soient disposées à partager des informations et à assurer toute la transparence voulue.
b) Volonté politique et soutien public.
LeForum a constaté qu'une volonté politique soutenue et un soutien public à large assise étaient cruciaux pour mettre au point et exécuter avec succès des programmes de gestion fondés sur la coopération. Des mesures devraient être prises pour soutenir les gouvernements intéressés à développer leur engagement politique et àtravailler avec les organisations non-gouvernementales et d'autres organismes pour susciter le soutien de leur société civile.
c) Partenariats à large assise.
Il apparaît dans bien des cas que le passage du stade de la planification à celui de l'exécution est accéléré par l'établissement de partenariats à large assise auxquels participent les pays riverains, les organisations internationales, les institutions financières internationales, les organismes bilatéraux de développement et les organisations non-gouvernementales. La mise en place de partenariats de ce type devrait être facilitée par la participation directe de diverses parties au stade le plus précoce possible des programmes de coopération.
d) Gestion de l'environnement. Il a été reconnu que les préoccupations concernant la gestion de l'environnement devaient être prises en compte dans les programmes de gestion coopérative des ressources hydriques communes. Il faudrait, à cet égard, encourager l'utilisation d'instruments de gestion de l'environnement tels que les études d'impact sur l'environnement, l'évaluation des problèmes quantitatifs et qualitatifs concernant l'eau, et également le recours à des mesures visant à préserver les écosystèmes et àprotéger la diversité biologique.
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