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La difficile gestion des ressources en eau en Chine Fiche de synthèse Actualisation : octobre 2001 // mise en ligne août 2002 Sommaire
Cette mise en ligne est réalisée avec l'accord de la :
Mission Economique et Financière de Pékin de l'ambassade de France
Adresse : PACIFIC CENTURY PLACE, Unit 1015, Tower A, 2A Gong Ti
Bei Lu, Chao Yang Qu, BEIJING 100027
Tél. : (86 10) 65.39.13.00
Fax.: (86 10) 65.39.13.01
Web : www.dree.org/chine
e-mail: mef-pekin@tresor-dree.org
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Sommaire
1 - La précarité des ressources naturelles accentue les problèmes environnementaux. |
Les ressources sont insuffisantes, en particulier dans le Nord.
Les ressources en eau de la Chine sont estimées à 2 350 m 3/hab, soit le quart
de la moyenne mondiale (Canada 98 000 m 3 / Etats Unis 9 400 m 3). Elles se
répartissent de façon inégale entre une Chine aride au nord où les ressources
sont de 700 m 3/hab malgré la présence du Fleuve Jaune et des rivières Hai,
Huai et Liao, et une Chine humide au sud qui, au delà du Yangtsé, offre un
ratio de 3 400 m 3/hab. Ce déséquilibre est d’autant plus marqué que la partie
nord du pays comprend 2/5ème de la population, 40% des terres cultivéees et
35 % de la production industrielle. Aussi la quantité d'eau disponible en Chine
du Nord, par hectare de terre cultivée, est égale à seulement 1/8 de celle de
Chine du Sud. La précarité des ressources a entraîné la surexploitation des
nappes souterraines, l’assèchement de lacs, et le recours systématique pour
l’irrigation à l’eau des fleuves et des rivières. Le Fleuve Jaune (second cours
d'eau chinois d'une longueur de 4845 km) a ainsi connu un premier
assèchement en 1972. Depuis 1985, ce phénomène connaît une fréquence
annuelle et dura plus de 226 jours en 1997.
Zones urbaines, industrie, ou agriculture : à qui accorder la priorité ?
De 1978 à 2000, la proportion urbaine de la population chinoise est passée de
19,4% à 31% et la quantité d'eau moyenne consommée par citadin de 55 à
95,5 m 3/an (1) ; ces évolutions s’accompagnent d’un essor industriel qui
accentue le déficit en eau. En Chine du Nord, le volume total de ce dernier est
aujourd'hui estimé à 7 Md m 3/an de première nécessité (usage domestique,
industrie), et 37 Md m 3/an si l'on prend en compte l'irrigation (2). Le manque
d’eau pourrait ainsi avoir un impact direct sur l’équilibre alimentaire du pays
(70% de la production céréalière provient de terres irriguées). Dotée de
surcroît de terres arables limitées (7% de la surface mondiale), la Chine devra
néanmoins subvenir aux besoins alimentaires d’une population croissante.
Des gaspillages importants pourraient être réduits.
De fait, l’irrigation gravitaire pratiquée en Chine entraîne d'importantes pertes
d’eau par infiltration qui peuvent être en partie réduites. Le retard
technologique dans l’industrie est le second facteur de gaspillage. Ainsi,
l’industrie sidérurgique chinoise consomme 23 à 56 m 3 d’eau pour une tonne
d’acier produite quand les Etats Unis, l’Allemagne ou le Japon ne
consomment que 6 m 3. De façon analogue, la production d’une tonne de
papier nécessite 450 m 3 d’eau, contre 200 m 3 dans les pays avancés. Ce
phénomène est favorisé par l’inadéquation du prix de l'eau courante, qui
demeure dans l'ensemble très inférieur à son coût effectif (rapport de 1 à 20).
L'augmentation des prix bénéficie aujourd'hui d'un soutien politique réel, et
elle est inscrite dans le 10 ème Plan quinquennal (2001-2005). Mais elle se
heurte naturellement au mécontentement des consommateurs qui bénéficient
le moins de la croissance. C'est pourquoi un soin particulier devra être apporté
à l'ajustement des prix à l'utilisateur final (irrigation, industrie, usage
commercial ou résidentiel).
Les papeteries, l'industrie agroalimentaire, l'agriculture sont les principaux pollueurs des ressources en eau chinoises.
Le phénomène de pollution des ressources en eau s'est accéléré durant les
deux dernières décennies avec l'urbanisation croissante, et un développement
industriel rapide en particulier sous la forme de petites unités collectivistes
peu soucieuses de leur impact sur l'environnement. Les papeteries sont
notoirement identifiées comme les sources de pollution industrielle les plus
importantes, suivies par les tanneries, les unités de production
agroalimentaire, le secteur de la chimie et celui du textile.
Par ailleurs on estime que 70 % des pesticides et engrais utilisés par
l’agriculture sont en fait déversés dans le milieu naturel sans être utilisés à
leur fin. Faute d’un accès à l’eau traitée, ou à des ressources naturelles
propres, les agriculteurs ont souvent recours aux eaux usées pour l’irrigation.
Ce dernier phénomène, dénoncé notamment à Tianjin, dans le Liaoning et
dans le Yunnan, entraîne chez les populations exposées un taux anormalement
élevé de cancers de l’œsophage et du foie, de malformations et de décès chez
les nouveaux nés.
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2 - Les responsabilités du secteur de l'eau sont éclatées entre plusieurs administrations. |
Au niveau national, plusieurs ministères sont concernés par le secteur de l'eau,
avec des prérogatives parfois liées, voire identiques :
- Ministère des ressources en eau
Le ministère des ressources en eau (MRE) est chargé de la gestion des
ressources naturelles (rivières, réservoirs) et par conséquent des
grands projets liés à leur répartition (irrigation, digues). Il est aussi
impliqué dans la surveillance de la pollution et la gestion des crues.
- Ministère de la construction
Le ministère de la construction est responsable de la distribution et
du traitement de l'eau en milieu urbain, et par conséquent en
particulier de la construction des nouvelles infrastructures ; il est
chargé de mener la politique générale concernant le traitement des
eaux usées.
- SEPA
Moins directement impliquée mais de plus en plus influente avec la
montée des préoccupations environnementales, l'Administration
d'Etat pour la protection de l'environnement (SEPA) mesure et
qualifie le degré de pollution des ressources. Elle élabore les normes de rejets des eaux usées que les bureaux locaux de protection de
l'environnement (BPE) sont chargés en théorie de faire appliquer.
La province n'étant pas toujours le cadre géographique le plus adapté à
l'exercice de ces différentes fonctions, des commissions de bassin
hydrographique se sont ajoutées à ces administrations en application de la Loi
sur l'eau (1988). Placées sous la tutelle du MRE, ces commissions sont
censées préparer le développement des bassins en concertation avec les
départements concernés des gouvernements provinciaux. Il semble qu'en
pratique il y ait peu de concertation, et ces commissions n'ont d'autorité que
dans les domaines où elles exercent le rôle du MRE.
Une telle fragmentation des responsabilités interdit une gestion cohérente et
unifiée des problèmes liés à l'eau. Les changements d'ordre structurel dans ces
institutions de poids sont difficiles à mettre en place, principalement à cause
des conflits d'autorités qu'ils soulèvent.
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3 - Après l'eau "potable"(4), le traitement des eaux usées devient une priorité. |
Les municipalités s'équipent de plus en plus pour la production d'eau potable.
L'accès à l'eau courante ne cesse de progresser en Chine grâce aux nombreux
projets d'infrastructures qui voient le jour ; la prospérité relative des
municipalités qui connaissent un fort développement, permet aujourd'hui au
niveau local des investissements qui ont longtemps été assurés par le
gouvernement central et les organismes internationaux de développement. Si
le nombre de citadins ayant accès à l'eau courante a considérablement
progressé, il reste les 880 M de ruraux qui puisent pour la plupart dans des
ressources précaires et de qualité incertaine.
La surveillance des pollueurs comme les mesures de rétorsion sont peu efficaces.
Le traitement des eaux usées fait l'objet d'une attention croissante de la part
des autorités, même si des règles claires font encore défaut dans ce domaine.
Les effluents industriels (19.4 Md m 3 en 2000 (5)) sont rejetés directement dans
les lacs et rivières, ou dans les réseaux de collecte urbains, après avoir reçu un
traitement le plus souvent insuffisant. Les taxes et amendes représentent
souvent une part importante du budget des BPE, situation qui ne les incite pas
à exercer leurs prérogatives avec sévérité : la fermeture d'un site pollueur et
synonyme de manque à gagner... Les entreprises n'ont, en outre, généralement
pas les moyens de financer des opérations de traitement, tandis que les normes
imposées par la SEPA sont trop exigeantes pour être réalistes dans l'état actuel
des choses. Si on ne dénombrait fin 2000 que 398 stations d'épuration pour
tout le territoire, une étude du CRAES (6) indique qu'un tiers de celles-ci
n'atteignent pas le niveau de traitement prescrit, tandis qu'un autre tiers est à
l'état d'abandon.
L'Etat promeut la construction d'infrastructures de traitement.
Devant la dégradation alarmante des ressources, ainsi que la croissance rapide
du volume des effluents urbains (de 6 Md m 3 en 1981 à 22.1 Md de m 3 en
2000 (7)), le Conseil des Affaires d'Etat a émis en novembre 2000 une circulaire,
stipulant que les 667 villes de plus 100 000 habitants doivent se munir de
stations d'épuration d'ici 2005, et traiter 60% de leurs eaux usées d'ici 2010
(contre 50% officiellement aujourd'hui, mais seulement 25% selon d'autres
sources). La politique actuelle des autorités, qui veut faire supporter le coût du
traitement par les consommateurs, rend cette mesure plausible quoique
ambitieuse. En effet, jusqu'à présent, la plupart des infrastructures étaient
financées par les autorités centrales et locales ; parallèlement la collecte des
taxes pour l'entretien des réseaux de collecte étaient confusément opérée par
les différents intervenants locaux concernés : commissions de construction,
BPE, bureaux des finances. Expérimentée à Canton dès 1997, la collecte
unifiée d'une taxe sur le rejet d'eaux usées, censée couvrir l'exploitation,
l'entretien, voire la construction des infrastructures (réseaux de collectes,
stations d'épuration), a été étendue à tout le pays en 1999. Cette autre mesure,
dont l'application se heurte principalement à des rivalités locales d'ordre
politique, traduit le souhait des autorités centrales de changer de mode de
gestion. Le Ministère de la construction réfléchit actuellement, en
collaboration avec la Banque asiatique de développement (BAD), aux
réformes à mettre en place dans le secteur, en particulier en matière de
tarification.
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4 - Les orientations à court et moyen termes |
Une palette de solutions est proposée, pour réduire le gaspillage et mieux exploiter les ressources.
La politique actuelle vise notamment à intégrer la préservation et la
valorisation des ressources en eau dans l’ensemble des politiques
économiques. L'optimisation des ressources doit passer par :
- l'amélioration des techniques d'irrigation, et plus largement des
infrastructures de distribution,
- la mise à niveau technologique des industries,
- la réutilisation des eaux traitées (pour l'irrigation et dans certaines
industries).
L'augmentation du prix de l'eau s'impose comme une solution à la fois
nécessaire et délicate : elle est déjà effective dans plusieurs villes et
provinces (8).
A suivre : le projet de transfert Sud-Nord.
Mais ces mesures ne pourront contribuer à réduire le déficit que partiellement (9)
et progressivement. La réalisation d'un projet colossal de transfert d'eau,
depuis le Yangtsé vers le nord du pays, est de plus en plus vraisemblable en
dépit de ses conséquences certaines (déplacements de population, dette
publique lourde) et incertaines (perturbation des écosystèmes et des activités
économiques sur le Yangtsé). Evoqué dès l'ère maoïste, ce projet prévoit pour
l'instant la construction de deux canaux (route de l'Est-1150 km , route du
Centre-1240 km) pouvant détourner chaque année, à terme, entre 20 et 40 Md
m 3 destinés en priorité aux villes et à l'industrie.
Concernant la lutte contre la dégradation de l'environnement, la priorité est
accordée aux 7 bassins fluviaux majeurs (selon un degré de gravité
décroissant : Liaohe, Haihe, Huaihe, Fleuve Jaune, Songhuajiang, Rivière des
Perles et Fleuve Yangtze) et à 3 grands lacs (Dianchi, Chaohu, et Taihu)
particulièrement touchés. Alors que la restructuration de l'industrie chinoise
bat son plein, la fermeture des sites industriels en difficulté est l'une des
solutions les plus efficaces (84 000 unités auraient été fermées pendant le 9ème
Plan) ; ces industries souvent très polluantes représentent pourtant de
nécessaires sources d'emplois. En dépit des directives de Pékin, la lutte contre
le chômage demeure souvent la priorité des autorités locales.
Plusieurs organismes de développement s'impliquent fortement dans l'eau.
Ces orientations continueront d'être renforcées dans le cadre des grands
projets bénéficiant de financements multilatéraux, et qui intègrent une
composante "gestion institutionnelle de l’eau". La Banque Mondiale, la
BAD, le PNUD, travaillent de façon continue en collaboration avec les
institutions concernées, à l’adoption d’un schéma directeur pour
l’utilisation rationnelle des ressources en eau du pays.
Cliquez sur le lien de la note pour retourner au texte.
1 Source : Bureau National des Statistiques (China Statistical Yearbook 2001)
2 Source : Banque Mondiale (Agenda for water sector strategy for North China, 2001)
3 Cette analyse est fondée sur la mesure du paramètre "demande chimique en oxygène", qui caractérise le degré de pollution organique des
effluents.
4 L'eau courante distribuée dans les agglomérations chinoises n'est pas considérée comme rigoureusement potable.
5 Source : SEPA (Report on the State of the environment in China, 2000)
6 Académie chinoise de recherche sur les sciences environnementales, dépendant de la SEPA.
7 Source : SEPA (Report on the State of the environment in China, 2000)
8 Le prix moyen de l'eau à Pékin est passé de 1.2 CNY en 1995 à 2 CNY en 2001, et pourrait tripler d'ici 2005.
9 L'ensemble de ces mesures permettrait, d'ici 2050, de réduire de 26% le déficit total estimé alors à 42 Md m3/an.
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5 - Principaux contacts utiles et salons professionnels |
Contacts utiles
Ministère de la construction
Département de la coopération internationale
Tél.: (86 10) 63 20 27 06
Fax: (86 10) 63 54 80 37
www.cin.gov.cn
Ministère des ressources en eau
Département des relations internationales – Europe
Tel: (86 10) 68 39 30 38
Fax: (86 10) 68 31 36 69
www.mwr.gov.cn (en chinois et en anglais)
Banque Mondiale
Bureau de Pékin
Tel : (86 10) 6554 3361
Fax : (86 10) 6554 1686
www.worldbank.org.cn
Banque Asiatique de Développement
www.adb.org/china
Principaux salons professionnels
International Technology for Environmental Protection in China 2002
(ITEP China 2002)
Dates : 15-18 octobre 2002
Fréquence : biennale
Organisateur : Hannover Fairs China Ltd (Shanghai)
Tel : (86 21) 6839 3900
Fax : (86 21) 6839 3748
The 5th International Water Exhibition on Water Resources and Hydroelectric Technology (Water Expo China 2003)
Dates : septembre 2003
Fréquence : biennal
Organisateur : EJ Krause & Associates, Inc. (Pékin)
Tel : (86 10) 8451 1832
Fax : (86 10) 8451 1829
A propos de cette fiche de synthèse
Note de la MEF :
La MEF s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et
corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront
signalées. Toutefois, elle ne peut en aucun cas être tenue responsable
de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans
cette publication qui ne vise pas à délivrer des conseils personnalisés
qui supposent l’étude et l’analyse de cas particuliers. La MEF ne
garantit pas, en particulier, la fiabilité des informations de source
chinoise.
Rédigée par : Thomas DESCAMPS, thomas.descamps@dree.org
Revue par : David LAVOREL, david.lavorel@dree.org
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