|
|
|
|
|
17 septembre 2015
COP21, COP21, où te caches-tu ?
Logo officiel de la COP21 qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre (sans compter les prolongations..., habituelles).
| |
Par Richard Varrault
Quelques articles par-ci, par-là, des projets d’expositions artistiques (notamment la Nuit Blanche pour voir fondre des glaçons géants...), de confidentielles réunions ministérielles, des événements plutôt discrets pour le phénomène le plus important concernant l’avenir des 7 milliards d’humains de notre belle planète bleue, mais rien sur nos affiches, aucune publicité ou information régulière sur les chaînes de télévision françaises, les radios (sauf France Culture avec ses émissions sur climat et société), aucune pleine page dans les grands quotidiens... Mais que fait-on pour informer, sensibiliser nos contemporains pour qui « business as usual » ?
Qualifié par les autorités françaises qui accueillent la COP21 de « plus grand événement international jamais organisé sur le sol français », ces dernières ne semblent le considérer que comme n’importe quelle autre manifestation de grande ampleur sur le sol francophone, comme le Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget (où se tiendra d'ailleurs la COP21) ou le Salon de l’agriculture, lieu d’affichage et d’expression des diverses voix gouvernementales et politiques.
Nous sommes bien loin du caractère anxiogène qui ressort des rapports du GIEC ou des cris d’alarme lancés par quelques ONG ou personnalités civiles (craignez chers terriens le scénario haut à 8 degrés d'élévation de température vers lequel nous nous dirigerons très vite quand l'effet de serre s'emballera...). Quel signal ces silences consentis envoient-ils aux populations qui vivent malgré tout au jour le jour certaines aberrations climatiques comme des vents violents (à plus de 100 km/h) à l’intérieur des terres, des pluies torrentielles et dévastatrices voire des tornades non loin du littoral de l’ouest de la France. Comment comprendre le message premier qui sonne comme un avertissement si aucune action d’anticipation n’est mise en œuvre et les constatations météorologiques de nos concitoyens qui observent leurs toitures s’envoler au gré des vents agités face aux autorités et décideurs politiques qui restent dans l’expectative et une inaction redoutable ?
Que devient le Parisien moyen, grand collecteur d’information tous azimuts et sur tous les sujets quand il constate que seules les entreprises privées profiteront du projecteur de la COP21 pour faire fructifier leurs activités, d’EDF à BNP Paribas, il se pose la question des motifs de la présence du logo COP21 dans leurs prochaines publicités (et ce, pendant un an), notamment celles des vilains pollueurs et autres financeurs d’énergies fossiles comme le charbon ou le pétrole des pôles. Notons qu’une équipe de chercheurs, du CNRS, vient de créer un crowdsourcing pour évaluer le poids des lobbies dans les décisions européennes sur le climat et on pourrait imaginer le même mécanisme pour les financeurs de la COP21… et éclairer du même coup les esprits friands de démocratie tranparente.
Pour faire prendre conscience et conduire à des actions simples pour lutter contre le dérèglement climatique imaginons que lors de déplacements en tgv ou avion, comme lors d’un voyage récent avec un groupe composé de journalistes à la Commission Européenne, la dite commission finance des flyers (simplement posés sur les sièges) qui informent les passagers sur les enjeux de la COP21, l’intérêt des précédentes cop et de celles de l’avenir (la COP22 se tiendra au Maroc) pour éviter un monde où les températures dépasseraient de plus de deux degrés la moyenne planétaire, et ce qu’il faudrait faire à l’échelle du petit voyage entre Paris et Bruxelles pour éviter cette hausse des températures. A l’échelle de l’Union Européenne, un tel investissement serait vite compensé par les initiatives de milliers d’eurocitoyens qui ne manqueraient pas de répandre le message.
Pour l’heure le métro parisien est très loin d’afficher dans ses stations et ses couloirs de tels encouragements à la nouvelle conscience climatique, de même les « culs » de bus, parfaits murs d’affichage, se prêteraient ainsi à la distraction de l’automobiliste parisien, tout en l’informant. Le gouvernement français reste sans voie et sans voix pour prendre à bras le corps les enjeux qui sont face à nous et ce ne sont pas les cinquante mille visiteurs de cet événement qui contrediront, pour l’heure, ce dommageable constat.
Fin du document
Haut de page
|
|
|