On en parle de plus en plus... les nanomatériaux font partie de notre quotidien : ciments dépolluants, vitres ou peintures autonettoyantes, purificateurs d’air, chaussettes anti-odeurs, réfrigérateurs ou ordinateurs aux revêtements anti-bactériens, pansements à l’argent... sont sur le marché.
Que savons-nous de ces produits? Pouvons-nous les repérer? Sont-ils sûrs pour notre santé et pour l’environnement ? Qui les développe? Sont-ils utiles? Sont-ils encadrés?
VivAgora a choisi de prendre l’exemple des nanorevêtements au dioxyde de titane et à l’argent pour expérimenter un processus d’expertise original associant progressivement les diverses parties prenantes (académiques, associatifs, industriels et pouvoirs publics) afin de faire valoir les dimensions sociétales et économiques qui pèsent dans toute décision.
Dénommé CoExNano, ce projet est soutenu par le Ministère de l’écologie, de l’énergie et du développement durable (MEEDDM) dans le cadre de son appel à projet REPERE.
La première étape de ce processus est un
état des lieux des données
scientifiques,
toxicologiques,
écotoxicologiques et
économiques sur les nanorevêtements. Réalisé avec le soutien d’experts divers et la coopération d’un comité de pilotage pluraliste, le rapport souligne les incertitudes, les difficultés d’accès à l’information, et les dilemmes (bénéfices-risques). Il conduit à penser qu’une
véritable vigilance collective doit s’appuyer sur trois piliers:
- réaliser des analyses multidimensionnelles bénéfices-risques qui intègrent l’ensemble des paramètres importants à prendre en compte concernant les produits
- caractériser les résistances à la coopération des acteurs et à leur responsabilisation : confusion efficacité/ utilité, vision de court terme, difficultés à appréhender l’incertitude radicale...
- approfondir les dilemmes qu’incarnent les produits considérés et les mettre en concertation : protection versus fragilisation (hygiénisme), fuite en avant technologique versus hiérarchisation des priorités...
Ce rapport d’expertise intermédiaire sera mis en discussion le
9 décembre 2010 auprès de divers représentants de la société civile (associations, syndicats, élus...) afin de
hiérarchiser les questionnements et préoccupations. Le processus débouchera au printemps 2011, sur une concertation des parties prenantes concernées (industriels, académiques, associations, administrations, assureurs, politiques...) afin de produire repérage des actions-clés pour des PRATIQUES RESPONSABLES.
Alors que ce 23 novembre les lanceurs d’alerte sont sur le devant de la scène dans le procès de Gilles Eric Séralini à propos de l’expertise OGM, ce processus en spirale incluant la société civile s’offre comme une
alternative aux évaluations strictement scientifiques et techniques.
Le rapport complet est disponible sur le site de VivAgora à l’adresse :
www.vivagora.org/IMG/pdf/RAPPORT-Coexnano.pdf (ouvre une page externe)
Un espace-forum est à la disposition de tous pour recueillir commentaires et contributions :
www.vivagora.org/spip.php?article776 (ouvre une page externe)
Pour en savoir plus, Contact Nathalie Fabre :
nfabre.vivagora@gmail.com
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Présentation du rapport
Avec le soutien du Ministère de l'Environnement (appel à projet REPERE : Repère et Expertise pour Piloter Ensemble la Recherche et l'Expertise, dans la lignée du Grenelle de l'Environnement), l'association VivAgora vient de publier un rapport ciblé sur les revêtements utilisant des nanocomposés : dioxyde de titane et/ou nanoargent.
Il s'agit de couches plus ou moins superficielles qui sont apposées sur différents produits de notre quotidien, pour leur donner de nouvelles propriétés :
- Auto-nettoyantes et/ou dépolluantes : en ajoutant du dioxyde de titane dans des bétons, des ciments, des peintures ou des filtres, les entreprises proposent des matériaux à valeur ajoutée qui réduisent la pollution de l'air ou de l'eau, et/ou font baisser les coûts d'entretien des façades et des vitres, ainsi que le recours à des produits polluants de nettoyage.
- Bactéricides : le nanoargent permet d'améliorer l'hygiène et/ou le confort, en luttant contre les bactéries et les mauvaises odeurs. Il est introduit dans quantité de produits de consommation courante : de la planche à découper aux machines à laver en passant par les textiles, les emballages alimentaires, les tétines de biberons et les pansements).
Ce champ d'innovation recèle de forts enjeux économiques : les revêtements constituent le troisième champ d'application le plus important des nanomatériaux après les cosmétiques et les plastiques. Le marché de la photocatalyse (qui inclut des produits au dioxyde de titane) connaît une croissance rapide, avec en particulier de nombreuses applications dans le bâtiment. Les produits au nano-argent, qui touchent au secteur de la grande consommation, sont en train de se banaliser.
Ces développements sont à la fois sources de bénéfices et de risques : le rapport met en lumière les principaux arguments qui militent pour ou contre les développements de ces nouveaux produits (gains économiques, bénéfices sanitaires, environnementaux, sociétaux…, pollutions potentielles, possibles problèmes sanitaires, etc.).
Réalisé avec le soutien d'experts de différentes spécialités et la coopération d'un comité de pilotage pluraliste, ce repérage des connaissances et des incertitudes, des ambiguïtés et des dilemmes (bénéfices-risques) doit servir de POINT D'ANCRAGE pour la suite du processus d'expertise pluraliste :
Conçu pour permettre à la société civile de se repérer parmi les connaissances et les incertitudes, ce rapport servira de base pour une mise en discussion citoyenne des données (le 9 décembre 2010).
L'ensemble des parties prenantes sera ensuite invité à interagir pour répondre aux interrogations citoyennes et proposer des solutions, au printemps 2011. L'horizon de ce travail est de caractériser avec les citoyens les produits et usages souhaitables ou non, de manière à en débattre avec les industriels et envisager les modalités d'une innovation responsable.
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VivAgora
Association à but non lucratif (loi 1901), VivAgora se focalise sur le vivant, ses échelles et ses technologies. Elle propose des outils pour développer le volet social du développement durable, trop souvent oublié, et pourtant incontournable pour construire dans la négociation, les priorités communes.
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