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pour l’environnement (ONUE)
Discours de Yvo de BOER, Secrétaire général de la convention climat, le vendredi 2 février 2007
Discours de Yvo de BOER, Secrétaire général de la convention climat
Photo Présidence de la République
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Monsieur le Président,
C’est pour moi un très grand honneur de parler après M. PATCHAURI et M. STERN, sur la question des changements climatiques et économiques. La conférence de Rio en 1992 a permis la signature de la convention cadre mais, depuis, cette question continue de susciter des préoccupations de sécurité en matière d’énergie, d’économie et pour les échanges. Ce qui fait que c’est une question qui nous pose encore plus de défis aujourd’hui. L’optique politique que nous devons adopter, je crois, doit essayer de faire en sorte que les ambitions légitimes des Etats convergent vers la protection de l’environnement, l’élimination de la pauvreté, une réglementation de l’économie. Ce n’est pas facile et nous voyons que les choses sont difficiles et, pour moi, je crois que nous avons besoin d’un leadership politique au plus haut niveau si nous voulons véritablement que les négociations progressent.
J’ai dit qu’un sommet global des chefs de gouvernement et d’Etat pourrait être une bonne solution, pour essayer de faire progresser les choses, étant donné la complexité des questions qui se posent et les conséquences qui seraient celles de l’inaction. Ce sommet pourrait jeter les bases, à mon avis, d’une négociation ultérieure sur les changements climatiques et, notamment essayer de voir quels seraient les principes qui pourraient régir le processus de négociation. Je crois que c’est quelque chose d’important, parce que, pour l’instant, il y a des conflits d’intérêts, il y a de la méfiance.
Il y a 5 principes qui pourraient, à mon avis, orienter les négociations à l’avenir. J’ai entendu les intervenants précédents dire à peu près la même chose. Etant donné ce qu’a dit le GIEC aujourd’hui, nous avons besoin d’une réaction à long terme sur le changement climatique, qui est justement au niveau de ce que nous dit la science. Il y a des petits pas qui sont utiles, mais il faut une orientation politique pour les 30 ou 50 ans à venir.
Deuxièmement, et M. Nicholas STERN l’a dit, les pays industriels, étant donné leurs responsabilités historiques, doivent continuer à être la force mobilisatrice dans cette lutte : il faut qu’ils réduisent leurs émissions.
Troisièmement, nous reconnaissons, et la science nous le démontre, qu’il s’agit d’un problème mondial qui ne peut être résolu sans dimension mondiale. Les engagements doivent donc être beaucoup plus importants, l’Inde la Chine et le Brésil, pays en développement, doivent se joindre à nous.
Quatrièmement, il faut reconnaître que la grande préoccupation de tous les pays, c’est la croissance économique et l’élimination de la pauvreté dans les pays en développement. Donc, les pays industrialisés devront aider en mettant des mesures d’incitation qui permettront d’aider ces pays, tout en sauvegardant leurs objectifs de croissance économique et de réduction de la pauvreté.
Cinquièmement, il faudrait, bien sûr, une grande flexibilité du marché du carbone, parce que des mécanismes souples peuvent faire en sorte que les pays industriels pourront atteindre des objectifs ambitieux. Mais ces mécanismes souples permettront de créer des financements tirés du carbone qui permettront aux pays en développement d’avoir une croissance qui sera plus verte en quelque sorte et qui se développera.
Un tel sommet ne pourra se tenir que si il y a un appui politique très vaste. Parce qu’autrement, il sera voué à l’échec. J’espère que cette conférence va renforcer l’opinion publique dans sa conviction qu’il faut agir. Les signaux reçus aujourd’hui de la part de la communauté scientifique sont parfaitement clairs, limpides comme de l’eau de roche. Nous ne pouvons dès lors pas nous permettre que la réponse politique soit ambivalente.
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