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Le pire des mondes possibles : de l'explosion urbaine au bidonville global

Mike Davis
(La Découverte - septembre 2006)

250 pages d'informations denses sur un univers totalement méconnu qui changera votre façon de considérer cette "humanité en trop", car telle est la question que pose l'auteur dans son dernier chapitre.

Présentation de l'éditeur

" Pour mortels et dangereux qu'ils soient, les bidonvilles ont devant eux un avenir resplendissant. " Des taudis de Lima aux collines d'ordures de Manille, des bidonvilles marécageux de Lagos à la Vieille Ville de Pékin, on assiste à l'extension exponentielle des mégalopoles du tiers monde, produits d'un exode rural mal maîtrisé. Le big bang de la pauvreté des années 1970 et 1980 dopé par les thérapies de choc imposées par le FMI et la Banque mondiale a ainsi transformé les bidonvilles traditionnels en " mégabidonvilles " tentaculaires, où domine le travail informel, " musée vivant de l'exploitation humaine ". Un milliard de personnes survivent dans les bidonvilles du monde, lieux de reproduction de la misère, à laquelle les gouvernements n'apportent aucune réponse adaptée. Désormais, les habitants mettent en péril leur vie dans des zones dangereuses, instables ou polluées. Parallèlement, la machine impitoyable de la rénovation urbaine condamne des millions d'habitants pauvres au désespoir des sombres espaces périurbains. Bien loin des villes de lumière imaginées par les urbanistes, le monde urbain du XXIe siècle ressemblera de plus en plus à celui du XIXe, avec ses quartiers sordides dépeints par Dickens, Zola ou Gorki. Le pire des mondes possibles explore cette réalité urbaine méconnue et explosive, laissant entrevoir, à l'échelle planétaire, un avenir cauchemardesque."




Extraits significatifs

Sous chapitre "Vivre dans la merde" (p. 143) du chapitre "L'écologie du bidonville" (p. 126)


""Le trop-plein d'excréments constitue, de fait, la contradiction urbaine primordiale. Dans les années 1830 et au début des années 1840, lorsque le choléra et la typhoïde faisaient rage à Londres et dans les grandes villes européennes, la classe moyenne britannique se vit forcée de se confronter à des sujets que l'on avait pas l'habitude d'aborder dans les salons. La conscience "bourgeoise", écrit l'historien spécialiste de l'époque victorienne Steven Marcus, "fut brusquement dérangée par le fait que des millions d'Anglais, hommes, femmes et enfants, vivaient littérallement dans la merde. La première question qu'ils posèrent fut apparemment de savoir s'ils s'y noyaient". Face à la propagation d'épidémies dont on croyait qu'elles trouvaient leurs sources dans la puanteur des "miasmes" fécaux des quartiers de taudis, l'élite fit soudain preuve d'un intérêt marqué pour les conditions de vie du type de celles que Friedriche Engels a décrites à Manchester, où, dans certaines rues, "il n'y a qu'un cabinet -le plus souvent inabordable bien sûr- pour 120 personnes environ", et où, "en bas coule, ou plutôt stagne, l'Irk, mince cours d'eau, noir comme la poix et à l'odeur nauséabonde, plein d'immondices et de détritus". Dans une analyse freudienne du texte d'Engels, Marcus souligne l'ironie qu'il y avait dans le fait que "des générations d'êtres humains, dont l'Angleterre pompa la vie pour construire sa richesse, étaient forcés de vivre dans ce qui constitue l'opposé symbolique négatif de la richesse".
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La mégapole de Kinshasa, avec sa population approchant aujourd'hui les dix millions d'habitants, n'a pas le moindre système de tout-à-l'égout. A Nairobi, le bidonville Laini Saba, de Kibera, avait en 1998 exactement dix latrines à fosse septique en état de fonctionner pour 40 000 habitants, tandis que Mathare 4A possédait deux toilettes publiques pour 28 000 personnes. Résultat : les résidents ont recours à la technique dite des "toilettes volantes" ou des "missiles scud" : "Ils mettent leurs déchets dans un sac plastique et le jettent par la fenêtre, sur le toit le plus proche ou dans la rue." L'omniprésence des excréments crée cependant des petits boulots urbains innovants : à Nairobi, les automobilistes se trouvent aujourd'hui parfois confrontés à "des gamins de dix ans qui, bouteille de détergent entre les dents, brandissent des étrons d'excréments humains -prêts à les jeter par une fenêtre de voiture ouverte- pour forcer les conducteurs à payer le nettoyage de leur pare-brise".
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Mike Davis

Chercheur indépendant doté d'une grande curiosité interdisciplinaire, personnage inclassable de la gauche américaine, Mike Davis est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels City of Quartz, Los Angeles capitale du futur, Génocides tropicaux et Au-delà de Blade Runner.



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