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Le concept de développement soutenable
En France, les hommes politiques, certains scientifiques et les médias utilisent plus volontiers l'expression "développement durable" (Ndlr).
"Une population en bonne santé et éduquée est la plus grande ressource dont dispose un pays."
Gro Harlem Brundtland, médecin de formation, fut, à trois reprises, premier ministre de Norvège avant d'occuper, en 1998, à 59 ans, le poste de directeur général de l'OMS [elle a pris ses fonctions le 21 juillet 1998 ; elle était élue à ce poste par l'Assemblée mondiale de la
Santé. Son mandat a pris fin le 21 juillet 2003]. En 1983, elle préside la Commission mondiale pour l'environnement et le développement, dont les conclusions - le Rapport Brundtland - mèneront à la Conférence des Nations-Unies pour l'environnement et le développement de 1992, dite "Sommet de Rio".
| | Le concept de développement soutenable a été forgé en 1980 par un organisme de recherche privé, l'Alliance mondiale pour la nature (UICN). Il a été consacré en 1987 dans un rapport établi pour l'ONU par Gro Harlem Brundtland, alors Premier ministre norvégien, selon laquelle est soutenable (durable) un développement «qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs».
Aux deux extrêmes, il y a les écologistes purs et durs qui prônent une croissance zéro pour stopper l'épuisement des ressources et les apôtres du laisser-faire pour lesquels le progrès technologique permettra de résoudre in fine tous les problèmes d'environnement.
La première vision, qui juge incompatibles développement économique et protection de l'environnement, a été lancée en 1972 par des universitaires du Club de Rome dans un rapport intitulé «Halte à la croissance». Elle est dénoncée par les pays du Sud qui n'ont pas encore décollé.
La seconde est souvent avancée pour expliquer le rejet par le président George W. Bush du protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre.
Controversé, flou et brassant large, le concept de développement durable n'avait pas facilité les discussions à Rio où les pays du Nord avaient tenté de faire pencher le fléau sur le droit à un environnement sain et ceux du Sud sur le droit au développement. Il en était résulté un document fleuve, l'Agenda 21, dont les 2500 recommandations sont restées largement lettre morte.
(1)
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Le terme anglais de « sustainable developpment » a été introduit dans la conscience collective par le rapport Bruntland en 1990. Dans l’esprit de Mme Bruntland, l’adjectif « sustainable » était porteur de deux significations distinctes et complémentaires : il fallait faire en sorte que le développement économique de nos sociétés soit à la fois acceptable par tous aujourd’hui, ce qui impliquait une solidarité géographique envers les pays les plus défavorisés en accroissant les efforts de coopération, et acceptable par les générations futures, en leur laissant des ressources naturelles en quantité et qualité suffisantes pour qu’elles puissent assurer leur propre développement.
Dans la première version française du texte, les traducteurs avaient inventé le néologisme « soutenable » qui, effectivement, évoque bien les deux volets du concept suivant le sens accordé au verbe soutenir (aider, renforcer ou faire durer), dont il est issu. La greffe, malheureusement, n’a pas pris. Peu à peu, « soutenable » a été remplacé dans le discours général et officiel par « durable ».
Cette déviation sémantique n’est pas sans importance, d’autant que, partie du français, elle est allée contaminer l’anglais. Dans nos pays occidentaux, on ne parle plus que de « développement durable » et, du même coup, on ne se préoccupe plus que de la préservation des ressources dans la durée, c’est-à-dire de l’environnement. « Durable » passe sous silence le devoir de solidarité géographique et immédiate et cet effacement de sens s’est traduit très concrètement : au Sommet de la Terre à Rio, les pays industriels s’étaient engagés à accroître de 50 % la part de leur PNB consacrée à la coopération avec les pays en développement ; cinq ans après, on constate que cette part a au contraire diminué de moitié.
Les pays pauvres ne s’y sont pas trompés et se sont montrés aussi sensibles au glissement sémantique qu’à la diminution des aides reçues. Le sentiment commun d’abandon a renforcé leur cohésion et a durci leur position, résumée en ces termes à l’adresse des pays riches : « C’est vous qui avez sali le nid, c’est à vous de le nettoyer ». On ne peut guère leur en faire grief, même si l’on sait qu’à terme, la lutte contre le changement climatique ne pourra pas être gagnée sans eux.(2)
Sources des textes
(1) D'après un article de Odile Meuvret (Agence France-Presse Paris) publié sur internet par Cyberpresse Inc. (Canada) le 16 août 2002.
(2) D'après un article publié le 31 juillet 2000 sur le site internet Energie Plus (Energie Plus est éditée par l'ATEE, Association Technique Energie Environnement)
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2010, 18 ans après Rio Severn revient sur la scène mondiale grâce au réalisateur français Jean-Paul Jaud
Film documentaire de Jean-Paul Jaud
Sortie le 10 novembre 2010
Visa : 121 758 - durée : 120 minutes
Severn Cullis-Suzuki mérite bien un film documentaire.
Beaucoup d'entre nous ont été surpris de l'assurance de la jeune Severn, alors âgée de 12 ans (voir ci-dessous), lorsqu'elle prit la parole à la conférence des Nations Unies sur l'environnement à Rio de Janeiro en juin 1992.
Surprise, puis étonnement. Cet enfant exprime des ressentis précis, actuels, parfaitement identifiables par chacun d'entre nous. Son discours est clair, sensible, percutant.
Qui l'a écrit ? Pas de réponse à ce jour. Il serait pourtant intéressant de savoir si ce sont les enfants de l'organisation qu'elle représente, ECO, l'organisation des enfants pour l'environnement, ou si ce sont des adultes qui ont utilisé cette voix pour faire passer le message d'une absence de responsabilité des "grands" dans la dégradation de l'environnement, déjà visible dans les années 1990.
Tournage dans la région de Barjac. Une forme de déjeuner sur l'herbe et discussion sur les sources de nourriture autour d'un plat local...
| | Ce documentaire est nourrissant. Trop sans doute. Près de deux heures d'informations dans des domaines très divers. Même pour celles et ceux qui sont des familiers des questions environnementales, on sent venir la surcharge. D'autant que le film apporte des réponses à des questions de base qui appellent d'autres questions dont les réponses sont ailleurs.
Que retenir de tous ces constats ? La planète se porte mal, les humains sont en danger, le climat se modifie, des entreprises puissantes séquestrent les éléments nourriciers et ne laissent que quelques espèces au plus grand nombre, la logique financière l'emporte trop souvent au détriment du bien-être. Et tant d'autres appréciations.
"Takao Furuno habite sur l’île de Kyushu, au sud de la
péninsule japonaise. Il utilise des pratiques agricoles ancestrales
en les modernisant afin de mener une agriculture bio
respectant la nature."
| | Il est nécessaire de le dire et de montrer comment la Terre est déconsidérée. Mettre en avant "les Samouraïs de Severn", comme les appelle le réalisateur, constitue une façon originale de présenter des actions de réconciliation avec notre environnement. Le fond est louable, la forme pose question. Ce qu'exprimait Severn en 1992 s'avère complètement d'actualité, nous aurions aimé que l'enfant devenu adulte nous offre un autre regard sur le monde au vu de ses expériences, de ses conférences, de sa maturité, de ses prises de conscience. Elle reconnaît répéter encore son discours aujourd'hui. Elle a grandi, nous attendons une autre analyse de l'actualité.
Elle reste sur ses positions. Rien d'innovant de sa part. Le réalisateur l'utilise comme fil conducteur pour montrer que d'autres approches sont possibles. Mais à bien y réfléchir ce ne sont que des rideaux de fumée qui masquent l'ampleur des dégats déja causés par des multinationales guidées par la seule logique financière accompagnée d'une volonté de domination.
Or c'est bien contre cela qu'il s'agit de lutter. A moins d'accepter ces diktats et de consommer. Etre consommateur et non citoyen du monde, être consommateur et non acteur pour offrir aux autres citoyens de la planète Terre des logiques différentes, plus humaines, dans le partage et le respect des cultures, des peuples et des milieux naturels.
C'est ce que j'aurais aimé entendre de la part de Severn. Sans doute le dit-elle à tiers-mot ou encore de manière si subtile que son message sera inaudible au plus grand nombre de spectateurs.
Jean-Paul Jaud en action. Tournage dans la région de Barjac.
| | Reconnaissons que les images sont belles.
Nous voyageons de l'ouest du Canada au Japon puis en France où Jean-Paul Jaud revient sur Barjac, lieu d'une partie du tournage du documentaire "Nos enfants nous accuseront".
Cette démarche pose plus largement la question de l'influence que peuvent avoir tous ces films documentaires semi-catastrophiques ou positivo-catastrophistes. Que cherchent les réalisatrices et les réalisateurs, militants, dans ces messages indirects ? (voir aussi le film de Coline Serreau "Solutions locales pour un désordre global".)
Quelle est leur légitimité à diffuser ces images de nos sociétés modernes ? Quel poids face à un documentaire de Monsanto, Bayer, ou Dupond ?
Quelle est la valeur réelle des intervenants, leurs compétences ? Sont-ils des lanceurs d'alerte, des inquiets, de vrais spécialistes, des résistants de notre société suractivée comme disait Pierre Rabhi (écouter son interview, en 2001, sur Waternunc.com) ?
Rien n'est simple dans le parcours des humains du XXIè siècle. Les démocraties tournent lentement (et peut-être surement) aux démocratures (raccourci entre démocratie et dictature), les nouvelles lois s'empilent sur les anciennes, les états démissionnent de leurs missions régaliennes pour les transmettre subtilement aux entreprises privées, les services publiques, poste, transports, hôpitaux, écoles, universités sont progressivement laissés à l'abandon par les états et les collectivités pour cause de concurrence faussée par leur existence même (cf. le Traité de Lisbonne et son protocole).
Complexification des échanges en phase de changement climatique, sans doute des chances à saisir pour des sociétés alternatives où les échanges seraient réalisés par des monnaies complémentaires, où les intérêts seraient négatifs et où la femme et l'homme seraient sur un pied d'égalité.
Chaque génération est un nouveau peuple qui doit tout réapprendre. Certains ouvriront la voie vers un changement de paradigme. De nouveaux samouraïs ?
Richard Varrault
PS : Allez voir "Severn, la voix de nos enfants".
Un discours d'actualité de... 1992
Lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro, une jeune canadienne, alors âgée de 12 ans, prononça un discours lors d'une session pleinière. D'une actualité toujours évidente en 2008, sa teneur éclairera peut-être la route qui reste à parcourir pour retrouver la santé environnementale de notre planète.
""Bonjour. Je suis Severn Suzuki et je représente l'ECO, l'Organisation des enfants pour la défense de l'environnement. Nous sommes un groupe d'enfants canadiens âgé de 12 à 13 ans essayant de faire des efforts : Vanessa Suttie, Morgan Geisler, Michelle Quigg et moi. Nous avons réuni tout l'argent nécessaire pour venir par nous-mêmes et faire 5 000 miles afin de vous montrer que vous devez changer votre façon de faire.
En venant ici aujourd'hui je n'ai pas besoin de déguiser mon objectif. Je me bats pour mon futur. Perdre mon futur, ce n'est pas pareil que perdre des élections ou quelques points de la bourse.
- Je suis ici pour parler au nom de toutes les générations à venir.
- Je suis ici pour parler au nom des enfants affamés partout dans le monde dont les cris ne sont pas entendus.
- Je suis ici pour parler au nom des innombrables animaux qui meurent parcequ'ils n'ont pas d'autres endroits où aller.
- J'ai peur d'aller au soleil maintenant à cause du trou dans la couche d'ozone.
- J'ai peur de respirer l'air car je ne sais pas quelles substances chimiques il contient.
J'avais l'habitude d'aller pêcher à Vancouver, mon lieu de naissance, avec mon père, il y a juste quelques années en arrière, jusqu'à ce qu'on trouve un poisson atteint du cancer. Et désormais nous entendons parler d'animaux et de plantes qui s'éteignent tous les jours, perdus à jamais. Dans ma vie j'ai rêvé de voir de grands troupeaux sauvages, des jungles, des forêts tropicales pleines d'oiseaux et de papillons. Mais aujourd'hui, je me demande si ces forêts existeront toujours pour que mes enfants puissent les voir. Vous préoccupiez-vous de ces choses lorsque vous aviez mon âge ?
Toutes ces choses se passent devant nos yeux et pourtant vous continuez à agir comme si nous avions tout le temps et toutes les solutions. Je suis seulement un enfant et je n'ai pas toutes les solutions, mais j'aimerai que vous réalisiez que vous non plus ! Vous ne savez pas comment réparer la couche d'ozone. Vous ne savez pas comment ramener le saumon dans les eaux polluées. Vous ne savez pas comment ramener à la vie les animaux désormais éteints et vous ne pouvez pas ramener les arbres des zones qui sont maintenant des déserts. Si vous ne savez pas comment réparer tout ça, s'il vous plaît, arrêtez la casse !
Ici, il y a des délégués des gouvernements, des businessmen, des pdg, des journalistes et des politiciens, mais réellement vous êtes pères et mères, frères et soeurs, oncles et tantes et vous avez tous été des enfants.
Je suis seulement un enfant et pourtant je sais que nous faisons tous partie d'une famille forte de 5 milliards de personnes, en fait 30 millions d'espèces et les gouvernements ne changeront jamais cela. Je ne suis qu'un enfant et pourtant je sais que le problème nous concerne tous et que nous devrions, comme un seul monde, aller vers un seul but.
Malgré ma colère, je ne suis pas aveugle et malgré ma peur, je n'ai pas peur de changer le monde comme je le sens. Dans mon pays nous faisons tant de gaspillage, achetant et jetant, achetant et jetant et pourtant les pays du nord ne partagent pas même quand nous avons plus que suffisamment, nous avons peur de partager. Nous avons peur de perdre un petit peu de notre richesse. Au Canada, nous menons une vie privilégiée avec de la nourriture, de l'eau et un abri, nous avons des montres, des vélos, des ordinateurs et des télés.
Il y a deux jours, ici, au Brésil, nous avons été choqués en passant du temps avec les enfants qui habitent dans la rue. Voici ce qu'un de ces enfants nous a dit : "J'aimerai être riche, et si je l'étais je donnerai à tous ces enfants de la nourriture, des vêtements, des médicaments, un abri, de l'amour et de l'affection. Si un enfant dans la rue qui n'a rien est partant pour partager, pourquoi, nous qui avons tout, sommes si avares ?
Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il est un enfant de mon âge, et que ça fait une immense différence où on nait, que je pourrais être un de ces enfants vivant dans les favelas de Rio, je pourrais être un enfant mourrant de faim en Somalie ou victime de la guerre au Moyen-Orient ou un mendiant en Inde. Je suis seulement un enfant, pourtant je sais que si tout l'argent dépensé en guerres était utilisé pour trouver des réponses aux problèmes d'environnement, à en finir avec la pauvreté, quel endroit merveilleux cette Terre serait !
A l'école, même au jarddin d'enfants, on apprend comment se comporter dans le monde, vous nous apprenez à ne pas nous battre entre nous, à travailler dur, à respecter les autres, à faire son lit, à ne pas blesser d'autres créatures, à partager sans avarice. Alors pourquoi sortez-vous et faites-vous les choses que vous nous dites de ne pas faire ? N'oubliez pas pourquoi vous assister à ces conférences, pourquoi vous le faites, nous sommes vos propres enfants.
Vous décidez dans quel genre de monde nous allons grandir.
Autrefois, les parents pouvaient réconforter leurs enfants en
leur disant : "Tout va bien se passer, nous faisons de notre mieux
et ça n'est pas la fin du monde." Mais on ne peut plus dire cela
maintenant. Notre planète va de mal en pis pour tous les enfants à
venir. Pourtant nous entendons les adultes ne parler que d'intérêts
locaux et de priorités nationales. Sommes-nous seulement sur votre liste
de priorités ?
Mon père disait "Tu es ce que tu fais, pas ce que tu dis". Ce que vous faites me fait pleurer la nuit. Vous continuez à dire que vous nous aimez mais je vous mets au défi ; s'il vous plait, faites que vos actions reflètent vos mots. Merci.""
Vous pouvez retrouver la vidéo de l'intervention de Severn Suzuki sur YouTube en cliquant sur ce lien.
Qui est Severn Cullis-Suzuki ?
Source : article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Photo de gauche) Severn Cullis-Suzuki lors d'une conférence à l'université d'Alberta pendant les "2006 Revolutionary Speakers Series". Severn Cullis-Suzuki est une activiste écologique, conférencière et présentatrice de télévision.
Elle est née en 1979. Elle est la fille de l'écrivain et ancien professeur à l'université de Harvard, Tara Elizabeth Cullis et du généticien canadien David Suzuki. En 2002, Severn Cullis-Suzuki obtient un B. Sc. en Ecologie et Biologie Evolutionnaire à l'université Yale.
Elle a tenu plusieurs conférences de part le monde sur les questions environnementales. Pendant ces conférences, elle incite ses auditeurs à définir leurs valeurs, agir en pensant au futur de la planète et les invite à prendre leurs responsabilités sur le sujet.
En 1992, alors âgée de 12 ans, Severn Cullis-Suzuki et ses camarades de classe ont réuni des fonds pour assister au Sommet de la Terre à Rio De Janeiro. Lors de celui-ci, elle fut ovationnée par les participants à la suite de son discours[1] lors d'une session plénière.
Au printemps 2002, Severn Cullis-Suzuki a participé au lancement d'un Think tank nommé The Skyfish Project[2]. Elle est membre du Special Advisory Panel de Kofi Annan lors du Sommet de la Terre de Johannesburg en août 2002. A cette occasion, les membres du Skyfish Project ont proposé un projet nommé "Recognition of Responsibility".
En 1993, elle a publié aux éditions Doubleday un fascicule[3] décrivant des étapes simples pour la protection de l'environnement dans les familles.
Severn Cullis-Suzuki a présenté plusieurs émissions de télévision dont le Suzuki's Nature Quest, un programme destiné aux enfants et diffusé sur la chaîne Discovery Channel en 2002.
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