Les forêts tropicales sont considérées comme le premier réservoir mondial de diversité biologique terrestre, aussi bien en ce qui concerne les espèces que les écosystèmes. Elles s’étendent sur 1700 millions d’hectares, soit plus de 10% des terres émergées, et se concentrent principalement sur l’Amazonie tropicale, le bassin du Congo et l’Asie du Sud-Est.
Menacées depuis plusieurs décennies, les forêts tropicales, notamment les étendues résiduelles de forêts primaires qui sont particulièrement importantes pour la biodiversité, sont aujourd’hui en danger. Elles sont souvent défrichées pour un usage agricole du sol. L’exploitation non durable du bois ou d’autres ressources forestières, ainsi que la construction d’infrastructures, constituent d’autres causes de dommages fréquents.
La surface des forêts tropicales diminue de 0,5% à 1% par an, soit l’équivalent de la couverture forestière de la France métropolitaine, et de nombreux écosystèmes forestiers se dégradent, parfois de façon irréversible, ou se morcellent. Il s’agit là d’un risque environnemental mais aussi économique, social et culturel car les forêts tropicales fournissent l’essentiel de leurs revenus à de nombreuses populations autochtones dans des pays qui, du fait de leur faible niveau de développement, ne leur offrent guère d’autres ressources. Les forêts tropicales jouent aussi un rôle irremplaçable pour atténuer les effets du changement climatique et lutter contre la désertification.
Cette imbrication des enjeux environnementaux, économiques et de développement explique le retard pris par la communauté internationale pour élaborer une véritable stratégie pour la préservation des forêts tropicales. Cette stratégie se met cependant en place, notamment à travers les programmes de travail sur les forêts élaborés dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique et du Forum des Nations unies sur les forêts, ainsi qu’à l’Organisation internationale des bois tropicaux.
La France est d’autant plus concernée que son propre patrimoine et ses activités économiques lui confèrent des responsabilités spécifiques :
- la France est le seul pays industrialisé à posséder un important patrimoine forestier tropical avec les huit millions d’hectares de forêts qu’abritent ses collectivités d’outre-mer. La majeure partie se trouve en Guyane et présente l’intérêt de constituer un bloc continu, globalement dans un bon état de conservation ;
- la France est l’un des plus gros importateurs européens de bois tropicaux et ses entreprises sont fortement implantées dans cette filière ;
- la France entretient des contacts privilégiés avec plusieurs pays qui abritent des forêts tropicales. Elle a en particulier développé de longue date, en s’appuyant sur l’expertise de ses organismes de recherche spécialisés, une politique de coopération forestière active avec les pays du bassin du Congo.
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