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Communiqué de presse émis par l'IFEN
19 juillet 2004

Inondations, évolutions climatiques et occupation des sols : quelles relations ?

 

 

Le numéro 92 des " données de l’environnement " publié aujourd’hui par l’Institut français de l’environnement (Ifen) apporte quelques éclairages sur les facteurs expliquant la répétition d’inondations graves en France depuis le début des années quatre-vingt-dix. Evolutions climatiques, modifications de l’usage agricole des sols et extension des constructions en zones inondables peuvent jouer un rôle différent selon les régions. Un renforcement récent de la réglementation procure de nouveaux outils pour réduire l’impact des activités humaines sur l’aggravation des dommages.

Depuis le début des années quatre-vingt-dix, des inondations entraînant des dommages importants se répètent particulièrement dans le Sud-Est, l’Ouest et le Nord de la France. Plusieurs facteurs sont souvent mis en cause.
  • Les fortes pluies : une évolution différente entre le Sud-Est et l’Ouest de la France
La fréquence des pluies s'est accrue dans certaines régions du Nord-Ouest ; en revanche, aucun élément ne permet de suspecter une dérive climatique dans le Sud-Est. Pour l'avenir, les modèles mis en œuvre par les chercheurs de Météo-France et de l’Institut Pierre Simon Laplace des sciences de l’environnement (IPSL) simulent, pour la fin du siècle, un possible doublement de la fréquence des pluies fortes en hiver dans tout l’Ouest de la France.
  • La transformation du paysage rural peut accroître le ruissellement pour les crues ordinaires
Les bois et les prairies, qui favorisent l’infiltration de l’eau dans le sol et retardent ainsi le ruissellement et la formation des crues, évoluent en sens contraire : les premiers voient leurs surfaces augmenter sur la quasi totalité du territoire français ; les secondes sont en nette régression depuis plusieurs décennies pour être remplacées en partie par des cultures laissant le sol nu en hiver. Dans les secteurs sensibles à l’érosion et au ruissellement, tels que les terres limoneuses de l’Ouest et du Nord-Ouest de la France, la fréquence des crues moyennes à fortes augmente. Depuis une dizaine d’années, les opérations de remembrement sont réalisées avec une meilleure prise en compte des risques d’érosion et d’inondation. Les pratiques culturales de conservation du sol progressent lentement. Lors des pluies exceptionnelles en intensité et durée, ces différents facteurs interviennent peu : le ruissellement est généralisé quels que soient la nature et l’occupation des sols.
  • L’urbanisation en zone inondable augmente fortement les dommages
De nombreuses agglomérations et infrastructures se sont développées à proximité des berges des cours d’eau, en amplifiant les conséquences des inondations. La protection des constructions a souvent été assurée par des digues, mais ce type d’ouvrage procure un sentiment de sécurité et encourage les comportements à risques, ce qui explique en partie l’augmentation des dommages humains et matériels induits par des crues de même fréquence. Dans les départements côtiers de la région Languedoc-Roussillon, environ un habitant sur six vit actuellement en zone inondable.
  • La réglementation s’adapte
Les plans de prévention des risques d’inondation (PPRI), visant plus particulièrement à interdire les constructions dans les zones les plus exposées, se développent : fin 2003, le nombre de PPRI prescrits ou approuvés dépassait 9 500 pour un total estimé de 13 000 communes considérées à forts risques d’inondation. La loi du 30 juillet 2003 concernant les risques technologiques et naturels facilite la mise en place d’actions et d’aménagements limitant la formation et le transit trop rapide des eaux de ruissellement ; elle renforce aussi la culture du risque.


Les données de l’environnement n°92 - juillet 2004
Diffusion : Institut français de l’environnement (Ifen) :
02 38 79 78 78


Contacts presse :
Christel Leca - Téléphone : 01 40 20 44 05

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