Le
deuxième cahier régional de l'environnement publié aujourd'hui par l'Institut
français de l'environnement (Ifen) en collaboration avec la Direction régionale
de l'environnement (Diren) concerne une région marquée par une forte croissance
démographique aux effets négatifs pour les milieux naturels et une omniprésence
des risques naturels.
Le
Languedoc-Roussillon a connu une forte croissance démographique, de l'ordre
de 1% par an depuis une quarantaine d'années, essentiellement induite par
les migrations. Le dernier recensement de la population a confirmé cette tendance
à la croissance démographique à un rythme relativement élevé, même si celle
ci a enregistré une certaine inflexion dans le sens d'un ralentissement.
Cette croissance est essentiellement concentrée sur la bande littorale, qui
accueille un quart du parc régional de logements. Les pressions sur le littoral
sont marquées par l'effet conjugué de l'affluence démographique et touristique
estivale et des grands flux économiques de l'arc méditerranéen. L'attractivité
du territoire régional entraîne des impacts localisés sur les milieux naturels
fragiles et sur certaines ressources (eau, air, espace) :
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étalement
urbain générateur de mitage des espaces et de transports croissants
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tourisme estival occasionnant des pointes de trafic routier sources
de pollution de l'air et des pics de fréquentation dépassant la capacité
de charge des écosystèmes littoraux ;
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pollutions ou dégradations chroniques des lagunes et des eaux côtières,
pollutions toxiques des eaux maritimes ;
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augmentation des capacités d'hébergement mal accompagnée en matière
d'équipements collectifs d'assainissement des eaux usées et de traitement
des déchets ;
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augmentation de la vulnérabilité à l'inondation.
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L'étalement
urbain
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Enjeux
écologiques et périurbanisation
Des
risques naturels omniprésents
Inondations, comme l'ont vécu les habitants de l'Aude en 1999, du Gard
et de l'Hérault en 2002 et 2003, mais aussi incendies de forêt, sismicité,
érosion côtière, marquent le territoire du Languedoc-Roussillon. Depuis vingt
ans, près de la totalité des communes (97%) a été concernée par au moins un
arrêté de catastrophe naturelle consécutif à une inondation. 17% de la population
régionale vit en zone inondable. La bande littorale concentre la majeure partie
des enjeux (28% de la superficie des communes littorales est en zone inondable).
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La population et le nombre de communes
exposées au risque d'inondation
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Estimation
de la population soumise au risque d'inondation
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Le
risque d'inondation dans les différents espaces de la plaine littorale
Vers
un rééquilibrage au profit du tourisme rural ?
La fréquentation touristique (en nombre de nuitées) a augmenté de 25,6%
dans l'hôtellerie homologuée entre 1997 et 2000 et de 12,8% dans les campings
(contre respectivement 24,7% et 6,3% au niveau national). Ce phénomène touche
essentiellement les communes littorales des trois départements côtiers (Hérault,
Gard et Pyrénées-Orientales) : la densité en résidences secondaires y est
globalement trois fois plus importante que dans l'ensemble des communes littorales
de la France métropolitaine. Un des objectifs des acteurs locaux est d'assurer
une offre de services touristiques dans l'arrière-pays afin de rééquilibrer
les flux (agritourisme, opérations grands sites…).
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L'importance
des résidences secondaires
Un
trafic routier en plein essor
Les infrastructures de transport de la plaine littorale cumulent les fonctions
: transit international, échanges franco-espagnols, échanges interurbains
régionaux… 73,2% des habitants de la région prennent leur voiture pour se
rendre à leur travail (contre 67,5% au niveau national). La proximité de l'Espagne
génère un fort développement du transit international des voyageurs et des
marchandises : le trafic marchandises passant par les Pyrénées enregistre
une hausse annuelle de 9% au cours de la période 1991/1997 et le transit marchandises
par voie routière y est 20 fois plus important que par voie ferrée. Cependant,
le ratio rail-route pour le trafic national de marchandises a globalement
moins diminué en région qu'au niveau national entre 1993 et 2001.
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Le
trafic de marchandises par voie routière
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Les
déplacements domicile-travail
Un
patrimoine naturel et paysager assez riche
Le Languedoc-Roussillon abrite des espaces naturels et des paysages remarquables,
grâce à des conditions climatiques et biogéographiques idéales et à son relief
étagé : près de la moitié du territoire est constituée de zones écologiques
remarquables. Grâce à la présence du Parc national des Cévennes, 4% de la
superficie régionale est protégée (contre 0,8% en moyenne nationale). Les
lagunes, véritables zones tampons, subissent les pressions conjuguées de la
construction et des pollutions provenant du bassin versant, générant en particulier
des épisodes répétés d'eutrophisation.
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La représentativité
dans les types d'occupation des sols des inventaires du patrimoine
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Le patrimoine naturel
d'importance communautaire et internationale
Un
territoire dominé aux trois quarts par l'agriculture et la sylviculture
Les activités agricoles et forestières jouent un rôle majeur pour la gestion
de plus des trois quarts du territoire. Les surfaces irriguées, dont dépend
une production fruitière d'importance, ont notablement diminué depuis 1979.
L'amélioration des techniques de pilotage des irrigations et l'optimisation
de la gestion des ouvrages hydrauliques ont généré des pratiques plus économes.
La production viticole reste l'une des premières de France en volume. Elle
présente des enjeux environnementaux dont celui de l'utilisation de pesticides
pouvant s'avérer néfastes pour l'environnement et la santé humaine. On assiste
également à un double phénomène de déprise rurale : en zone littorale du fait
de la pression de l'urbanisation et dans l'intérieur des terres par l'abandon
des pratiques pastorales traditionnelles.
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Les grands postes d'occupation
des sols en 2001
Une
qualité des eaux en stagnation
Un quart du linéaire de cours d'eau est soumis à des pollutions : pollutions
d'origine domestique à l'aval des grandes agglomérations, eutrophisation,
perte de la qualité physique dans les cours d'eau ayant fait l'objet d'aménagements
hydrauliques (Aude), d'extraction de granulats, de recalibrage, micro-polluants
toxiques dus à des activités anciennes (mine de Salsigne dans la vallée de
l'Orbiel). On note une réduction des points noirs mais aussi une diminution
des cours d'eau de très bonne qualité. Abondantes mais inégalement réparties
dans le temps, les ressources en eau du Languedoc-Roussillon sont précieuses,
en particulier pour satisfaire les besoins d'alimentation en eau potable.
Elles sont l'objet de mesures de gestion patrimoniale.
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La qualité bactériologique
de l'eau distribuée
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Le volume des prélèvements
bruts par type d'eau en 2000
"L'environnement en Languedoc-Roussillon" est organisé en deux parties
:
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La
première, illustrée de cartes thématiques et d'une fiche d'identité
régionale, se rapporte aux principaux enjeux environnementaux mis en
perspective au regard des forces motrices de la région : démographie
et urbanisation, espaces naturels, eaux continentales, agriculture,
tourisme, déchets, énergie, transports, risques naturels et technologiques
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La seconde présente les principales statistiques régionales et les indicateurs
de performance environnementale de façon à permettre des comparaisons
avec les autres régions françaises.
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L'environnement en Languedoc-Roussillon - Edition 2003
Institut français de l'environnement (Ifen) - 168 pages - ISBN : 2-911089-63-4
Prix : 20 euros + 3 euros de frais de port
Contacts presse :
Ifen : Christel Leca - Téléphone : 01 40 20 44 05
Diren Languedoc-Roussillon : Pascale Marasovic - Téléphone : 04
67 15 41 50
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