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LE DIRECTEUR GENERAL MET L’ACCENT SUR LE ROLE DU PARTAGE DES DONNEES ET DE L’EDUCATION DANS LA PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT
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Nairobi (Kenya), 9 février
– Le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, a souligné aujourd’hui l’importance de l’éducation et du partage de l’information scientifique pour renforcer la volonté politique, nécessaire pour répondre aux défis posés par la protection de l’environnement. Il s’exprimait à Nairobi (Kenya) devant la 21e session du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et le Forum ministériel mondial sur l’environnement.

Avant de passer en revue les activités de l’UNESCO et sa coopération avec le PNUE en matière de protection de l’environnement, Koïchiro Matsuura a souligné que, dix ans après le Sommet Planète Terre de Rio de Janeiro, les nations du monde n’ont pas réalisé ce qu’elles s’étaient engagées à faire pour l’environnement. Il a expliqué que « le manque de volonté politique et l’implication parfois trop timide des citoyens » ont joué un grand rôle dans cet échec et il a souligné « le besoin d’efforts accrus en faveur de l’éducation et de l’information ».

Le Directeur général a poursuivi : « Nous savons que relever le défi du développement durable - clé de la sécurité humaine - nécessitera des changements en profondeur de nos modes de vie et de nos façons de penser et d’agir. Comme nous le constatons à l’UNESCO, en ce qui concerne les sciences, ce changement a de profondes implications : faire face à une complexité croissante, en finir avec les barrières traditionnelles entre les disciplines, concevoir une recherche qui contribue à la prise de décision, repenser l’éducation à tous les niveaux et faire passer l’information scientifique vers les utilisateurs non spécialisés. Il faut surtout qu’il y ait un apport plus décisif de la science au processus d’élaboration de la politique environnementale, tant en termes qualitatifs que quantitatifs ».

Evoquant la crise mondiale de l’eau qui se profile, Koïchiro Matsuura a réaffirmé sa détermination à faire du problème de l’eau une priorité pour l’UNESCO : « Près du quart de l’humanité n’a pas l’eau potable. Le progrès scientifique et technologique n’a pas su remédier à cette situation. Cet échec rend très réelle la perspective d’une crise mondiale de l’eau. L’UNESCO va s’efforcer de promouvoir une approche multidisciplinaire, intégrée et proactive, du problème de la gestion des ressources en eau, en combinant les facteurs sociaux, scientifiques, environnementaux et politiques. Au cours des prochaines années, son Programme hydrologique international se concentrera sur les interactions de l’eau non seulement avec la biosphère - y compris les océans - mais avec tout le système social, en vue de réduire le risque concernant la sécurité de l’approvisionnement en eau, un des défis fondamentaux du monde au XXIe siècle ».

Le Directeur général a salué la coopération existant entre l’UNESCO et le PNUE et qualifié l’eau douce « d’excellent exemple » de la coopération accrue qu’il souhaite établir entre les deux organisations dans le cadre du nouveau Programme des Nations Unies sur l’évaluation de l’eau, lancé il y a un an par l’UNESCO. Koïchiro Matsuura a rappelé que « l’apport principal de ce Programme sera le Rapport mondial sur la gestion de l’eau, rapport bi-annuel dont la première édition sortira en 2003, avant la tenue au Japon du Forum mondial de l’eau. Le Programme aidera à promouvoir de bonnes décisions politiques en matière d’utilisation durable des ressources en eau, supprimant ainsi de possibles causes de conflit ».

Le Directeur général a déclaré que l’UNESCO, « dans ses programmes scientifiques – biodiversité et écosystèmes terrestres, océans, zones côtières, eau douce, croûte terrestre et catastrophes naturelles - [···] est en train de revoir sa coopération avec les gouvernements, la communauté scientifique et ses partenaires du système des Nations Unies, notamment le PNUE, afin de s’assurer qu’elle est efficace et pertinente ». Il a assuré que « l’UNESCO continuera, à travers ses grands programmes scientifiques intergouvernementaux à long terme, à œuvrer pour enrichir les bases scientifiques de la protection de l’environnement et de l’utilisation durable des ressources naturelles ».

Le Directeur général a évoqué la coopération PNUE-UNESCO en matière de développement de l’éco-tourisme, ainsi que celle qui vise au renforcement des capacités dans le domaine des énergies renouvelables, en particulier dans les pays en développement. « L’investissement dans les énergies renouvelables reste très insuffisant alors que ce sont les énergies les plus respectueuses de l’environnement et que plus d’un milliard de personnes ne disposent toujours pas de l’électricité dans les zones rurales des pays en développement », a-t-il déclaré. Il a exprimé le souhait que les deux organisations soient capables d’encourager, au niveau national, « une plus grande interaction entre les ministères chargés de l’éducation et ceux qui s’occupent de l’environnement. Si nous devons réaliser quelque chose de significatif dans cette course contre la montre, nous ne pouvons pas nous laisser arrêter par les cloisons entre domaines de compétence ou attributions ministérielles ».

Recommandant une approche plus holistique du développement durable, Koïchiro Matsuura a réaffirmé que « les politiques environnementales doivent prêter une attention particulière au contexte socio-économique et culturel particulier du pays concerné. C’est vrai pour la définition des politiques nationales et locales aussi bien que pour la préparation de projets de coopération technique dans les pays en développement, projets qui doivent aussi reposer sur les ressources humaines disponibles dans le pays ».

« L’éducation et le renforcement des capacités dans les domaines liés à l’environnement est une tâche formidable », a poursuivi Koïchiro Matsuura, ajoutant : « S’il n’y a pas, partout dans le monde, des citoyens informés, la volonté politique de résoudre les problèmes que nous affrontons ne sera pas assez forte. […] L’UNESCO s’est vu confier par l’Agenda 21 le rôle leader […] pour l’éducation vers un développement durable. Dans ce contexte, nous entreprenons aussi des tâches spécifiques en matière d’éducation dans le cadre de […] la Convention sur la désertification et de la Convention sur la diversité biologique ».

Koïchiro Matsuura a conclu en réaffirmant qu’il s’engageait à « mettre les atouts de l’UNESCO […] au service du développement de la protection de l’environnement et de la préservation de tout ce dont dépend l’existence humaine. Dans ce but, il est essentiel d’assurer le succès total du Sommet mondial sur le développement durable en 2002, sommet qui doit se traduire par une volonté politique renforcée et une action vraiment efficace ».

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