Paris/Genève, 5 février 1999 Il s'agit de trouver aujourd'hui des solutions aux problèmes que l'approvisionnement en eau pose dans le monde entier, afin de mettre un terme à la situation toujours plus critique qui règne à cet égard. A moins que des solutions adéquates ne soient trouvées, cette situation deviendra très grave dans de nombreuses régions de la planète, ce qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour les populations les plus démunies des pays en développement.
C'est dans ce contexte que la cinquième Conférence internationale UNESCO/OMM sur l'hydrologie aura lieu à Genève, au Centre international de conférences, du 8 au 12 février 1999. Y participeront plus d'une centaine de hauts représentants de gouvernements et d'organisations internationales. Elle sera ouverte conjointement par Federico Mayor, Directeur général de l'UNESCO, et G.O.P. Obasi, Secrétaire général de l'OMM.
M. Obasi a souligné, à propos de cette conférence, qu'il était nécessaire d'instaurer une plus grande synergie à l'échelle planétaire pour résoudre les graves problèmes de pénurie d'eau douce causés par un ensemble de facteurs : variabilité du climat, contamination des ressources en eau, croissance démographique et activités humaines préjudiciables à l'environnement. Il a rappelé l'importance que cette conférence revêtait dans l'optique du réexamen et de la mise à jour des programmes pertinents ainsi que d'un encouragement à la concertation dans les efforts déployés à l'échelle mondiale pour relever le défi.
Si l'on se fonde sur les projections démographiques établies par les Nations Unies et si l'on pose comme hypothèse que les ressources en eau renouvelables demeureront inchangées, quelque 34 pays devraient manquer d'eau d'ici l'an 2025. Actuellement, 29 pays souffrent d'une pénurie d'eau, modérée à grave. L'on prévoit que le nombre de personnes vivant dans des pays où les ressources en eau sont peu abondantes passera de 132 millions en 1990 à un chiffre se situant entre 653 millions (estimation de croissance démographique la plus basse) et 904 millions (estimation la plus élevée) en 2025. D'ici 2050, la population des pays où les ressources en eau sont peu abondantes devrait atteindre entre 1,06 milliard et 2,43 milliards, ce qui représentera à peu près 13% à 20% de la population mondiale. Alors que l'Afrique et le Proche Orient semblent particulièrement vulnérables à une raréfaction encore plus grande des ressources en eau, le nord-ouest de la Chine, l'ouest et le sud de l'Inde, une grande partie du Pakistan et le Mexique ainsi que les côtes occidentales des Etats-Unis et de l'Amérique du Sud pourraient aussi être touchés.
M. Mayor a lancé un appel en faveur d'un large appui de la population et des milieux politiques en faveur de la protection des ressources en eau douce de notre planète. Il a fait valoir que seules une prise de conscience générale et une connaissance approfondie de la question nous permettront de mettre en oeuvre des stratégies efficaces, car ce sont notre comportement quotidien et nos attitudes à l'égard des ressources naturelles qui déterminent dans une large mesure notre façon d'utiliser l'eau.
Au cours des cinq journées que durera la conférence, les participants examineront les résultats que l'UNESCO et l'OMM ont obtenus dans le cadre de leurs programmes d'hydrologie et de mise en valeur des ressources en eau depuis la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED), qui s'est tenue à Rio en juin 1992, et aborderont la question de la planification à moyen et à long terme de leurs programmes pertinents. La conférence devrait également apporter une très large contribution à l'élaboration de la cinquième phase du Programme hydrologique international (PHI) et d'autres programmes de l'UNESCO relatifs à l'eau qui seront inscrits à son Plan à moyen terme (2002-2007), de même qu'à celle du Programme d'hydrologie et de mise en valeur des ressources en eau qui figurera dans le cinquième Plan à long terme (2000-2009) de l'OMM.
Cette conférence est la cinquième de la série. La troisième a eu lieu à Genève en 1987, et la quatrième à Paris en 1993. Ces conférences sont organisées en vertu d'un arrangement de travail sur la coopération à long terme dans le domaine de l'hydrologie qui a été conclu entre l'UNESCO et l'OMM en 1973. Il s'agit d'examiner le travail accompli et de définir les priorités à long terme pour les programmes hydrologiques des deux organisations. Le caractère unique de ces réunions tient au fait que ce sont de véritables conférences intergouvernementales à l'occasion desquelles les deux institutions spécialisées du système des Nations Unies invitent leurs Etats Membres à faire part de leurs plans futurs afin qu'elles puissent mettre plus largement l'accent, dans le cadre des travaux qu'elles mènent pendant les cinq à six années qui séparent deux conférences, sur les problèmes critiques auxquels ces pays doivent faire face.
Par ailleurs, mardi 9 février aura lieu une réunion scientifique, au cours de laquelle des conférenciers invités traiteront des thèmes suivants : crise de l'eau, bases de connaissances dans le domaine de l'hydrologie, questions relatives à l'eau en milieu urbain, climat et phénomène El Niño/oscillation australe.
Participeront notamment à cette conférence des délégations des Etats Membres de l'UNESCO et des Membres de l'OMM ainsi que d'Etats non membres, d'organisations internationales et d'organisations non gouvernementales.
Les recommandations et propositions émanant de la conférence seront examinées par le Congrès de l'OMM, à Genève, en mai 1999, et par la prochaine Conférence générale de l'UNESCO, à Paris, en novembre 1999.
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