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C.I.
eau

CENTRE D'INFORMATION SUR L’EAU


COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Paris, le 13 Mars 1998


BAROMETRE ANNUEL SOFRES/C.I.EAU

"L'EAU ET LES FRANÇAIS"


Le Centre d'information sur l'Eau publie la troisième édition de son Baromètre annuel réalisé par la SOFRES *. Cet outil, toujours sur la base du même questionnaire, a pour but de suivre l'opinion des consommateurs sur l'eau du robinet afin de mieux comprendre leurs attentes. La nouvelle édition 98, portant sur l'année 1997, permet en outre et de dégager des tendances et des constantes depuis 3 ans.

Une forte prise de conscience sur la nécessité de l'assainissement des eaux usées et de la préservation des ressources naturelles

87% des Français estiment que les eaux sales sont de plus en plus polluantes pour la nature, 95% qu'il est indispensable de les dépolluer avant de les rejeter et 85% admettent qu'il faut des investissements lourds pour le faire. Cette forte prise de conscience n'est que globale car, au niveau des réalités, le sujet est encore mal maîtrisé.

49% des gens pensent que les eaux usées sont directement retraitées pour faire de l'eau potable (ce qui est totalement faux), 8% qu'elles sont rejetées dans la nature telles quelles et 35% savent qu'elles sont nettoyées dans des usines avant d'être rejetées dans la nature.

Industriels et agriculteurs sont, comme l'an passé, fortement désignés comme les principaux pollueurs (91 % et 75 %), mais la conscience d'une responsabilité individuelle des consommateurs est en hausse, puisque 75% s'accordent à dire « moi aussi, dans ma vie quotidienne, je contribue à la pollution de l'eau ».

Cette responsabilisation va de pair avec une acceptation désormais bien claire de l'incidence de l'assainissement des eaux usées sur le prix du service de l'eau. 72% sont prêts à payer pour le nettoyage des eaux usées.


* L'édition 98 du baromètre SOFRES/C.I.EAU, portant sur l'année 1997, comprend 49 questions identiques à l'édition 97. L'enquête a été réalisée dans les mêmes conditions que les deux précédentes, auprès de 2226 individus de 18 ans et plus, représentatifs de la population française âgée de 15 ans et plus, du 5 au 8 décembre 1997. Les entretiens ont été menés en face à face, à domicile. L'étude intégrale peut être consultée sur demande au C.I.EAU. Les variations enregistrées ne sont jugées significatives que lorsqu'elles excèdent 2 points.


L'eau a toujours un statut de bien précieux, qu'il faut protéger

Pour les Français l'eau est avant tout un bien précieux (76%), qui a un prix (71%). 59% des Français affirment, que disposer en permanence d'eau potable à son domicile est un droit dans une société développée. 39% pensent à contrario qu'il s'agit d'un privilège qu'ils apprécient tous les jours.

Les Français considèrent chaque année un peu plus l'eau comme une « ressource limitée » et, parallèlement, de moins en moins comme « une denrée abondante ». Attentifs aux problèmes de pollution de l'eau, c'est tout naturellement qu'ils estiment à 78% que la pollution de l'eau est aussi importante que celle de l'air. Pour autant, 66% des interviewés ne pensent pas qu'ils risquent de manquer d'eau dans leur région.

Confiance dans la sûreté de l'eau en progression

72% des Français estiment que l'eau est sûre, soit plus 2% par rapport à l'an passé. A ce niveau élevé de pourcentage c'est une progression d'autant plus notable qu'elle se confirme depuis 2 ans avec + 6% entre 96 et 98. Il faut noter que la minorité doutant de la sûreté de l'eau est également en baisse constante (24% en 98, 26% en 97 et 30% en 96).

Satisfaction de l'eau du robinet : élevée et stable

72 % des Français se déclarent globalement satisfaits de l'eau du robinet. Cette confiance a peu variée depuis 2 ans. Pour mieux cerner ces notions de satisfaction et de sûreté, le Baromètre comporte des questions qui permettent de préciser ces appréciations.

Les principaux reproches que font ceux qui ne sont pas satisfaits de l'eau pour boire concernant le chlore, le calcaire et plus globalement le goût. Ce sont des reproches qui se situent au niveau du confort et non à celui de la sûreté sanitaire. D'ailleurs, 64% des Français estiment que l'eau du robinet respecte les normes de qualité en vigueur. 54% pensent que les contrôles sont suffisants contre 35% qui les trouvent insuffisants, chiffre stable depuis 3 ans.

Stabilité de la consommation

65% des Français boivent de l'eau du robinet tous les jours au moins une fois par semaine et 57% en boivent quotidiennement.

Il est intéressant de rapprocher ces chiffres de consommation à la satisfaction. Car même parmi les Français qui se déclarent insatisfaits, 27% déclarent boire de l'eau quotidiennement. Par ailleurs, la consommation d'eau en bouteille qui avait baissé l'an passé (61%, soit moins 3% par rapport à 96), est remonté cette année à 77%. Comment interpréter cette progression au regard de la stabilité de la consommation de l'eau du robinet ?

Les Français pratiquent une consommation mixte, 53% des Français boivent à la fois l'eau du robinet et l'eau en bouteille. Cela peut signifier que globalement ils boivent plus d'eau, au dépend des autres liquides, sans doute dans un souci de bonne hygiène alimentaire. On peut noter également que sur 100 personnes consommatrices d'eau minérale, 66 boivent également de l'eau du robinet; et sur 100 personnes consommatrices d'eau du robinet, 75 boivent également de l'eau minérale.

Un prix de l'eau mal connu et souvent estimé comme trop élevé.

Dans les préoccupations des Français à l'égard de l'eau du robinet le prix occupe une place moins importante que l'an passé : 37% contre 43%. De la même façon que l'an passé, il vient très nettement après les préoccupations de qualité qui s'élèvent à 60% (à propos des normes).

Il est intéressant de noter que 45% des Français qui sont abonnés et, donc, paient directement leur eau ne connaissent pas son prix. Malgré cela, 61% la jugent chère. Cette perception est très souvent déconnectée de la réalité du prix. Seuls 37% des Français situent le prix du m3 entre 11 et 20 francs (nota: prix moyen établi par la DGCCRF : 16F/m3).

Les Français comprennent visiblement que le prix de l'eau n'est pas seulement celui d'un produit mais qu'il correspond à un service recouvrant, outre la production de l'eau, sa distribution, son évacuation et l'assainissement des eaux usées. Ils jugent légitime de payer ces divers éléments. En revanche les redevances et les taxes font l'objet d'une contestation plus prononcée, même si par ailleurs ils sont 95% à juger indispensable la dépollution des eaux usées et la protection de la nature.

Le jugement sur l'abonnement est plus positif qu'en 97 puisque 55% trouvent normal de le payer contre 52%.

75% des Français s'attendent à une augmentation du prix de l'eau dans l'avenir. Les Français pensent surtout que cette hausse prévisible sera due à l'inflation des prix (30% des Français) mais aussi aux difficultés croissantes à trouver des ressources exploitables et aux efforts qu'il faudra consentir pour les préserver. Parmi les raisons de cette perspective d'augmentation 27% évoquent l'aggravation des problèmes de pollution, 20% la raréfaction des ressources, 25% le développement de l'assainissement.

Cette inquiétude est à mettre en corrélation avec le net ralentissement de la progression du prix de l'eau (source SPDE: + 3,5% en 1996), tendance qui se confirme pour l'année 1997, + 3% sur les dix premiers mois de 97.

En comparaison avec l'électricité et le téléphone, si 65% pensent payer plus cher pour l'électricité, en ce qui concerne le téléphone les avis sont plus partagés (probablement en fonction de l'usage de chacun). 47% des Français ont une facture de téléphone plus élevée que leur facture d'eau (contre 33% l'inverse).

Satisfaction du service de l'eau et avance maintenue des sociétés en délégation sur les régies

En ce qui concerne le service de l'eau en lui-même, une grande majorité est satisfaite, 78%, même si on note une baisse de 5% sur la satisfaction du service de l'eau dans leur commune. Les sociétés distributrices en délégation maintiennent, voire augmente, leur nette avance sur les régies (de 7 à 32 points) sur la recherche, l'innovation, l'entretien des réseaux, les investissements et la compétence. Les régies conservent toutefois une légère avance sur les sociétés en matière «d'écoute des besoins de leurs clients», même si l'on note une progression de 3 points des sociétés sur ce thème (48% d'approbation contre 45% en 97).

Contact presse: Anne-Marie BOUTEILLER - Tél: (0)1 42 56 20 00

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