Le Programme des Nations Unies pour l’environnement annonce les lauréats du Prix Sasakawa 2003 pour l’environnement
Nairobi, 27 octobre 2003 – Xie Zhenhua de la Chine, qui a travaillé sans relâche pour conduire le pays le plus peuplé et l’économie connaissant la croissance la plus rapide à être plus soucieux de l’environnement, est un des lauréats du Prix Sasakawa 2003 pour l’environnement présenté par le Programme des Nations Unie pour l’environnement (PNUE).
Le second lauréat ex æquo du prix est Dener Jose Govanini du Brésil, dont la façon originale d'aborder le problème du commerce illicite des espèces sauvages est devenue un modèle non seulement en Amérique latine mais également dans le reste du monde en développement.
D’une valeur de 200 000 dollars E.U. qui sera partagée en parts égales entre les gagnants, le Prix est considéré l’un des plus prestigieux dans le domaine de l’environnement.
M. Xie, Vice-président exécutif du Conseil chinois pour la coopération internationale en matière d’environnement et de développement (CCCIED) et Ministre auprès de l’Administration de l’Etat chargée de la protection de l’environnement de la Chine (SEPA) recevra le prix des mains du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, le 19 novembre 2003.
M. Govanini, fondateur du Réseau national pour combattre le trafic en animaux sauvages (RENCTAS), assistera aussi à la soirée de remise des prix qui se tiendra à la New York Historical Society.
Klaus Toepfer, Directeur exécutif du PNUE, a déclaré à l’occasion : « C’est un grand honneur pour moi de remettre le Prix Sasakawa pour l’environnement de 2003 à M. Xie et à M. Dener Giovanini. Ces deux individus ont démontré, l’un au niveau gouvernemental et l’autre au niveau communautaire, comment les problèmes complexes et apparemment insolubles auxquels le monde est confronté peuvent être attaqués. Tous les deux ont fait preuve de vision, de patience, de pragmatisme et d’une bonne compréhension de la nécessité d’engager et d’encourager multiples acteurs et partenaires afin de faire du développement durable une réalité. »
« Jusqu’à récemment, a noté M. Toepfer, le consensus général était que la croissance économique spectaculaire de la Chine menacée l’environnement et la santé de la région, et du monde aussi. En s’associant aux administrations nationale, régionales et locales, M. Xie a prouvé que cela ne doit pas être le cas. Il a démontré qu’une croissance économique peut se produire sans pour autant négliger l’eau, l’air et le sol dont nous dépendons tous. »
Il a ajouté : « Comme M. Xie l’a si clairement énoncé dans son discours sur la consommation et la production durable prononcé lors du Conseil d’administration du PNUE en février: “Nous devons suivre la voie de l’économie du recyclage, basée sur l’utilisation efficace des ressources et la protection de l’environnement. Nous aurons alors la possibilité d’atteindre un développement durable”. »
« Les réussites de M. Giovanini dans la lutte contre le commerce illicite des espèces sauvages soulignent que les approches novatrices pour combattre un des plus importants commerces illicites au monde ne peuvent réussir que si la cause première, c'est-à-dire la pauvreté, est également combattue. Son succès est encore plus surprenant lorsque l’on considère les menaces de mort et intimidations continues qu’il a subi aux mains de ceux désireux de le voir échouer. »
M. Xie Zhenhua
Depuis plus de deux décennies, M. Xie Zhenua est engagé dans la protection de l’environnement, travaillant d’abord au sein de la Division de la radiation de ce qui était l’Agence nationale de protection de l’environnement (NEPA), avant d’être promu en 1998 au poste de Ministre auprès de la SEPA qui venait d’être formée.
Les défis auxquels l’environnement de la Chine est confronté sont sans précédents, le résultat de la croissance économique remarquable qu’a connu le pays. Ces dernières années, la croissance annuelle a atteint jusqu’à huit pour cent.
Que la Chine ait réussie à atteindre une telle croissance tout en se souciant des questions telles que l’eau, la pollution de l’air et la sauvegarde du patrimoine naturel est en grande partie dû à l’enthousiasme et la vision infatigable de M. Xie.
En effet, les données officielles de l’Etat montrent que, année après année, dans l’ensemble, les niveaux de pollution ont baissé à la suite de mesures prises par la SEPA en coopération étroite avec d’autres départements gouvernementaux et des autorités locales.
Une des contributions majeures de M. Xie a été de convaincre ses collègues, travaillant pour l’Etat ou non, au niveau national et international, qu’une croissance économique qui n’appelle pas à la protection de l’environnement ne peut pas durer.
Effectivement, il s’est fait le champion du développement durable, un développement qui respecte les hommes et les espèces sauvages, bien avant que le terme ne devienne monnaie courante.
En 1994, il a mobilisé les efforts pour installer des projets de traitement d’eau polluée dans le bassin de la rivière Huai. Projet qui a permis à environ 200 millions de personnes d’avoir accès à de l’eau salubre.
En 1996, M. Xie, en collaboration avec des municipalités et des départements économiques, a contribué à éliminer des usages, des produits et des équipements polluants et dépassés utilisés dans la production de plus de 100 000 petites et moyennes entreprises. Ses efforts ont mené à une transformation du secteur industriel chinois vers une production moins polluante et exigeant moins de ressources.
La promotion d’aires protégées et de réserves est une autre de ses réussites notables. Aujourd’hui, la Chine compte plus de 1 700 réserves naturelles, s’étendant sur 13 pour cent du pays.
M. Xie a été l’artisan du détournement d’un nouveau projet de gaz naturel qu’on prévoyait de faire passer à travers une réserve établie en vue de protéger quelques uns des derniers chameaux de Bactriane sauvages. Grâce à ses efforts, le projet a été diverti, à un coût s’élevant à 25 millions de dollars.
Il a entrepris, de façon active et personnelle, de promouvoir les villes modèles où la croissance économique et la protection de l’environnement vont de pair. Il existe aujourd’hui environ 32 villes modèles en Chine, dont Dalain, Shenzhen et Xiamen.
Depuis qu’il s’acquitte de ses fonctions à la NEPA et à la SEPA, la Chine a promulgué sept lois nationales clé qui traitent de questions telles que la pollution de l’air, les déchets solides, plus de 30 réglementations environnementales et plus de 400 normes environnementales.
M. Xie a piloté la participation de la Chine aux traités internationaux en matière d’environnement. Le Protocole de Montréal qui porte sur la protection de la couche d’ozone est un de ces traités. Une des mesures prises a été l’introduction et la promotion de produits de substitution bon marché pour éliminer les substances qui appauvrissent la couche d’ozone. La Banque Mondiale estime que la quantité de produits appauvrissant la couche d’ozone qui ont été éliminés en Chine est égale à la moitié des réductions en ces substances entreprises dans le monde en développement.
Croyant ferme de la capacité qu’a le dialogue et la coopération entre nations à résoudre les problèmes environnementaux, M. Xie a épauler la signature d’accords entre la Chine et plus de 30 pays. De plus, l’année dernière à Beijing, il a patronné une réunion rassemblant pour la première fois les ministres de l’environnement d’Asie et d’Europe.
M. Xie a déclaré aujourd’hui : « Ce prix représente la reconnaissance et l’affirmation sans réserve des Nations Unies et de la communauté internationale des efforts et des réalisations de la Chine en matière de protection d’environnement et de développement durable. »
M. Dener Giovanini
Environ 12 millions d’animaux, du perroquet à l’ara macao, du singe au reptile, sont victimes chaque année d’un commerce clandestin qui pourvoit à la demande de collectionneurs et de laboratoires à travers le monde.
Cette vente est liée au commerce illicite des animaux sauvages qui, selon certains experts, est le troisième commerce illégal le plus important après celui des armes et de la drogue. Au Brésil seulement, la valeur du trafic est estimée à environ 1,5 milliards de dollars par an.
Ce commerce affecte négativement bien plus que les espèces sauvages qui souffrent déjà d’un éventail de pressions environnementales. Il perpétue un cycle de dépendance au sein de certaines fractions de la population brésilienne en zone rurale, qui ont depuis des générations pêché et chassé dans ces forêts.
Le cycle est nourri par l’urbanisation et d’autres facteurs qui à leur tour empêchent de plus en plus les populations de se nourrir par la chasse ou par la pêche. Afin de survivre, nombreux sont ceux qui se sont tournés vers la chasse illicite et le braconnage qui nourrissent le commerce illicite.
En 199, M. Giovanini a conçu un projet révolutionnaire visant à endiguer et en fin de compte, on l’espère, à mettre fin à ce trafic illégal. Il est très prometteur pour d’autres pays du monde en développement qui font face à des défis semblables.
Baptisé le Réseau national pour combattre le trafic en animaux sauvages (RENCTAS), le réseau traite aussi bien de la cause que de l’effet du commerce illicite en canalisant le soutien du public et en présentant des moyens de subsistance alternatifs écologiques aux braconniers potentiels.
Un élément clé de se programme consiste à créer des liens entre la police et les agents de douane et un réseau national de 230 vétérinaires volontaires qui assurent que tout animal sauvage saisi à un aéroport ou à un barrage routier reçoit les meilleurs soins possibles.
Un nombre croissant de saisies a été enregistré grâce aux informations obtenues du public que RENCTAS transmet ensuite aux autorités policières et douanières. Un site web a été créé pour aider les indicateurs à fournir des renseignements. Le site reçoit aujourd’hui près de 150 dénonciations par jour. Le programme a mené à 100 arrestations depuis sa conception.
RENCTAS est également convaincu que la formation et la sensibilisation du public sont des éléments clés de la lutte contre le commerce illicite. Au cours d’une période de deux ans, le Réseau a formé plus de 1 600 agents dont ceux de la police et des douanes.
Le Réseau s’est également soucié de réinsérer les délinquants et les individus à bas revenus qui ont été impliqués dans le commerce illicite d’espèces sauvages. Grâce à la coopération entre le Réseau et le Zoo national du Brésil, d’anciens braconniers ont appris à entretenir les habitats et soigner les animaux sauvages.
Cet aspect du programme a stimulé la création de centres de soin pour animaux. Le nombre de personnes ayant reçu une formation à travers ces programmes est passé de 35 en 1999 à presque 900 en 2001.
Le grand intérêt que les media ont montré pour le Réseau n’est qu’une indication de la valeur de l’approche variée, créative et réussie adoptée pour combattre le trafic en espèces sauvage. Une autre mesure est le nombre de membres de RENCTAS qui s’élève aujourd’hui à 600 organisations non gouvernementales et 39 000 individus.
M. Giovanini a déclaré à l’occasion : « Le Prix Sasakawa du PNUE met en lumière un problème longtemps éclipser au Brésil. Certainement, le prix permettra non seulement au problème d’être mieux connu, mais renforcera nos efforts pour le surmonter. Nous aimerions que le monde sache que nous faisons la guerre à forces inégales et que nous combattons la puissance économique des cartels criminels qui détruisent nos forêts. Notre souhait est que le monde entier prendra conscience de notre cause et s’y engagera. La diversité biologique est le patrimoine le plus précieux que nous pouvons léguer aux générations futures et c’est à nous de la préserver. »
Note aux éditeurs :
La biographie complète et la photographie des deux lauréats sont disponibles.
Le Prix Sasakawa pour l’environnement du PNUE, parrainé par la Nippon Foundation et créé par le regretté Ryoichi Sasakawa, est décerné chaque année depuis 1984 à des particuliers s’étant distingués dans le domaine de la gestion et de la protection de l’environnement.
Parmi les lauréats précédents : le lauréat du Prix Nobel, Professeur Mario J. Molina, qui a découvert l’équation d’une réaction du peroxyde de chlore qui contribue grandement à la destruction de la couche d’ozone en Antartique; Dr. Ashok Khosla, un des grands philosophes et innovateurs écologistes du monde, qui a jumelé une vie de grand académicien avec l’élaboration sur le terrain de projets de développement et de subsistance pour les pauvres en zone rurale; Chico Mendes, le récolteur de caoutchouc brésilien qui est mort alors qu’il mené le mouvement contre la destruction des forêts tropicales par les propriétaires de ranches; Lester Brown, ancien directeur du Worldwatch Institute, dont l’œuvre a grandement contribué à alerter le monde des menaces auxquelles la biosphère est confrontée; Dr. M.S. Swaminathan de l’Inde, père du mouvement économique écologiste, et; Ian Kiernan de l’Australie qui a fondé la campagne Clean Up the World à laquelle plus de 120 pays participent aujourd’hui.
Les lauréats du Prix 2003 ont été sélectionnés le 1er juillet 2003 par un panel indépendant et distingué composé de dirigeants et écologistes internationaux et présidé par Lord Clinton-Davis, Président de Europe 21, coprésident de la Société des avocats du Parti travailliste, membre à vie de la Chambre des pairs et ancien Ministre d’Etat au Département du commerce et de l’industrie du Royaume-Uni.
Pour plus de précisions ou pour obtenir un formulaire de candidature 2004, veuillez contacter : Eric Falt, Porte-parole du PNUE / Directeur de la Division de la communication et de l’information. Tel : +254 20 623292, Mobile : +254 (0)733 682656, courriel : eric.falt @unep.org; ou Nick Nuttal, Responsable des média – Tel : +254 20 623084, Mobile : +254 (0) 733 632755, courriel : nick.nuttal@unep.org
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