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NOUVELLES: COMMUNIQUÉ DE PRESSE, 2 janvier 2002
Organisation mondiale du commerce, rue de Lausanne
154, CH-1211 Genève 21, Suisse
M. Moore s'engage à mettre à profit en 2002 le succès de la conférence de Doha
On
trouvera ci-après le texte du message informel de Nouvel An adressé par
le Directeur général, M. Moore, aux gouvernements Membres et au
personnel, ainsi que ses propositions d'action pour 2002.
“L'année
écoulée a véritablement été une année exceptionnelle pour
l'Organisation mondiale du commerce, peut-être la plus importante de
notre brève histoire. Mais nous n'avons pas le temps de nous pencher
sur les résultats obtenus l'an dernier parce que lors de notre
Conférence ministérielle de Doha (Qatar) qui a été
particulièrement fructueuse, les Ministres nous ont donné beaucoup
à faire mais ne nous ont pas laissé beaucoup de temps pour le faire.
Doha a été l'occasion qui nous a permis, en tant qu'organisation, de
faire que “l'échec de Seattle ne soit plus qu'un mauvais
souvenir”, pour reprendre les termes du Représentant des
États-Unis pour les questions commerciales internationales,
M. Bob Zoellick, mais maintenant il nous faut maintenir
l'impulsion donnée par les Ministres à cette conférence et mettre
à profit son succès.
Je
pense que nous avons pris un très bon départ. D'aucuns supputaient
qu'il faudrait peut-être six mois pour choisir le lieu de notre
prochaine Conférence ministérielle qui se tiendra en 2003. Une
réunion de notre Conseil général a suffi. Le travail s'est fait en
grande partie dans la coulisse et il n'est jamais facile de dégager
un consensus parmi 144 gouvernements, mais le mois dernier, les
gouvernements Membres sont convenus que Mexico nous accueillerait
l'année prochaine. J'en suis ravi. Il s'ensuit que nos hôtes peuvent
commencer immédiatement leurs préparatifs.
Par
ailleurs, nos Membres ont approuvé une augmentation significative du
budget de l'Organisation, qui a été porté à 143 millions de francs
suisses (en hausse de 6,75 pour cent), et nous serons en mesure
d'accroître d'environ 80 pour cent les dépenses d'assistance
technique en 2002. Nous avons transféré et redéployé certains
membres du personnel de notre Secrétariat afin de mieux répondre aux
intentions exprimées par les Ministres à Doha.
Toutes
ces dispositions sont nécessaires parce qu'il faudra achever dans un
délai de trois ans la série de négociations de vaste portée
lancées à Doha. Avec le lancement du Programme de Doha pour le
développement, nous avons mis les questions relatives au
développement et les intérêts de nos Membres les plus pauvres au
centre de nos travaux.
C'est
aussi l'année dernière que nos Membres ont accueilli parmi eux plus
d'un quart de la population mondiale avec l'accession de la Lituanie,
de la Moldova, de la Chine et du Taipei chinois. Je suis convaincu que
nous pouvons réaliser de solides progrès en 2002 avec les 28 autres
candidats à l'accession. On me demande souvent ce qu'il en est du
calendrier pour la Russie. J'ai dit que j'espérais que la Russie
deviendrait Membre lors de notre Conférence de Mexico, mais je pense
que nous pouvons faire mieux. Il y a un petit groupe de Ministres,
dont M. Bob Zoellick et M. Pascal Lamy, le Commissaire au
commerce de l'UE, qui ont la volonté, l'énergie et le dynamisme
nécessaires pour faire avancer cette accession rapidement et en
douceur. M. le Président Poutine et M. le Ministre
Medvedkov ont fait preuve de grande diligence et déployé beaucoup
d'efforts pour faire entrer la Russie à l'OMC et nous pourrions voir
celle-ci devenir Membre bien plus tôt que prévu. J'ai l'espoir que
d'autres pays importants, dont l'Arabie saoudite, le Viet Nam, le
Cambodge et l'Ukraine, pourront eux aussi avancer cette année vers
leur accession.
L'année
2001 a aussi permis de dégager des leçons importantes et de nouveaux
enseignements. Le succès de la Conférence de Doha a été
l'aboutissement d'un processus préparatoire transparent auquel tous
ont participé. Nous devons appliquer ces principes dans nos travaux
futurs. En 2002, nous ferons aussi en sorte que tous nos Membres,
grands ou petits, riches ou pauvres, bénéficient de toute
l'assistance nécessaire pour pouvoir participer à nos négociations.
Les Ministres veulent continuer de jouer un rôle actif pour faire
avancer la réalisation de notre programme.
À
la clôture de la quatrième Conférence ministérielle, j'ai
déclaré que, si le lancement du Programme de Doha pour le
développement était dans l'intérêt mutuel de tous les Membres,
c'était aussi un acte courageux de foi, de confiance et d'espoir de
la part de nombreux pays Membres disposant de ressources limitées. Je
pense que les Membres ont déjà commencé à répondre à ce
témoignage de confiance.
Un
exemple en est le budget du Secrétariat pour 2002, budget qui
reflète bien les priorités définies par les Ministres à Doha,
notamment dans des domaines clés comme la coopération technique et
le renforcement des capacités, la cohérence, l'accélération du
processus d'accession et le renforcement des efforts faits pour
expliquer notre action au monde extérieur, d'où proviennent nos
ressources. Outre l'augmentation de 6,75 pour cent, les grandes lignes
du budget sont les suivantes:
- le
Fonds global d'affectation spéciale pour le Programme de Doha
pour le développement a été établi et il a été proposé de
le doter d'un budget de 15 millions de francs suisses, afin
de fournir des ressources sûres et prévisibles pour le
renforcement des capacités;
- un
financement additionnel est prévu pour nous permettre de doubler
le nombre de stagiaires de pays en développement qui participent
aux cours de l'Institut de formation de l'OMC, créé récemment;
- des
crédits supplémentaires d'un montant de 850 000 francs
suisses sont prévus pour les services de traduction en sus du
montant de 1,5 million de francs suisses alloué l'année
dernière, comme le réclament de longue date certaines
délégations non anglophones;
- le
recrutement de huit personnes dans les domaines clés
indiqués par les Ministres a été approuvé; du personnel
supplémentaire sera engagé à court terme une fois que le Fonds
global d'affectation spécial pour le Programme de Doha assurera
davantage de ressources;
- des
crédits sont prévus pour nous permettre de continuer à
organiser la Semaine de Genève en 2002, afin d'aider les
fonctionnaires des Membres qui n'ont pas de représentation à
Genève à participer plus largement aux travaux de l'OMC.
Ce
budget est satisfaisant et c'est un premier pas important. C'est un
budget ciblé et équilibré qui nous aidera à tenir les promesses
faites à Doha. Mais il reste beaucoup à faire pour que la prochaine
Conférence ministérielle soit un succès et que les nouvelles
négociations s'achèvent dans le délai de trois ans. Ma tâche est
claire: c'est de faire en sorte que les activités du Secrétariat
aient pour but d'aider les Membres à engager et à achever leurs
négociations. Je dois aussi faire en sorte que nos ressources soient
à la hauteur de nos ambitions collectives. J'ai déjà pris des
mesures importantes à cet égard:
- Les
ressources du Secrétariat ont été redéployées compte tenu des
priorités du Programme de Doha pour le développement, en
particulier dans les domaines du développement, du renforcement
des capacités, des accessions, de la cohérence et de
l'information du public. Des mesures sont prises pour réaliser
des gains d'efficacité et des économies. Nous examinerons les
questions de plus près à la lumière des décisions prises par
les Membres au sujet du mécanisme de négociations commerciales.
- J'établis
au Secrétariat une fonction d'analyse des ressources et des
résultats pour que nous puissions évaluer régulièrement nos
résultats par rapport aux objectifs convenus. Un rapport
indiquant ses modalités de fonctionnement sera établi.
- Je
demanderai une étude sur les mesures à prendre pour améliorer
le cadre de travail au Secrétariat. Je compte examiner les
questions concernant les conditions de travail, l'organisation des
carrières, la sécurité de l'emploi, le recrutement et les
promotions ainsi que les moyens de récompenser l'innovation et
les gains d'efficacité.
- Le
Comité du budget, des finances et de l'administration a suggéré
d'établir un rapport sur les questions de dotation en personnel
et je compte bien demander l'exécution de ce travail important.
En
ce qui concerne la voie à suivre dans l'avenir, je prends d'autres
dispositions pour faire en sorte que les travaux du Secrétariat
tirent parti de la dynamique créée à Doha dans la perspective de la
prochaine Conférence ministérielle:
- J'ai
pris contact avec des groupes importants à Genève. De retour de
Doha, j'ai rencontré les Ambassadeurs des pays arabes afin de
discuter de notre stratégie arabe. Dernièrement, j'ai rencontré
les représentants à Genève des pays en cours d'accession et
j'ai communiqué avec leurs Ministres. Nous augmentons nos
ressources dans ce domaine, conformément aux résultats de Doha,
et j'ai invité les délégations concernées à faire des
suggestions pour accélérer leur processus d'accession. Nous
renforçons aussi nos efforts en faveur des pays les moins
avancés et des pays en transition. Là aussi, j'ai écrit aux
missions de ces pays pour leur demander des avis et des conseils.
- Nous
préparons un programme d'activité pour 2002 qui accordera une
attention accrue à certaines régions. Par exemple, nous
envisageons de mener des actions d'importance, en coordination
avec d'autres institutions, dans les Balkans et en Asie centrale.
Ces régions n'ont malheureusement pas reçu suffisamment
d'attention par le passé.
- Le
contact direct est toujours important. Mes collaborateurs me font
remarquer que, au cours des deux dernières années, j'ai parcouru
plus de 625 000 km et je me suis rendu dans plus de
180 villes. Cela est nécessaire. Je continuerai à me rendre
dans les capitales et à demander l'avis des Ministres. Au début
d'an prochain, j'effectuerai plusieurs missions, y compris aux
États-Unis, en Afrique et en Oman.
- Nous
sommes à la recherche de nouveaux moyens pour maintenir
l'engagement et la participation pleine et entière des Ministres.
Outre les contacts personnels, les appels téléphoniques et les
courriers réguliers, il se pourrait que nous lancions sous peu
une série de vidéoconférences.
- Nous
mettrons davantage l'accent sur les questions de cohérence afin
de créer, avec d'autres institutions, des modèles de
coopération et des synergies plus appropriés pour obtenir des
résultats satisfaisants après Doha. J'ai déjà rencontré des
représentants des organisations internationales établies à
Genève et je continuerai à discuter des questions de cohérence
lorsque je rencontrerai en début d'année les chefs de
secrétariat des organisations établies aux États-Unis.
J'envisage également d'étoffer nos effectifs dans ce domaine.
Bien évidemment, la cohérence est une question qui doit être
étudiée par toutes les parties prenantes. Ceux qui ont besoin
d'une assistance doivent indiquer plus précisément leurs besoins.
Les bailleurs de fonds doivent mieux coordonner leurs efforts tant
dans les capitales qu'entre eux. Il en va de même des
institutions internationales. Le double emploi et le gaspillage
coûtent cher, non seulement du point de vue financier mais aussi
en temps et en crédibilité.
- On
nous a demandé de mieux faire et d'être plus créatifs dans nos
rapports avec la société dans son ensemble, y compris avec des
groupes tels que les parlementaires. Je vais me pencher sur cette
question au début de 2002. Nous envisageons déjà d'organiser un
grand symposium en mai, pour examiner les préoccupations
exprimées par certains Ministres à Doha au sujet de nos
relations avec le public. Des suggestions utiles nous ont déjà
été faites pour établir l'ordre du jour de ce symposium. Elles
portent notamment sur des questions de développement telles que:
le commerce et la dette, le commerce et les finances, l'impact de
la technologie et la fracture numérique, sur les questions de
participation et les problèmes des missions qui disposent de
moyens limités, sur le fonctionnement et le financement de l'OMC,
sur les relations extérieures et les questions concernant la
justice sociale et les répercussions sociales, économiques,
environnementales et politiques de la mondialisation. Un examen
plus approfondi est nécessaire pour que nous puissions établir
définitivement l'ordre du jour. Les travaux entrepris par mon
groupe d'éminents conseillers pourraient être d'une grande
utilité.
Les
Membres doivent, eux aussi, donner une impulsion. Je crois qu'il est
nécessaire de convenir rapidement des détails de la structure qui
permettra de mettre en œuvre le programme de travail adopté à Doha.
Par ailleurs, malgré les demandes pressantes de nombreux Ministres et
les efforts considérables faits au cours des dernières années, les
travaux sur des questions comme la mise en distribution générale des
documents et le statut d'observateur n'ont guère progressé. Il
pourrait être utile de se concentrer davantage sur ces questions pour
aller de l'avant.
Les
initiatives et les actions nouvelles dont je viens de parler, et qui
reposent sur le Programme de Doha pour le développement, ne
détournent pas notre attention de l'activité centrale de cette
Organisation. Bien au contraire, elles renforcent cette activité
essentielle. Toutefois, grâce à l'engagement des Ministres et des
Ambassadeurs, je pense que nous pouvons désormais affirmer en toute
confiance que nous avons véritablement donné naissance à l'OMC.
Celle-ci n'est plus le GATT d'hier, qui ferait quelques gestes
symboliques pour répondre aux nouvelles réalités mondiales, mais
c'est une organisation qui tient mieux compte des nouveaux besoins de
ses Membres plus nombreux et des instructions données par les
Ministres.
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