Québec, le 11 août 2003
« Le ministère de l’Environnement a bien géré le barrage Beaudet et a ainsi évité le pire! »
C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui le ministre de l’Environnement du Québec, M. Thomas J. Mulcair, en faisant le point sur les événements qui ont touché la région des Bois-Francs les 4 et 5 août dernier et sur la responsabilité du ministère de l’Environnement en rapport avec la gestion du barrage Beaudet à Victoriaville.
Comme on se rappelle, la région des Bois-Francs a vu tomber une quantité importante de pluie au cours de la soirée du 4 août 2003. Alors que la pluie centennale au Québec est de 88 millimètres en trois heures, les mesures effectuées à la station de Tingwick ce soir-là font état de 126,9 millimètres de pluie pour une même période de trois heures.
Compte tenu du relief particulier de la région, une telle quantité de pluie a entraîné un accroissement rapide du volume de ruissellement, et par conséquent le débordement de plusieurs ruisseaux et rivières.
Une gestion responsable
Le barrage Beaudet, à Victoriaville, est un barrage gouvernemental dont la gestion est assurée conjointement, dans le cadre d’une entente de partenariat, par le Centre d’expertise hydrique du ministère de l’Environnement et la Ville de Victoriaville.
Le barrage Beaudet a en effet été construit au cours des années 1970 afin de constituer une réserve d’eau potable pour la municipalité de Victoriaville. La faible retenue du réservoir impose une évacuation des apports d’eau afin d’éviter un débordement : il y aurait danger de rupture si l’eau passait au-dessus des digues. Pour maintenir la stabilité du niveau du réservoir, deux des cinq vannes que comporte ce barrage sont munies de mécanismes automatiques d’ouverture en fonction de cotes prédéfinies. La première de ces vannes doit commencer à s’ouvrir dès que le niveau du réservoir atteint 129,24 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Les pluies du 4 août dernier ont gonflé les eaux de tous les cours d’eau de la région, provoquant notamment une élévation du niveau de l’eau derrière le barrage Beaudet et, vers minuit, l’activation automatique des vannes du barrage.
L’ingénieur de garde au Centre d’expertise hydrique du Québec a alors décidé de procéder aux opérations d’ouverture des vannes manuelles avec la collaboration de l’employé de l’usine de filtration de Victoriaville et celle du gardien du barrage. Grâce à l’ouverture des vannes, le niveau de l’eau, qui, vers la fin de la nuit, atteignait 130,83 mètres, soit à peine moins que la crête des digues (131,21 mètres), a été ramené à 129,25 mètres en milieu de matinée. L’ouverture des vannes a été réduite de façon progressive, au fur et à mesure que les apports en eau se réduisaient.
« Les gestes posés par les responsables de la gestion du barrage Beaudet ont permis de contrôler la hausse de la réserve et de maintenir, par conséquent, la sécurité de l’ouvrage. Ils ont notamment permis d’atténuer de 5 % le débit maximal de la crue au barrage », a résumé le ministre Mulcair.
La mission du Centre d’expertise hydrique du Québec
Le Centre d’expertise hydrique du ministère de l’Environnement veille à l’administration et à l’application de la Loi sur la sécurité des barrages qui touche quelque 800 barrages publics et 4200 barrages privés répartis sur l’ensemble du territoire québécois. Il s’assure de la conformité de tous ces barrages aux normes de sécurité, et il contrôle, par des inspections périodiques, le respect des exigences de la loi.
Le Centre d’expertise hydrique assure par ailleurs la surveillance et l’entretien des barrages gouvernementaux. Il voit à la régularisation des débits et au maintien des niveaux d’eau des barrages placés sous sa responsabilité. C’est à ce titre qu’il assure, en partenariat avec la Ville de Victoriaville, la gestion du barrage Beaudet.
Un soutien du ministère aux municipalités
Par ailleurs, le ministre Mulcair a rappelé que le ministère de l’Environnement assurait les municipalités et l’ensemble des citoyens de sa collaboration dans le cadre de la réfection des infrastructures touchées afin d’assurer le plus vite possible le retour à la normale dans la région des Bois-Francs.
SOURCE :
Paul-Yanik Laquerre
Directeur adjoint
Cabinet du ministre de l’Environnement
Tél. : (418) 521-3911
Marie-Hélène Émond
Conseillère en communication
Direction des communications
Tél. : (418) 521-3823, poste 4687
|
|
Haut de page
Compléments
Silence autour des travaux au barrage Beaudet
(Source :
Radio Canada)
Mise à jour le mardi 11 novembre 2003, 11 h 10
Un mutisme entoure des travaux effectués sur les digues du barrage Beaudet, à Victoriaville. Plus d'une semaine après l'arrivée de la machinerie, la province et la municipalité refusent toujours de commenter. Une situation que déplorent de nombreuses victimes des inondations de l'été dernier.
L'ouvrage, qui approvisionne Victoriaville en eau potable, est pointé du doigt pour expliquer les inondations. Des résidents avaient vu le trop-plein du bassin de retrouver dans leurs sous-sols ou encore sur leurs terres.
Trois mois après le déluge, le ministère de l'Environnement, qui refuse de commenter la nature des travaux, entame la réfection et la protection des digues du barrage. Un travail, nous dit-on de source bien informée, qui haussera la digue d'environ quatre pieds, afin de la rendre conforme aux nouvelles normes provinciales.
À Victoriaville et Saint-Valère, deux municipalités touchées par le débordement du barrage Beaudet, on refuse de commenter sur les travaux en cours, prétextant que le ministère de l'Environnement en est le grand maître d'oeuvre. Le mutisme du ministère de l'Environnement laisse donc en plan une question à laquelle plusieurs auraient souhaité une réponse : est-ce que la réalisation de ces travaux avant les inondations du mois d'août dernier aurait permis d'éviter le pire ?
Haut de page
Zones importantes pour la conservation des oiseaux au Canada (ZICO) Réservoir Beaudet Victoriaville, Québec
(Source :
Zico)
Description du site
Le site est situé au nord de la ville de Victoriaville, dans la région du Centre-du-Québec, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. Le réservoir, qui a été créé par la mise en place d’un barrage sur la rivière Bulstrode, sert à fournir l’eau potable aux habitants des communautés avoisinantes. Le site est environné d’un parc urbain, de sentiers de randonnée et de pistes cyclables. On y retrouve également de petits boisés ainsi qu’un marécage arbustif.
../...
Enjeux de conservation
La ville de Victoriaville est présentement à étudier un projet qui viserait à effrayer les oiseaux qui utilisent le site comme dortoir pour la nuit. Enfin, comme le site s’avère une réserve d’eau potable, aucun déversement d’eaux usées n’y est effectué.
Haut de page