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Ministère de l'EnvironnementLe bilan environnemental du secteur Pointe-du-Lac-Deschambault est remis au comité Zip les Deux Rives Trois-Rivières, le 29 février 2000 Les partenaires des gouvernements du
Canada et du Québec, dans le cadre du Plan daction Saint-Laurent Vision 2000 (SLV
2000), ont rendu public aujourdhui le bilan environnemental du secteur
Pointe-du-lacDeschambault. Le bilan présente la synthèse des connaissances de
cette partie de lécosystème du Saint-Laurent. Madame Chantal Trottier, présidente
du Comité ZIP Les Deux Rives, a accepté le document au nom des nombreux partenaires et
citoyens du milieu impliqués dans la conservation du Saint-Laurent.
Le secteur Pointe-du-lacDeschambault sétend de lexutoire du lac
Saint-Pierre jusquaux rapides Richelieu. Les municipalités de Pointe-du-Lac et de
Nicolet délimitent le secteur à louest et celles de Deschambault et Lotbinière
font de même à lest. Le territoire regroupe 18 municipalités et une réserve
indienne, touche cinq MRC (Francheville, Portneuf, NicoletYamaska, Bécancour et
Lotbinière) et comprend 146 800 habitants (1996).
Le bilan régional du secteur a été réalisé à partir de quatre rapports techniques
qui font ressortir les éléments caractéristiques de cette partie du fleuve
Saint-Laurent, insistant sur les sources de contamination, les ressources biologiques, les
usages et les potentiels de mise en valeur de même que sur les risques pour la santé
humaine associés aux différents usages du Saint-Laurent.
Lensemble des quatre rapports techniques a été préparé à partir de données
disponibles. Ces données ont été obtenues auprès de différents ministères du Canada
et du Québec, partenaires de SLV 2000 pour lequel une troisième entente quinquennale a
été signée en juin 1998. Les ministères concernés sont : Environnement Canada, Santé
Canada, le ministère de lEnvironnement du Québec, le ministère de la Santé et
des Services sociaux du Québec, le ministère des Affaires municipales et de la
Métropole du Québec et la Société de la Faune et des Parcs du Québec.
Ce bilan constitue un outil daide à la prise de décision visant à déterminer
des priorités communes de conservation et de réhabilitation écologique du secteur
Pointe-du-lacDeschambault. Il est destiné aux citoyens, aux industries et aux
organismes non gouvernementaux régionaux désireux dintervenir dans la conservation
de leur patrimoine naturel.
À ce propos, le Comité ZIP Les Deux Rives entreprendra, samedi le 18 mars prochain,
à lÉcole secondaire Mont-Bénilde, située au 1325, avenue des Pensées, secteur
Sainte-Angèle de la ville de Bécancour, une consultation publique régionale afin de
convenir des priorités et des mesures à prendre dans la réalisation dun plan
daction et de réhabilitation écologique (PARE) de ce secteur.
On peut se procurer un exemplaire du bilan régional du secteur
Pointe-du-lacDeschambault et sinscrire à la prochaine consultation publique
en communiquant avec le coordonnateur du Comité ZIP Les Deux Rives, M. Mario Marchand, au
numéro (819) 694-1748. On peut aussi avoir accès directement au bilan régional en
consultant le site Internet SLV 2000 à ladresse suivante : www.slv2000.qc.ec.gc.ca
SOURCE :
Suzanne Bourget Environnement Canada (418) 649-6510 |
Raymonde Goupil Ministère de lEnvironnement du Québec (418) 521-3823, poste 4912 |
ANNEXE
FICHE D'INFORMATION
BILAN ENVIRONNEMENTAL
POINTE-DU-LACDESCHAMBAULT
Le secteur Pointe-du-LacDeschambault correspond à la partie amont du secteur
détude Trois-RivièresBécancour (ZIP 12). Il sétend de
lexutoire du lac Saint-Pierre jusquaux rapides Richelieu. Bien quon
remarque lapparition des marées, les communautés biologiques du secteur
ressemblent à celles observées dans les portions du Saint-Laurent sises en amont.
Le territoire se démarque par une dynamique industrielle majeure concentrée autour du
pôle Trois-RivièresBécancour. Les industries du secteur, surtout papetières et
métallurgiques, ont contribué à la contamination du Saint-Laurent et de ses affluents.
Elles ont, pour la plupart, entrepris des mesures dassainissement de leurs
effluents. Une partie importante de la population riveraine est maintenant desservie par
des réseaux collecteurs deaux usées et des stations dépuration. Cependant,
la qualité bactériologique de leau laisse encore à désirer, notamment à
proximité de Trois-Rivières, et les activités aquatiques y sont déconseillées.
Le secteur est bien pourvu en attraits touristiques. Toutefois, il nexiste pas de
véritable circuit touristique intégré permettant de tirer le meilleur parti possible de
ces atouts. Par ailleurs, laccès public au fleuve pourrait être amélioré.
LES CARACTÉRISTIQUES DU SECTEUR
La biodiversité
- Le secteur Pointe-du-LacDeschambault comprend plus de 3 800 hectares de milieux
humides nécessaires à la reproduction ou à lalimentation de nombreuses espèces
animales, soit 70 % des milieux humides de lestuaire fluvial;
- Le secteur abrite 41 des 155 espèces considérées prioritaires dans le cadre de SLV
2000, dont le Poulamon Atlantique, un poisson dont la population de lestuaire
fluvial a connu dimportantes difficultés dans les années 1980;
- Plusieurs milieux humides de grande valeur bénéficient dune protection légale :
réserves écologiques (lÎle-aux-Sternes à la sortie du lac Saint-Pierre et celle
de Léon-Provancher à Trois-Rivières), habitats fauniques et plusieurs sites appartenant
à des organismes voués à la protection de la nature (rivière Marguerite, embouchure de
la rivière Bécancour et le marais de Grondine);
- Quatre sites dimportance pour la faune ne jouissent d'aucune protection : les
battures Saint-Pierre, la Grande batture de la rivière du Chêne et les frayères du
Poulamon Atlantique dans les rivières Sainte-Anne et Bastican;
- Les espèces prédominantes chez les poissons sont la Perchaude, la Carpe, le Doré
jaune et le Grand Brochet; à linstar du Doré jaune et du Poulamon Atlantique, au
moins une quinzaine despèces fraient dans lestuaire fluvial ou les affluents
qui sy rattachent; les environs de Portneuf pourraient présenter un intérêt
particulier pour la reproduction de lEsturgeon noir, une espèce pêchée
commercialement dans le moyen estuaire;
- Le secteur sintègre au parcours migratoire despèces diadromes dont
lAnguille dAmérique qui transite de leau salée vers leau douce;
- 240 espèces doiseaux fréquentent le territoire; 153 dentre elles sont
susceptibles dy nicher; 14 espèces de sauvagine sy reproduisent (la Bernache
du Canada, neuf espèces de canards barboteurs et quatre espèces de canards plongeurs);
- On y observe des rassemblements importants de sauvagine lors des migrations
printanières;
- Depuis la fin des années 1980, lOie des neiges est de plus en plus abondante dans
lestuaire fluvial.
Réf : Bilan régional, chapitre 3
Le territoire et ses usages
- Le secteur sétend de Pointe-du-lac à Deschambault en rive nord et de Nicolet à
Lotbinière en rive sud; on compte 18 municipalités riveraines et une réserve indienne,
principalement regroupées à lintérieur de cinq municipalités régionales de
comté (MRC de Francheville, de Portneuf, de Bécancour, Nicolet-Yamaska et Lotbinière);
- En 1996, la population totalisait près de 146 800 habitants;
- Laffectation rurale domine lensemble du territoire (58 %), loin devant les
affectations urbaines (9 %) concentrées dans lagglomération de Trois-Rivières et
de la ville de Bécancour;
- Les industries de pâtes et papiers, dominantes dans la région de Trois-Rivières et en
bordure de la rivière Saint-Maurice (région qui a été marquée par le flottage du bois
jusquau début des années 1990), ont pu profiter de lexploitation forestière
de larrière-pays; la région industrielle de Bécancour est plus diversifiée et
comprend plusieurs usines dans les secteurs de la métallurgie et de la chimie;
- Leau dans ce secteur du fleuve sert au transport maritime et aux activités
portuaires de Trois-Rivières et de Bécancour, à lalimentation en eau potable de
Bécancour et à des fins industrielles (6 industries utilisent plus dun million de
mètres cubes chaque année et, en 1991, la centrale de Gentilly en utilisait près de 780
millions pour refroidir son réacteur);
- Les activités nautiques, en pleine expansion, dépendent également du fleuve : 6
marinas, surtout concentrées à Trois-Rivières, offrent près de 600 places
damarrage; une vingtaine de rampes de mise à leau et de quais publics donnent
accès au fleuve pour les petites embarcations;
- Bien quelle ait perdu de son attrait depuis notamment la disparition du Bar rayé,
la pêche sportive présente encore un intérêt pour le secteur. La pêche hivernale au
poulamon se pratique à Batiscan et surtout à Sainte-Anne-de-la-Pérade, où elle
génère une importante activité économique;
- Les principaux débarquements commerciaux dans le secteur se composent de
lAnguille dAmérique, de lEsturgeon jaune et de la Perchaude.
Réf : Bilan régional, chapitre 5
La santé humaine et la pratique des usages
- Les risques liés à la consommation de poisson du secteur sont faibles; toutefois, à
cause de la présence du mercure dans la chair, il est recommandé de limiter la
consommation de poissons prédateurs (Grand Brochet, dorés, Achigan à petite bouche) et
de lAnguille dAmérique;
- Il ny a pas de risque associé à la consommation de chair de sauvagine;
- Leau du fleuve traitée et distribuée par les réseaux daqueduc municipaux
dans le secteur respecte les exigences provinciales et fédérales;
- À cause de la mauvaise qualité bactériologique des eaux, la pratique
dactivités impliquant un contact avec leau telles que la baignade, la
motomarine, le ski nautique et la planche à voile, présente des risques pour la santé;
- Les risques daccidents naturels, tels les inondations et les glissements de
terrains, sont présents dans le secteur, notamment dans la région de Bécancour et dans
les agglomérations autour des embouchures de rivières.
Réf : Bilan régional, chapitre 4
LES PRINCIPAUX PROBLÈMES ENVIRONNEMENTAUX
Pollution
- Les rejets municipaux et les industries du secteur détude, surtout des
entreprises papetières et métallurgiques, ont contribué, par leurs rejets, à la
contamination du Saint-Laurent et de ses affluents;
- Le secteur comprend des lieux contaminés dont six présentent un risque potentiel de
contamination du fleuve;
- Les contaminants provenant damont du bassin Grands Lacs?Saint-Laurent ainsi que
les affluents, tels que les rivières Saint-Maurice, Sainte-Anne, Nicolet et Bécancour,
touchés par les activités urbaines et agricoles, sajoutent aux sources locales de
contamination;
- Dans les années 1950-1970, on a noté une dégradation de la qualité bactériologique
et chimique de leau et une baisse de la diversité biologique à la suite de
lindustrialisation et de lurbanisation en rive;
- À la fin des années 1980, les teneurs en phosphore et certains métaux lourds
demeuraient élevées le long du tronçon; au début des années 1990, des données
fragmentaires indiquaient la présence de BPC, HAP et DDT;
- Les conditions découlement dans lestuaire fluvial ne permettent pas
l'accumulation de sédiments contaminés, sauf dans les zones portuaires;
- Une modification locale du régime thermique, au site de rejet des eaux de
refroidissement de la centrale nucléaire de Gentilly 2, accroît lactivité
bactérienne dans les sédiments et modifie la composition de la faune benthique.
Modifications physiques
- Le remaniement du fleuve par le creusage du chenal de navigation, le dragage
dentretien et le remblayage, ont perturbé 3 665 hectares dhabitats aquatiques
et riverains, touchant notamment les poissons migrateurs qui empruntent ce secteur;
- Environ 35 % des rives du secteur détude, longues de 66 km et concentrées aux
abords de Trois-Rivières et de la zone industrielle de Bécancour, sont artificielles;
- Des milieux humides importants pour la faune et la flore nécessitent un effort de
conservation.
Autres pressions
- Certaines espèces de poisson, notamment lEsturgeon jaune, lAnguille
dAmérique et la Perchaude sont soumises à une forte pression de pêche.
Réf : Bilan régional, chapitres 4 et 5
LES PRINCIPAUX ATOUTS OU EFFORTS ENVIRONNEMENTAUX
- Lassainissement des eaux industrielles et municipales :
- Les principales industries papetières et métallurgiques du secteur déversant leurs
effluents directement au fleuve, ou le long des affluents, ont réduit considérablement
leurs rejets toxiques;
- En 1997, 80 % de la population était desservie par six stations dépuration des
eaux usées; deux autres stations sont venues sajouter augmentant cette proportion
à près de 84 % des riverains en lan 2000.
- La conservation des milieux naturels :
- La réserve écologique de lÎle-aux-Sternes et le projet de réserve écologique
de Léon Provancher;
- Quelques sites reconnus comme habitats fauniques pour les poissons et aires de
concentration doiseaux aquatiques;
- Trois sites protégés par des organismes privés : la rivière Marguerite,
lembouchure de la rivière Bécancour et le marais de Grondines;
- Le parc municipal de lîle Saint-Quentin, maintenant dédié à
lécotourisme, vise la découverte et la compréhension de lécosystème
insulaire quil représente; il est intégré au réseau de sites antennes de la
Biosphère.
- Laccessibilité au fleuve et à ses rives :
- Le parc portuaire de Trois-Rivières est le lieu de plusieurs activités (dont le
festival Trois-Rivières : Ville Maritime, en août) et offre un service de croisières.;
- Plusieurs sites dobservation de la nature : l'île Saint-Quentin, l'île aux
Sternes, la rivière Godefroy et le quai de Sainte-Angèle-de-Laval;
- Divers accès nautiques (six marinas, une vingtaine de rampes de mise à leau et
quais publics).
Réf : Bilan régional, chapitres 4 et 5
LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
- Poursuivre les programmes dassainissement industriel et municipal déjà amorcés;
- Favoriser la protection ou la restauration de milieux humides;
- Suivre les activités de dragage et les sources de contamination en amont (y compris les
sources des affluents);
- Suivre et contrôler leffort de pêche compte tenu de la pression marquée sur
certaines populations, notamment celle de l'Esturgeon jaune;
- Poursuivre les efforts pour améliorer laccessibilité physique et publique au
fleuve et à ses rives.
Réf : Bilan régional, chapitre 6
Février 2000
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