Dans un rapport intitulé « Pour la
protection de la santé et de l’environnement, la gestion environnementale en
milieu urbain », le Groupe de réflexion sur les pesticides en milieu
urbain a rendu publiques aujourd’hui ses recommandations au ministre d’État
aux Affaires municipales et à la Métropole, à l’Environnement et à l’Eau,
M. André Boisclair.
« Deux principes importants ont guidé la réflexion du groupe, soit le
principe de précaution qui implique qu’en l’absence de certitude
scientifique sur la toxicité des pesticides, il faut être prudent quant à
leur utilisation, ainsi que le principe d’exemplarité qui permettrait, entre
autres, d’induire des changements d’attitude en favorisant la gestion
environnementale des écosystèmes en milieu urbain, en commençant par les
espaces verts publics et municipaux », a souligné le député de
Bertrand et président du Groupe de réflexion, M. Claude Cousineau.
Le Groupe de réflexion propose ainsi quelque quinze recommandations majeures
visant à réduire considérablement l’utilisation des pesticides en milieu
urbain.
- La première recommandation, pierre angulaire du rapport, consiste en l’interdiction
ou le bannissement des pesticides à moins que l’on ait atteint des seuils
d’intervention ou que la survie des végétaux soit menacée. Ainsi, d’ici,
3 ans, cette interdiction s’appliquerait sur les espaces verts publics et
municipaux, écoles, centres de la petite enfance, établissements de santé
et municipalités. Une telle interdiction sur les espaces verts lorsque l’application
est effectuée par un service d’entretien des espaces verts s’appliquerait
également d’ici 3 ans pour les pelouses et, d’ici 5 ans, pour les
arbres et les arbustes.
Les recommandations suivantes, jugées essentielles au succès du virage vers
la gestion environnementale en milieu urbain, sont aussi mises de l’avant :
- La formation en gestion environnementale des intervenants qui gravitent
autour des citoyennes et des citoyens, soit les vendeurs de pesticides, les
professionnelles ou professionnels qui offrent des services ou les
professionnelles et professionnels des lieux publics, afin qu’ils puissent
conseiller et donner l’exemple.
- L’information, la sensibilisation et l’éducation de la population aux
risques liés aux pesticides ainsi qu’à la gestion environnementale et
aux méthodes alternatives à ces produits.
- La disponibilité des méthodes alternatives et de produits moins nocifs.
- Un encadrement réglementaire adéquat, comprenant l’adoption prochaine
d’un Code de gestion des pesticides, qui pourra accélérer l’implantation
de la gestion environnementale.
De plus, le Groupe de réflexion encourage le ministre Boisclair à
poursuivre les pressions auprès du gouvernement fédéral afin qu’il mette
tout en œuvre pour faciliter l’accès aux produits présentant le moins de
risques pour la santé et l’environnement, tout en s’assurant que le
processus d’homologation reste rigoureux. Plus particulièrement, il souhaite
que l’Agence fédérale de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA)
accélère le processus d’homologation des biopesticides et des pesticides
moins nocifs pour la santé et l’environnement ainsi que la réévaluation des
produits actuellement sur le marché.
Rappelons que le 25 octobre dernier, le ministre Boisclair annonçait la
création du Groupe de réflexion sur les pesticides en milieu urbain. L’objectif
visé était d’identifier des avenues de solutions qui permettront aux
Québécoises et aux Québécois de réduire leur dépendance et les risques d’exposition
à ces produits, notamment utilisés dans les secteurs de l’entretien des
pelouses, de l’horticulture ornementale et de l’extermination, et ce, tout
en responsabilisant les citoyennes et les citoyens.
Quelque 50 organismes et personnes ont présenté un mémoire au Groupe de
réflexion. Près de la moitié de ces organismes, tant du monde municipal, de
la recherche et de la santé, du secteur des affaires que de groupes
écologistes, ont fait valoir leur point lors de quatre journées de
consultation en janvier 2002. Règle générale, les participantes et les
participants étaient tous d’accord pour réduire l’utilisation des
pesticides en milieu urbain. Les nuances apportées touchaient les moyens et les
délais pour y parvenir.
Un sujet fréquemment abordé concernait les risques des pesticides pour la
santé dans le contexte d’une utilisation non essentielle. La faible
tolérance de la population par rapport aux ravageurs, insectes et mauvaise
herbes, rapportée dans la majorité des mémoires, a amené les groupes et
organismes à demander que des efforts soient consentis pour favoriser la
sensibilisation des citoyennes et des citoyens. Plusieurs ont également
demandé que les produits domestiques ne soient plus en vente libre dans les
commerces et que les préposés à la vente formés adéquatement soient
chargés de renseigner et de sensibiliser, au moment de l’achat, les
utilisateurs éventuels aux risques que comportent ces produits ainsi que de
proposer des méthodes alternatives inspirées des principes de la gestion
intégrée. Par ailleurs, plusieurs groupes et organismes ont insisté sur le
fait que l’application d’une gestion intégrée en milieu urbain est
essentielle pour favoriser un virage environnemental dans ce domaine.
« Les citoyennes et les citoyens sont de plus en plus préoccupés par
les impacts négatifs sur la santé causés par les pesticides en milieu urbain.
Ces risques sont bien réels et la prudence s’impose, d’autant que ce sont
les enfants, plus vulnérables, qui sont les plus fortement exposés »,
a rappelé M. Cousineau.
« Ce travail est le fruit de nombreuses contributions. Je tiens, au nom
des membres du Groupe, à remercier tous ceux et celles qui, par le biais de
regroupements ou d’organismes, nous ont présenté des mémoires. Je remercie
également les membres du Groupe de réflexion sur les pesticides en milieu
urbain, M. Alexander Reford, directeur des Jardins de Métis, et
Mme Francine Ruest-Jutras, mairesse de Drummondville et
vice-présidente de l’Union des municipalités du Québec. Enfin, je veux
exprimer ma reconnaissance au Dr Alain Poirier, conseiller en santé publique
auprès du ministère de l’Environnement pour son appui, ainsi qu’à l’équipe
du Service des pesticides du ministère de l’Environnement qui a accompagné
le Groupe au cours de ses travaux », a conclu M. Cousineau.
On peut consulter le rapport du Groupe de réflexion sur les pesticides en
milieu urbain dans le site Internet du ministère de l’Environnement à l’adresse
suivante : http://www.menv.gouv.qc.ca/sol/pesticid/reflexion/rapport-pesticide.pdf
(format PFD, 774 Ko)
Sources: |
|
Jean-Louis Laplante
Attaché de presse
Cabinet du ministre d'État
aux Affaires municipales et à la Métropole,
à l’Environnement et à l’Eau
Tél. : (418) 521-3911
|
Louise Barrette
Conseillère en communication
Direction des communications
Tél. : (418) 521-3823, poste 4163 |