Le ministère de l’Environnement rend public les résultats de l’
étude des causes de la contamination des poissons des lacs Lovering et
Massawippi. Les résultats de cette étude indiquent que les concentrations en arsenic, en mercure, en biphényles polycholorés (BPC) et en dioxines et furannes (exprimées en équivalent toxique à la 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine) dans l’eau de surface sont toutes inférieures aux critères utilisés pour l’eau potable. Cependant, les teneurs en BPC et en dioxines et en furannes (exprimées en équivalent toxique à la 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine) excèdent les critères pour la protection de la faune piscivore et elles varient de façon notable selon les sites d’échantillonnage.
Des différentes analyses effectuées sur la chair de plus de 200 spécimens de six espèces de poissons capturés au lac Lovering et au lac Massawippi, il ressort que seul le mercure présente des valeurs supérieures aux directives établies par Santé Canada pour la commercialisation des produits de la pêche. Au lac Massawippi, seules les teneurs en mercure dans les touladis excèdent la directive, alors qu’au lac Lovering, elles concernent aussi les achigans à petite bouche et les brochets maillés.
Des teneurs anormalement élevées, mais inférieures aux directives établies par Santé Canada, ont aussi été mesurées pour les BPC et les dioxines et furannes dans la chair des touladis capturés aux lacs Lovering et Massawipi.
L’analyse des résultats contenus dans le présent rapport révèle que la contamination par les BPC au lac Massawippi proviendrait majoritairement de la rivière Tomifobia. Une autre partie proviendrait également du ruisseau McConnell, via un ancien site de récupération contaminé, et d’un ruisseau sans nom officiel, mais appelé dans cette étude « ruisseau ancien pont couvert », lequel prend sa source à 1,5 km à l’est d’un lieu d’enfouissement sanitaire.
Concernant le lac Lovering, une partie de la contamination par les BPC et les dioxines et furannes proviendrait des rejets antérieurs à 1998 des eaux de lixiviation traitées d'un lieu d’enfouissement sanitaire, à partir d’un petit ruisseau qui prend sa source audit lieu d’enfouissement. La présence de BPC et de dioxines et furannes dans les sédiments et les poissons de ce ruisseau ainsi que dans les sédiments du ruisseau Boily, situé au nord du lieu d’enfouissement et se déversant vers la rivière Magog, laisse croire que cette source est toujours active.
Les analyses des eaux de lixiviation avant et après traitement ont montré une contamination beaucoup plus élevée que le milieu naturel de toutes les substances recherchées, à l’exception du mercure. L’insufflation d’air, comme méthode de traitement, réduit considérablement la teneur des substances toxiques dans les eaux de lixiviation. Toutefois, la proportion des substances éliminées vers l’atmosphère et celle qui reste dans les boues n’ont pas été déterminées.
Par ailleurs, les investigations réalisées n’ont pas permis d’identifier les sources de contamination au mercure. Cette substance n’a pas été détectée dans l’effluent de la station d’épuration de la municipalité d’Ayer’s Cliff ni dans les eaux de lixiviation d’un lieu d’enfouissement sanitaire. Les recherches devront donc se poursuivre à cet égard.
Sur la base des résultats obtenus, le ministère de l’Environnement entend poursuivre au cours de la prochaine année ses études afin de préciser et d’évaluer l’origine exacte des sources de la contamination des lacs Massawippi et Lovering. L’identification de ces sources de contamination permettra l’élaboration d’un plan d’action visant à contrer à leur source les substances toxiques problématiques. Le Ministère verra à ce que les organismes et citoyens concernés soient tenus informés de l’évolution de ces travaux.
Rappelons qu’en 1999, dans le cadre du Programme de surveillance des substances toxiques dans la chair des poissons d'intérêt sportif du Québec, des prélèvements avaient révélé une contamination des poissons des lacs Lovering et Massawippi. Le ministère de l'Environnement avait rendu publics, par voie de communiqué, le 23 juin 1999, les résultats de cette campagne d'échantillonnage qui révélaient entre autres, la présence de mercure, de biphényles polychlorés (BPC) et de dioxines et furannes dans la chair de touladis de ces deux lacs.
La Direction de la santé publique avait alors émis, le même jour, un avis recommandant à la population en général de ne pas prendre plus de deux repas par mois de poissons piscivores provenant de l’ensemble des lacs de l’Estrie. Il était également recommandé pour les femmes enceintes ou qui allaitent et les enfants de moins de six ans de ne pas consommer de ces poissons. Il est à noter que ces recommandations sont toujours en vigueur.
SOURCE :
Hélène Beauchesne
Agente d’information
Direction régionale Estrie et Centre-du-Québec
Tél: (819) 820-3882, poste 223
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POUR INFORMATION :
Pierre-Hugues Boisvenu
Directeur régional
Direction régionale Estrie et Centre-du-Québec
Tél: (819) 820-3882, poste 242
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