Rapport "Un projet pour le marais poitevin" daté du 6/12/2001
Engagements de l'état en date du 11 mars 2002
Le Marais Poitevin est une zone humide d'intérêt majeur.
Le maintien de la diversité biologique, de niveaux suffisants dans les canaux et les
rivières, la préservation et la mise en valeur du paysage naturel sont au cur de
cette problématique.
Le Marais Poitevin est en même temps un espace peuplé de près de 100 000 habitants,
où les activités humaines connaissent des mutations importantes qui, si elles ne sont
pas correctement maîtrisées, menaceront ce patrimoine exceptionnel.
Pour une action cohérente, il convient de mettre en place un plan global, inscrivant
dans le long terme des orientations et des financements plus spécifiques.
Ce plan, qui a été arrêté par le gouvernement en décembre 2001 et notifié aux
autorités européennes en mars 2002, comporte 9 volets principaux. Une charte entre
l'État, les deux régions et les trois départements précisera les engagements de
chacun.
1. Hydraulique
Il s'agit de gérer l'eau de façon équilibrée, de préserver les zones humides, tout
en permettant l'exploitation du marais et la conchyliculture. Il faut à la fois garantir
une alimentation en eau suffisante l'été et gérer au mieux les épisodes de crue. La
protection des hommes et des biens doit rester un objectif prioritaire, sachant que le
rôle du marais mouillé comme réceptacle des eaux de crue ne peut pas être remis en
cause.
2. Connaissance
Un suivi scientifique complet du marais et de son évolution sera effectué. Il portera
sur les aspects hydrauliques et sur l'évolution des zones humides et des milieux.
3. Agriculture
Il s'agit de promouvoir une activité agricole compatible avec l'avenir des zones
humides et des zones de protection. Concernant l'irrigation, il faut optimiser sa gestion
afin de limiter les prélèvements. Des retenues de substitution collectives reportant les
prélèvements estivaux sur les périodes de hautes eaux viendront compléter cette
action.
L'accroissement de la surface en prairies constitue un objectif majeur. Ceci suppose la
parité économique entre prairies et grandes cultures. Une compensation de 61 /an
par hectare de prairie existante sera apportée dans le marais desséché. Elle sera
portée à 122 /ha/an dans le marais mouillé. La création de prairies nouvelles
s'appuiera sur la conversion des terres arables en herbages extensifs.
4.Tourisme
Le marais poitevin attire près de 700000 visiteurs par an. Le tourisme est capable
d'un fort développement dans le marais. Il faut concevoir une stratégie touristique
globale (charte de tourisme durable), en s'appuyant sur la démarche "grand
site". En outre, un pôle de découverte ornithologique sera mis en place.
5.Natura 2000
Natura 2000 est le symbole fort de l'intérêt environnemental du marais et de la
préservation de ses modes de gestion de l'espace. Il importe que la procédure s'achève
avec succès. Il est indispensable et urgent de déployer la plus large
"pédagogie" possible Natura 2000 et sur ce que sa mise en application
entraînera ou n'entraînera pas.
6.Infrastructures
Concernant la A 831, il importera de veiller à ce que le tracé définitif, et les
dispositions constructives retenues, respectent pleinement les enjeux du marais. Le
surcoût éventuel devra être consenti par le maître d'ouvrage et par lui seul. D'autre
part, la circulation des poids lourds en transit devra s'effectuer exclusivement sur
l'autoroute. Dès lors, il importera de limiter les aménagements éventuels sur les
autres routes aux besoins du trafic résiduel après construction de la A831 et report du
trafic poids lourd.
Enfin, concernant la ligne à très haute tension envisagée, il importera de veiller
à ce que le tracé définitif, et les dispositions constructives retenues, respectent
pleinement les enjeux du marais. Le surcoût éventuel devra être consenti par le maître
d'ouvrage et par lui seul.
7.Aspects institutionnels
Il ne saurait être question d'enlever leurs responsabilités aux acteurs en place. En
revanche, la coordination de l'action de tous est indispensable. Dès lors, une
organisation globale autour du parc, dont la relabellisation comme parc naturel régional
concrétisera cette fonction enrichie et réaffirmée, sera recherchée.
8.Aspects financiers
Le coût total du plan, sur 10 ans, est estimé à 161 millions d'euros. Les principaux
partenaires financiers seront l'État, les régions et les départements. L'Europe sera
également sollicitée, ainsi que l'agence de l'eau et les maîtres d'ouvrages eux-mêmes.
9.Mise en uvre, suivi et évaluation du plan
Un cadre de l'État sera chargé à plein temps de la mise en uvre du plan.
D'autre part, un comité permanent de suivi et d'évaluation du plan sera créé.