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FRANCE : communiqué de presse du Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement
Date : 15 février 2002

Logo Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement. Cliquez sur le logo pour rejoindre le site. Rapport de la mission interministérielle d'expertise des inondations de la Somme en 2001



 

Rapport daté du 21 décembre 2001

Le 13 avril 2001 les ministres chargés de l'intérieur, de l'équipement, de l'agriculture et de l'environnement chargeaient leurs 4 inspections générale (IGA, CGPC, CGREF, IGE) de mettre en place une mission d'expertise interministérielle sur les crues du bassin de la Somme. Claude Lefrou de l'IGE a été chargé de coordonner la mission.

La mission s'est mise en place immédiatement et a pu se rendre sur place dès le 17 avril. Un expert mandaté par le Conseil Général a été associé aux travaux de la mission.

Après un rapport d'étape remis aux ministres le 31 mai afin qu'il puisse être pris en compte lors du Comité interministériel de l'aménagement et du développement du territoire (CIADT) du 9 juillet 2001, le rapport définitif à été remis aux ministres le 21 décembre 2001. Ils ont décidé de le rendre public.

Voici les principaux éléments de ce rapports. Le rapport complet est trop volumineux pour être téléchargé. Vous pouvez accéder sur ce site au rapport sans l'analyse hydrologique de l'évènement (trop volumineuse) et vous pouvez obtenir une version complète sur CD-Rom par simple demande à la documentation de l'IGE ( armelle.dif@environnement.gouv.fr    )

La pluie et la nappe d'eau souterraine expliquent le phénomène. Il n'y a pas eu de transferts d'eau des bassins voisins

  • La quantité d'eau tombée entre octobre 2000 et avril 2001 sur l'ensemble du bassin est double de la quantité normale et est d'une durée de retour plus que centennale.
  • La plus grande partie de cette eau a transité par la nappe de la craie avant de réapparaître en surface.
  • La nappe a une grande inertie. Elle était à un niveau relativement élevé à la fin de l'été 2000 suite à deux années humides. Elle était à un niveau encore plus élevé à la fin de l'été 2001 : les risques d'inondations seront importants au cours de l'hiver et du printemps prochains.
  • Un dispositif de rassemblement et d'interprétation de données climatiques, hydrogéologiques, hydrologiques et hydrauliques et de prévision a été mis en place à la DIREN : il permettra de mieux suivre et anticiper le niveau des nappes d'eau souterraine et de débit des rivières.

Le canal maritime et les ouvrages à la mer de Saint Valéry ont permis d'évacuer l'eau arrivant de l'amont.

  • Le projet d'aménagement de ces ouvrages pour créer des chasses d'eau destinées à maintenir le chenal maritime a été modifié pour permettre d'évacuer des débits encore plus importants (notamment ceux qui résulteraient d'un meilleur drainage du lit majeur de la Somme) et de limiter l'impact à Abbeville des hautes mers de vives eaux.
  • L'aménagement du contre-fossé du canal maritime et de son exutoire à la mer permettrait d'éviter l'inondation de la station d'épuration et des quelques habitations situées dans les basses terres à Saint-Valéry et de mieux drainer les quartiers d'Abbeville qui ont été inondés en rive gauche de la Somme.

Il y a eu des déversements inévitables tout au long du canal en amont d'Abbeville et des apports des affluents et de la nappe qui ont inondé le lit majeur.

  • Les travaux de curage du lit du canal et de renforcement des berges et des digues réalisés au cours des derniers mois par le Conseil Général de la Somme pourront limiter les déversements, en cas de nouvelle crue, sans toutefois pouvoir les éviter en cas de crue très importante.
  • Le mauvais entretien des rivières et fossés dans le lit majeur, ainsi que des obstacles à l'écoulement ont pu contribuer à accroître localement l'effet de l'inondation et surtout retarder la décrue. Certains obstacles ont été éliminés pendant la crue pour faciliter l'écoulement. D'autres interventions dont l'utilité était évidente ont été réalisées au cours des derniers mois.
  • En revanche, un aménagement complet du lit majeur permettant de définir un réseau optimal de drainage, de mettre en place des zones d'expansion de crue et des zones protégées de l'inondation implique des études et une large concertation entre les communes et les usagers. Un syndicat mixte est en cours de constitution pour la réalisation de ces études. Le Comité Interministériel d'Aménagement et de Développement du Territoire a, le 7 juillet 2001, décidé une contribution financière de l'Etat à ces travaux auxquels participeront également le Conseil Régional de Picardie, le Conseil général de la Somme et l'Agence de l'Eau Artois-Picardie.

Les dégâts sont évalués à 1 milliard de francs

  • Il n'y a eu aucune victime.
  • Les dégâts concernent pour les deux tiers des équipements publics (voies d'eau, routes, chemin de fer).
  • Tant en ce qui concerne l'habitat que les activités économiques, les estimations définitives ne sont pas disponibles à la date de rédaction du rapport. Certains biens n'étaient pas assurés ou l'étaient mal. Les pertes d'exploitation ne l'étaient souvent pas. En outre, même assurées les pertes d'exploitation indirectes des activités économiques non inondées ne sont pas indemnisables. Des aides apportées par l'Etat, les collectivités locales et les chambres consulaires ont complété les dispositifs d'indemnisation.
  • La solidarité nationale a mobilisé des moyens importants qui ont cependant généré des sentiments d'injustice (les dons sont allés de préférence dans les communes qui ont été les plus médiatisées).
  • L'étude réalisée, à la demande de la mission, par une équipe du laboratoire de psychologie environnementale de l'Université de Paris V, associé au CNRS, a montré que malgré des opérations très appréciées, telles que l'intervention de l'armée en appui de la DDE ou les équipes mobiles mises en place par la cellule interministérielle d'appui placée auprès du Préfet, cet événement a été très mal vécu par une partie importante de la population et par certains élus. Le manque de culture de risque des riverains, mais aussi des services de l'Etat et des collectivités locales (aucune inondation grave n'avait été enregistrée depuis un siècle et demi), l'insuffisance d'anticipation de la communication officielle conjuguée avec une couverture médiatique exceptionnelle expliquent cette situation. Si le service de rassemblement et d'interprétation des données mis en place à la DIREN permettra à l'avenir d'informer sur la situation hydrologique, il reste beaucoup de pédagogie à faire pour expliquer les phénomènes et faire adopter des mesures de prévention et de protection adaptées.

Il faut diminuer la vulnérabilité de la zone inondable

  • Les atlas des zones inondables seront diffusés à la fin de l'année 2001. En attendant la publication des PPR, ils constitueront les documents de référence pour les décisions d'urbanisme.
  • Des PPR ont été prescrits sur 127 communes par le Préfet dans le département de la Somme. Les services de l'Etat établiront dans les meilleurs délais les projets en commençant par les communes les plus sinistrées où des délocalisations sont envisagées, puis par les autres communes de la Vallée de la Somme.
  • En attendant la publication des PPR, aucun permis de construire de nouvelle construction ne sera attribué en zone inondable, à l'exception de ceux qui sont justifiés par une politique d'urbanisme au sein d'une agglomération existante.

Il faut essayer de diminuer la vulnérabilité du bâti existant

  • En évitant la reconstruction à l'identique, ce qui nécessite des conseils aux propriétaires et des aides à l'amélioration de l'habitat
  • En offrant la possibilité à certains propriétaires de reconstruire en zones non inondables. Les dispositions pratiques correspondantes ont été prises plusieurs mois après la crue, ce qui a limité le nombre de candidats à cette offre. Une méthodologie doit être mise au point à froid pour être proposée, en cas de situation analogue, dès la fin de la crue.
  • Toutefois en zone d'habitat dense, des permis de construire après démolition pourront être accordés avec des prescriptions individuelles de réduction de la vulnérabilité des biens et avec des mesures de protection collectives.


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