Yves COCHET, député du Val d’Oise et vice-président de l’Assemblée
Nationale, a été nommé ministre de l’Aménagement du Territoire et de
l’Environnement en remplacement de Dominique VOYNET. Se définissant
comme le « ministre de l’écologie au quotidien et du quotidien », il a exposé, le
12 juillet, devant la presse les grands axes de l’action qu’il souhaite conduire,
« dans la continuité de ce qui a été fait durant les quatre dernières années ».
Sur le plan législatif, le nouveau ministre a désigné l’extension de la TGAP aux con-sommations
d’énergie comme priorité dans le cadre des mesures contre le réchauffement
climatique. Le projet de loi sur l’eau devra également « figurer parmi les tous premiers
textes qui seront examinés par le Parlement à l’automne ». L’achèvement de l’examen du
projet de loi relatif à la démocratie de proximité devrait permettre de faire entrer dans les
faits la réforme du débat public et de la démarche d’utilité publique.
Les
questions de protection de la nature seront centrales. Le ministre s’est déclaré
résolu à se déplacer fréquemment en régions pour y rencontrer élus, associations environ-nementales
et personnels des services déconcentrés, ainsi que pour visiter le site du futur
Parc National de la Mer d’Iroise, les sites du Conservatoire du Littoral et, dans la mesure
du possible, l’ensemble des Parcs nationaux, armature de la protection de la nature en
France.
Les
« dossiers qui touchent aux conditions de vie immédiates de nos concitoyens »
seront particulièrement approfondis. Le travail sera poursuivi dans le domaine de la lutte
contre les nuisances sonores, notamment les nuisances aéroportuaires qui font l’objet d’une
proposition de loi sur la limitation des vols de nuit, mais aussi pour la résorption des
« points noirs du bruit » recensés et l’adoption de la directive Bruit par l’Union
Européenne. Le nouveau ministre a précisé que la question de l’opportunité et de la
localisation d’une nouvelle plate-forme aéroportuaire internationale n’était pas tranchée.
Par ailleurs, les seuils d’alerte en cas de pollution grave de l’air pourraient être revus.
L’étude sur la qualité de l’air intérieur sera menée à bien, de même que la mise en place
effective de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire Environnementale (AFSSE).
Autre préoccupation centrale : le développement des
énergies renouvelables et des
économies d’énergie. La concertation sera approfondie pour régler les conflits entre le
développement des énergies renouvelables et la protection des sites naturels.
La mise en place à l’automne du
Conseil National des Déchets sera l’occasion de faire
le bilan de la loi de 1992 sur la limitation du stockage des déchets aux seuls déchets
ultimes à partir du 1
er juillet 2002. Des progrès remarquables ont été accomplis, il faudra
poursuivre en développant les filières de traitement des déchets spécifiques (courriers
non adressés, véhicules hors d’usage, pneus usagés, équipements électriques et
électroniques...).
Selon le ministre, « les Françaises et les Français nous disent chaque jour un peu plus
leur volonté de participer à l’effort collectif pour la planète. Je voudrais qu’ils ne soient
pas stoppés dans cette volonté par une méconnaissance des gestes pour l’environnement
et des aides qui peuvent les favoriser ». Dans la continuité des deux campagnes de
communication lancées ces dernières semaines dans les médias, une politique
d’information sur les gestes quotidiens sera privilégiée et le MATE, « plus que tout autre
sans doute, devra être un ministère de la pédagogie ».
Le CIADT de Limoges (voir ci-dessous) indique déjà certaines priorités dans le
domaine de l’
aménagement du territoire, « mission clé de ce ministère ». Le décret sur
les schémas de services collectifs sera signé prochainement, et une rencontre nationale
aura lieu en octobre avec les acteurs des Pays en cours de constitution dans toute la
France.
Selon le ministre, « les Françaises et les Français nous disent chaque jour un peu plus
leur volonté de participer à l’effort collectif pour la planète. Je voudrais qu’ils ne soient
pas stoppés dans cette volonté par une méconnaissance des gestes pour l’environnement
et des aides qui peuvent les favoriser ». Dans la continuité des deux campagnes de
communication lancées ces dernières semaines dans les médias, une politique
d’information sur les gestes quotidiens sera privilégiée et le MATE, « plus que tout autre
sans doute, devra être un ministère de la pédagogie ».
Faire progresser l'action publique
CIADT de Limoges
Le Premier ministre a réuni lundi 9 juillet 2001, à Limoges, le Comité Interministériel
d’Aménagement et de Développement du Territoire (CIADT) qui consacre l’approche
interministérielle de la politique d’aménagement du territoire et complète la politique
contractuelle engagée avec les collectivités locales par les contrats de plan Etat-Régions.
Trois orientations essentielles ont été retenues : assurer un meilleur équilibre territorial,
favoriser le développement des territoires et mieux gérer les espaces sensibles. La volonté
de moderniser la politique d’aménagement passe par
l’adoption des schémas de services
collectifs, au terme d’une large consultation de l’ensemble des acteurs tant au plan
régional que national. Ces schémas constitueront un cadre de référence majeur pour les
prochaines années. Cette volonté se traduit également par le choix du Gouvernement de
donner à tous les territoires
l’accès à la société de l’information. L’achèvement de la
couverture du territoire en téléphonie mobile d’ici 3 ans et la mise en place d’un dispositif
de soutien public à l’investissement des collectivités locales en matière de haut débit ont
ainsi été décidés. Le comité a également prolongé la solidarité nationale en faveur des
territoires fragiles ou victimes de catastrophes naturelles : il a approuvé un ensemble de
mesures pour la Bretagne et la Somme, gravement touchées par les inondations récentes,
et arrêté des mesures nouvelles pour favoriser la prévention en ce domaine. Un ensemble
de décisions visant à réussir
l’accompagnement des mutations économiques,
notamment en matière de friches industrielles ou de tourisme social, a aussi été annoncé.
Le Gouvernement a réaffirmé son souci d’accompagner les mutations de l’agriculture,
notamment en Bretagne, et de
mieux gérer les espaces sensibles, en particulier littoraux.
Enfin, Dominique Voynet a présenté un bilan de son action depuis 1997 dans le domaine
de l’aménagement du territoire. La Loi d’orientation pour l’aménagement et le
développement durable du territoire (LOADDT) du 25 juin 1999 en constitue la clé de
voûte : elle a profondément transformé l’approche de l’aménagement, l’orientant vers
plus de cohérence, d’équité et d’encouragement aux acteurs locaux soucieux de participer
pleinement à l’avenir de leurs territoires.
Parcours
Yves Cochet est né le 15 février 1946 à Rennes. Il est veuf. Il a une fille,
Céline, 29 ans, institutrice.
Après des études supérieures de mathématiques, Université de Rennes, (1968), il
devient enseignant-chercheur à lInstitut National des sciences appliquées (INSA)
de Rennes en 1969.
Pendant les années soixante-dix, il participe activement aux luttes antinucléaires en
Bretagne et adhère aux deux grandes associations environnementalistes bretonnes (Bretagne
Vivante, Eaux et Rivières de Bretagne). Parallèlement, de 1976 à 1980, il construit
lui-même sa maison solaire et intervient publiquement à de nombreuses reprises dans le
domaine de lénergie.
Adhérent des Amis de la Terre dès 1973, Yves Cochet fonde le groupe Amis de la Terre
de Rennes en 1977. En 1980-81, il participe activement à la campagne nationale des
écologistes pour les présidentielles. Il est la cheville ouvrière des négociations qui
aboutissent à la création des Verts, à Clichy, en janvier 1984. Il est porte-parole des
Verts jusquen novembre 1986, et membre du Conseil National Inter-Régional (CNIR)
des Verts depuis cette date. En décembre 1992, il est de nouveau porte-parole des Verts.
En 1996, Yves Cochet coordonne les groupes de travail Verts-PS en vue dun accord
politique et électoral pour les prochaines élections législatives.
En mars 1989, Yves Cochet est élu conseiller municipal de Rennes et député européen
en juin 1989.
Le 1er juin 1997, il est élu député du Val dOise, puis devient
Vice-Président de lAssemblée nationale.