"Mesdames
et Messieurs les Parlementaires, Mesdames et Messieurs les Elus, Mesdames et Messieurs,
Venir ainsi clôturer un colloque est toujours un exercice délicat car
on risque dy apparaître en décalage avec les débats qui sy sont tenus
surtout quand le programme était aussi riche que pour le colloque
daujourdhui. Je tiens toutefois à vous rappeler les priorités politiques
qui guident mon action pour la préparation de la réforme de la politique de leau
que jai mise en chantier depuis deux ans maintenant.
Je souhaite tout dabord remercier chaleureusement
Daniel Marcovitch pour linitiative particulièrement opportune quil a
prise en organisant un tel colloque. Nous sommes en effet en pleine phase de préparation
du projet de loi qui sera déposé devant le Parlement à la fin de cette année, afin
dêtre voté au cours de lannée 2001. Mes collaborateurs ont assisté à
lensemble de vos débats qui nous seront extrêmement précieux pour mettre au point
un projet qui corresponde au mieux à lattente de nos concitoyens.
Le thème de votre colloque, " Eau durable, eau
citoyenne ", correspond parfaitement aux deux préoccupations qui
minspirent pour réformer le secteur de leau. Elles recoupent en effet les
deux particularités majeures de leau : il sagit dune part dun
bien nécessaire à la vie, qui ne saurait donc sassimiler à nimporte
quel bien de consommation soumis aux lois du marché ; sa distribution doit
sinscrire dans le respect de valeurs citoyennes et notamment dans un impératif de
solidarité sociale. Dautre part, leau est une ressource naturelle, qui
en France appartient au patrimoine commun de la nation, ressource qui peut être, selon
les cas, rare ou surexploitée, et dont la gestion doit en conséquence être durable pour
ne pas mettre en péril lavenir.
Cest à cause de ces deux caractéristiques que je souhaite
réaffirmer dans la loi que la distribution deau potable et lassainissement
relèvent du service public. Qui dit service public dit définition des missions que
la société attend de ce service. Vos débats nous aideront à mieux les préciser. Elles
sinscriront à mon sens dans les trois thèmes suivants : meilleure
préservation de lenvironnement, mission particulièrement évidente pour les
services dassainissement, concours à la santé publique, qui constitue un
impératif absolu pour les services deau potable, concours à la cohésion sociale
enfin, parce que chacun, quels que soient ses revenus, doit pouvoir accéder à leau
potable.
Ces sujets ne sont pas spécifiquement français et je me réjouis de
ce que les exposés de Béatrice Marre, Pierre Alain Roche, et Marie Noëlle Lienemann
aient permis de leur donner leur dimension mondiale. La manière de satisfaire au
niveau planétaire le droit de chacun daccéder à leau pour la satisfaction
de ses besoins vitaux, dans un monde où 20 % de la population demeurent encore
privés dune alimentation en eau salubre, était ainsi au coeur des débats du forum
mondial sur leau à la Haye en mars dernier.
Satisfaire ce droit en France nécessite que la loi définisse
comment il est garanti pour les personnes en difficulté qui ne peuvent acquitter
leurs factures deau. Ceci peut passer par :
- la suppression des dépôts de garantie, avances sur consommation ou
demandes de caution qui peuvent bloquer laccès à leau avant que le premier
mètre cube ait été consommé ;
- la suppression de dispositifs discriminatoires ou humiliants tel que
les compteurs à pré-paiement ou les mécanismes de limitation du débit ;
- lamélioration éventuelle du système mis en place par la
" convention solidarité eau " sil savère quil est
insuffisant pour assurer le paiement des dettes de factures deau des personnes en
difficulté.
Un meilleur encadrement de la part fixe de la facture deau,
demandé avec insistance par de nombreuses associations de consommateurs, sinscrit
également dans cette perspective en réduisant les dépenses que les ménages doivent
engager avant même de pouvoir boire un verre deau. Cet objectif daccès à
leau rejoint dailleurs ici une préoccupation qui mest chère en tant
que ministre de lenvironnement : la nécessité de mettre en place une
facturation incitative à une gestion de leau économe et dissuadant les gaspillages.
Cest la raison pour laquelle je souhaite que la loi réaffirme le principe
dune facturation de leau proportionnelle au volume consommé et que
déventuelles dérogations, pour traiter par exemple le cas particulier des communes
touristiques à forte proportion de population saisonnière, soient strictement
encadrées. De même, le recours à des tarifs préférentiels au bénéfice de gros
consommateurs deau me paraît peu compatible avec les objectifs dune bonne
gestion de leau.
Cette question de la facturation est cependant très débattue ;
elle a dailleurs été largement abordée lors de vos travaux. Le contenu de vos
discussions sera précisément analysé pour mettre aux points mes propositions.
Leau est dune manière générale un sujet qui fait débat.
Nos concitoyens expriment souvent une certaine suspicion envers la manière dont
fonctionnent les services deau et dassainissement, quils trouvent
parfois bien opaques. Un meilleur débat au niveau local, au niveau de chacun des
12 000 services dassainissement ou des 15 000 services deau potable me
paraît constituer une nécessité impérieuse pour prévenir ce type de mécontentement
et que le " citoyen consommateur deau " ait enfin
limpression de savoir où va largent avec lequel il paye sa facture
deau.
La constitution de commissions locales consultatives dusagers
est obligatoire dans les collectivités de plus de 3 500 habitants, et pourtant,
il sen crée bien peu ! " Donner du grain à moudre " à
ces commissions en y débattant systématiquement des règlements des services publics, de
leur structure tarifaire ainsi que du rapport annuel du maire sur la gestion du service
pourrait constituer une voie féconde vers un meilleur débat, et donc une démocratie
locale qui fonctionne mieux.
La gestion de leau à la française repose sur la coexistence
dun système de gestion en régie et dun système délégué à des compagnies
privées. Je nentend pas révolutionner ce système en supprimant lun des deux
modes de gestion mais il me parait indispensable que cette coexistence soit transparente
et équilibrée.
Ainsi, nos concitoyens nont pas toujours, cest un
euphémisme, le sentiment que la concurrence la plus parfaite règne entre les deux ou
trois grandes sociétés qui se partagent le marché de la gestion de leau... La
question de la régulation de ce secteur se pose donc avec insistance.
Javais proposé à cette fin dés 1998 la création dun Haut
Conseil du service public de leau et de lassainissement, sorte de comité
des sages chargé de dire publiquement, haut et fort, ce quil faut faire et ce
quil ne faut pas faire en matière de gestion et facturation de leau.
La parution du décret correspondant est longue et semée
dembûches, le Conseil dEtat semblant notamment considérer quune telle
création ne peut se faire que par la loi. Je souhaite donc que le débat sur le projet de
loi soit loccasion de sinterroger, comme vous avez commencé à le faire
aujourdhui, sur lopportunité de créer une véritable autorité de
régulation avec des pouvoirs similaires à ceux de lAutorité de Régulation
des Télécommunication (ART) dans son secteur de compétence.
Enfin, un meilleur équilibre entre la gestion en régie directe et
la gestion déléguée supposerait selon moi que dune part, on facilite les
investissements des régies en leur permettant une rémunération de leurs excédents
éventuels et laccès à des financements préférentiels en fonction de cette
épargne, et quà linverse, les provisions pour renouvellement de réseau
bénéficient plus clairement aux services publics au lieu dêtre systématiquement
acquises aux compagnies délégataires dans des conditions souvent opaques.
La réforme de la politique de leau, cest dabord
celle des services publics qui distribuent leau à nos concitoyens. Cest aussi
celle des agences de leau, ces dispositifs originaux qui permettent en France le
financement des programmes de dépollution et de protection de la ressource en eau par un
système mutualiste qui y fait contribuer financièrement tous les utilisateurs
deau.
Beaucoup de malentendus ont accueilli les premières discussions autour
de la réforme il y a deux ans. On ma ainsi suspecté de vouloir détruire le
système des agences de leau, au moment même où elles se diffusent dans le monde
et où la réglementation communautaire commence à sen inspirer, grâce notamment
au projet de directive-cadre dont Marie Noëlle Lienemann vous a exposé les
enjeux.
Je tiens à le redire à nouveau avec force : je nai
absolument pas lintention de détruire le système des agences. Il est
indispensable au financement dune politique ambitieuse dans notre pays ; il
sinscrit parfaitement dans mes objectifs de gestion globale, pluriannuelle, de la
ressource en eau à léchelle des bassins versants ; il repose sur des lieux de
débat et de concertation précieux que sont les comités de bassins et les conseils
dadministration des agences. Jai dailleurs moi-même souhaité
améliorer encore le fonctionnement de ces lieux de concertation en y renforçant la
représentation des associations de consommateurs et de protection de
lenvironnement.
Reconnaître les mérites du système nest pas pour autant
sinterdire de le réformer : 36 ans après leur création, les institutions
de bassin ont vieilli ; les redevances sont opaques et souvent éloignées du
principe pollueur payeur ; le débat sur les orientations fondamentales des
politiques des agences reste souvent circonscrit à un petit cercle dinitiés et le
grand public nen perçoit que des échos lointains et confus.
Cest pourquoi je souhaite dabord mieux préciser les
rôles de chacun. Dans notre pays, cest le Parlement qui détient la
légitimité que confère le suffrage universel ; cest à lui quil
revient donc de définir la politique nationale de leau, sur proposition du
Gouvernement. Cette légitimité démocratique est simple à expliquer : quand la
population nest pas contente de la politique mise en uvre par un Gouvernement,
elle le change ! Que peuvent faire nos concitoyens sils ne sont pas contents de
la politique définie par un comité de bassin ou un conseil dadministration
dune agence de leau ?
Je propose donc que les programmes dintervention pluriannuels
des agences de leau soient encadrés par la loi : la loi fixera ainsi les
assiettes des redevances et en encadrera le taux ; elle déterminera les priorités
dintervention des agences et les grandes masses financières qui y seront
consacrées.
Les instances de bassin garderont en ce qui les concernent tous leurs
pouvoirs de proposition ainsi que la mission essentielle de définir précisément leurs
politiques dintervention en adaptant le cadre national aux réalités locales. Je
souhaite ainsi pourvoir trouver le meilleur équilibre possible entre les rôles de chacun
pour une définition et une mise en uvre harmonieuse de la politique de leau.
Mon projet vise dans ce cadre, vous en avez parlé, à réformer en
profondeur les redevances des agences de leau. Là aussi, la raison men
paraît claire : prenons lexemple de la redevance actuellement perçue sur les
pollutions domestiques ; elle rapporte à elle seule environ 70 % des recettes des
agences de leau, soit plus de 7 milliards de francs par an. Pourtant, combien de nos
concitoyens savent quils sacquittent de cette redevance sur leur facture
deau ? Parmi eux, combien savent comment cette redevance est calculée ?
De fait, le calcul en est complexe, reposant sur des coefficients
forfaitaires qui donnent un résultat très hétérogène dune commune à
lautre, sans rapport bien clair avec la pollution effectivement rejetée.
Parfaitement opaque, cette redevance est également dépourvue de tout effet incitatif
puisque les usagers de leau qui lacquittent nont aucun moyen de la faire
baisser en modifiant leur comportement dans le sens dun meilleur respect de
lenvironnement.
Je souhaite donc réformer cette redevance en la remplaçant par une
redevance de pollution nette, directement acquittée par les syndicats intercommunaux
dassainissement. Ces syndicats ont en effet le pouvoir de décider de
lampleur des investissements quils réalisent en matière
dassainissement et de la qualité de lentretien de leurs installations, et
ainsi, de réduire les pollutions rejetées.
Je souhaite également que cette nouvelle redevance corresponde le
mieux possible à la réalité des pollutions rejetées au milieu naturel. Ainsi, les
efforts des collectivités pour réduire leurs pollutions seront récompensés par une
baisse de la redevance quelles acquittent.
Enfin, je my engage solennellement, cette réforme devra
seffectuer sans alourdir la pression fiscale globale qui pèse sur les usagers
domestiques.
Je sais que ces axes de réforme provoquent quelques inquiétudes
parmi les industriels, qui se focalisent autour de la question du coefficient de
collecte. Je ne vais pas rentrer dans les détails techniques dune discussion
que vous avez déjà commencé à avoir mais me contenterai de rappeler que ce coefficient
de collecte, créé il y a une dizaine dannées par les agences de leau pour
financer la réalisation des réseaux dassainissement, consiste à multiplier, par
un taux compris entre 2 et 3, la redevance payée par les usagers domestiques, et eux
seuls. Ça ne me paraît pas très juste : les industriels raccordés au
réseau public dassainissement bénéficient aussi des tuyaux financés par ce
coefficient de collecte. Ça ne me paraît pas non plus sinscrire dans le cadre
du principe pollueur payeur : le coefficient de collecte na rien à voir
avec limportance de la pollution rejetée. Il me paraît donc logique quil
disparaisse. Il ne serait cependant pas très raisonnable à linverse de vouloir
multiplier dun seul coup les redevances payées par les industriels raccordés par
un tel taux, de 2,8 en moyenne. Je souhaite donc que la concertation avec les industriels
concernés permette de définir un système transitoire susceptible
datteindre progressivement nos objectifs déquité et dapplication du
principe pollueur payeur tout en restant économiquement supportable pour les entreprises
concernées.
La réforme ne devrait par ailleurs pas conduire à beaucoup de
changements pour les industriels non raccordés aux réseaux dassainissement puisque
les redevances quils acquittent sont déjà fonctions de la pollution nette
quils rejettent. Ces industriels démontrent dailleurs lefficacité du
principe pollueur payeur quant il est bien appliqué : avec laide des agences
de leau, ils ont souvent réalisé dimportants travaux de dépollution qui
leur permettent de baisser leurs redevances.
Jen viens maintenant aux pollutions agricoles. Seulement
maintenant ! Daucuns, par exemple à loccasion dun colloque
" concurrent " organisé le mois dernier au Sénat, ont voulu
présenter ce projet de réforme comme une machine de guerre contre lagriculture
française, qui allait mettre les campagnes à feu et à sang. Une telle présentation est
évidemment absurde et je pense que vous conviendrez aisément à lécoute de mon
intervention comme de lensemble des débats daujourdhui quil
sagit dune réforme globale, qui concerne tous les aspects de leau
et en particulier ce qui touche le plus nos concitoyens dans leur vie quotidienne :
leau potable, sa qualité et son prix. Lagriculture est très loin dy
être au centre.
Deux points de la réforme concernent lagriculture. Le premier
vise à remplacer lactuelle redevance sur les pollutions dues aux
élevages par une redevance horizontale, qui concerne tous les excédents dazote,
quils proviennent deffluents délevages ou dapports excessifs
dengrais. Ici aussi, il sagit de créer un système plus équitable : les
élevages sont très loin de constituer la seule source de pollution agricole ; même
dans une région comme la Bretagne, les engrais minéraux représentent environ la moitié
des apports dazote. Or, ils ne sont pas taxés et seuls les élevages le sont.
Dautre part, cette redevance sur les excédents dazote
appliquera beaucoup mieux le principe pollueur payeur que la redevance actuelle,
confuse et complexe, puisque seules les surfertilisations, qui causent les pollutions,
seront taxées : si la fertilisation est maîtrisée, aucune redevance ne sera
perçue.
Le deuxième point de la réforme de la politique de leau qui
concerne les agriculteurs, cest la refonte de la redevance des consommations
deau. Là aussi, le système actuel est particulièrement injuste :
leau consommée est taxée de manière très différente selon quelle est
utilisée pour leau potable, lindustrie, ou lirrigation,
systématiquement au détriment de leau potable, systématiquement en faveur de
lirrigation. Le consommateur deau peut ainsi payer jusquà 40 fois plus
cette redevance que lirriguant qui utilise la même eau, prélevée dans la même
ressource ! Le résultat en est que, alors que les agriculteurs consomment 68 % du
total de leau consommée dans notre pays, ils nacquittent que 6,5 % du total
des redevances sur les prélèvements deau.
Est-il pour autant prévu de multiplier dun seul coup dun
facteur 10 les redevances prélevées sur les agriculteurs comme certains le prétendent
complaisamment pour agiter un chiffre rouge et provoquer la mobilisation contre le
Gouvernement ? Evidemment non : comme pour les industriels tout à lheure,
mes services recherchent depuis des mois la concertation avec les organisations agricoles
pour définir un système qui soit incitatif à la bonne gestion de la ressource en eau
sans pour autant mettre en péril léquilibre économique des exploitations
agricoles. Ce qui est actuellement envisagé consisterait à moduler la redevance
perçue en fonction du degré dexploitation de la ressource et de son intérêt
patrimonial, notamment pour lalimentation en eau potable des générations futures.
Cette redevance pourrait être accompagnée par un dispositif dattribution
daides aux usagers, et notamment aux irriguants, à condition quils fassent
des efforts pour bien gérer leau, ce qui réduirait dautant limpact de
la redevance pour les agriculteurs soucieux dune bonne gestion. Que ce sujet
provoque débat, cest bien normal, mais il me paraît excessif dappeler à la
révolte dans les campagnes comme le font certains ! Je souhaite quau contraire
tout le monde sassoie autour dune table pour trouver le meilleur dispositif
possible.
Enfin, pour en terminer avec ce sujet des agences de leau, nous
étudions également la possibilité de créer des redevances sur les ouvrages et
aménagements qui modifient le régime des eaux : dérivations de cours
deau, qui peuvent mettre quasiment à sec certains tronçons de rivières par
exemple pour faire tourner des usines hydroélectriques, imperméabilisations de surfaces
importantes, qui aggravent les effets du ruissellement et donc peuvent causer des
inondations ou entraîner des pollutions ; consommations de surfaces importantes de
champs dexpansions de crues, qui elles aussi aggravent les inondations en les
déplaçant.
En conclusion de ce volet sur les redevances des agences de leau,
je souhaite réaffirmer que cette utilisation de loutil économique pour inciter à
mieux gérer leau ne se substitue évidemment pas dans mon esprit à la
réglementation. En matière réglementaire, larsenal juridique est en fait
dores et déjà bien en place, grâce notamment à la loi sur leau du
3 janvier 1992 et à ses textes dapplication.
Bien sûr, il faut interdire les rejets les plus polluants, et pas
seulement les taxer ; bien sûr, il faut interdire lassèchement des zones
humides ou la transformation des rivières en fossés antichars. Mais tout cela, la loi
linterdit déjà ; la priorité nest pas de la changer mais de mieux
la faire respecter, notamment par une police de leau plus efficace. Et comme
toute activité humaine a un impact sur lenvironnement quil serait évidemment
absurde de vouloir interdire, une redevance bien conçue permet dinciter les acteurs
concernés à choisir le comportement le plus respectueux possible à légard de
lenvironnement dans le champ ce qui est autorisé.
Réforme du service public de leau et de lassainissement,
réforme des agences de leau, voici déjà de quoi nourrir un projet de loi dense et
proche des préoccupations des Français. Dautres sujets pourraient également être
traités ; la transposition de la directive-cadre sur leau tout
dabord, si la procédure de conciliation actuellement engagée entre le conseil des
ministres européens de lenvironnement et le parlement européen peut être
rapidement menée à bien.
La simplification et laccélération des procédures
délaboration des SAGE, dautre part. Ces outils précieux, créés par la
loi sur leau du 3 janvier 1992 pour définir dans chaque bassin versant
" les règles du jeu " en matière de gestion de leau, sont en
effet insuffisamment utilisés. A lheure actuelle, seuls deux SAGE ont été
adoptés. Assouplir les conditions de maîtrise douvrage des travaux préalables aux
SAGE et accorder un soutien préférentiel aux projets qui sinscrivent dans des SAGE
me paraissent constituer des pistes de nature à faciliter leur élaboration.
Cette réforme est je crois ambitieuse. Pour quelle aboutisse, il
est indispensable quelle réponde aux préoccupations de chacun et en particulier du
simple consommateur qui paye sa facture et veut en échange une eau potable à son robinet
ainsi que savoir à quoi sert son argent. Le colloque daujourdhui aura été
extrêmement utile pour mieux cerner ces attentes et ainsi maider à mieux les
satisfaire.
Je vous en remercie tous et vous donne rendez-vous dans les prochains
mois pour participer à lélaboration puis à lapprobation de cette réforme.
Je vous remercie de votre attention."