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Communiqué de presse
Paris, le 31 mai 2001

Colloque international "Phytovirologie en Afrique sub-saharienne"



Ibadan, Nigeria, 4-8 juin 2001

Une douzaine de maladies virales causent d'importants ravages
dans les cultures en Afrique

Un colloque consacré aux virus des plantes africaines réunit pour la première fois en Afrique les principaux virologues du continent et des pays occidentaux, des responsables du développement et des centres de recherche internationaux. Organisé par la Gatsby Charitable Foundation, la Rockefeller Foundation, l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA, Pays-Bas), il se tiendra du 2 au 8 juin 2001 à l’Institut International pour l’Agriculture Tropicale (IITA) à Ibadan (Nigeria).

Seront présents une centaine de chercheurs africains et européens qui dresseront un état des lieux de la recherche en phytovirologie en Afrique sub-saharienne et tenteront de définir une stratégie destinée à renforcer cette discipline de même qu'à développer la formation de scientifiques dans ce domaine. La régionalisation des moyens de la recherche et la constitution de réseaux figurent parmi les options qui seront discutées à Ibadan. Des communications concernant l'état de la recherche dans un pays ou sur une plante particulière sont également prévues. L'épidémiologie et les méthodes de contrôle de différents virus pouvant causer d'importants ravages sur le riz, l'arachide, le maïs, l'igname, la canne à sucre ou le cacao feront l'objet de présentations : le virus de la panachure jaune du riz, la mosaïque du manioc, la rosette et le clump de l'arachide, etc.

L’importance des maladies virales des plantes en Afrique sub-saharienne est considérable. Si plusieurs centaines de virus aux effets plus ou moins dévastateurs ont été recensés, la recherche se concentre sur une douzaine de maladies dont les répercussions économiques et sociales sont à l'heure actuelle préoccupantes, notamment en ce qui concerne les plantes vivrières. Ce qui conduit certains à penser que les techniques modernes de culture ne seraient pas étrangères à l'aggravation récente de la diffusion de ces maladies.

Au cours des dix dernières années, les épidémies de mosaïque africaine du manioc, déjà graves en Afrique de l’Ouest, ont atteint des proportions inquiétantes dans plusieurs pays d’Afrique centrale. L’intensification de la culture du riz en réponse à la demande des populations urbaines est compromise par la panachure jaune du riz (Rice yellow mottle virus) omniprésente en Afrique et à l’origine de récentes épidémies à l’Office du Niger (Mali) où des centaines d’hectares ont été détruits. Les cultures maraîchères sont régulièrement dévastées par le virus de l’enroulement de la tomate. Les échanges de plants de bananiers sont partiellement suspendus pour limiter la diffusion du "banana streak virus". Le "cacao swollen shoot" a justifié l’un des plus grands programmes d’éradication de maladies des plantes mais, en dépit de la destruction de plusieurs dizaines de milliers d’hectares, la maladie est toujours présente en Afrique de l’Ouest.

La biologie moléculaire permet d'identifier de façon précise les différentes souches d'un virus, d'évaluer avec fiabilité la prévalence de chacune et leur distribution géographique. Des progrès importants ont été obtenus par ailleurs dans la caractérisation des gènes de résistance des plantes. L'analyse mathématique des données de terrain et la modélisation ont déjà été utilisées avec succès pour tester les scénarios épidémiologiques et les stratégies de contrôle de plusieurs virus tropicaux.

Le contrôle des maladies virales repose essentiellement sur la création puis la diffusion de variétés résistantes. Une étroite collaboration entre virologues et généticiens est nécessaire dans la recherche des résistances. Il faut notamment s’assurer que la résistance est effective contre les différentes souches de virus et qu’elle est durable, c’est-à-dire qu’elle ne soit pas contournée par le pathogène. La diffusion de variétés résistantes doit s'effectuer dans un cadre de lutte intégrée prenant en compte l'écologie de la maladie.

   

Contacts presse

Paris : Hélène Deval
Tél. : 01.48.03.75.19
@mail : deval@paris.ird.fr

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