Ibadan, Nigeria,
4-8 juin 2001
Une douzaine de maladies
virales causent d'importants ravages
dans les cultures en Afrique
Un colloque consacré aux virus des plantes
africaines réunit pour la première fois en Afrique les principaux
virologues du continent et des pays occidentaux, des responsables du développement
et des centres de recherche internationaux. Organisé par la Gatsby
Charitable Foundation, la Rockefeller Foundation, l'Institut de recherche
pour le développement (IRD) et le Centre technique de coopération
agricole et rurale (CTA, Pays-Bas), il se tiendra du 2 au 8 juin 2001
à lInstitut International pour lAgriculture Tropicale
(IITA) à Ibadan (Nigeria).
Seront présents une centaine de chercheurs
africains et européens qui dresseront un état des lieux
de la recherche en phytovirologie en Afrique sub-saharienne et tenteront
de définir une stratégie destinée à renforcer
cette discipline de même qu'à développer la formation
de scientifiques dans ce domaine. La régionalisation des moyens
de la recherche et la constitution de réseaux figurent parmi les
options qui seront discutées à Ibadan. Des communications
concernant l'état de la recherche dans un pays ou sur une plante
particulière sont également prévues. L'épidémiologie
et les méthodes de contrôle de différents virus pouvant
causer d'importants ravages sur le riz, l'arachide, le maïs, l'igname,
la canne à sucre ou le cacao feront l'objet de présentations
: le virus de la panachure jaune du riz, la mosaïque du manioc, la
rosette et le clump de l'arachide, etc.
Limportance des maladies virales
des plantes en Afrique sub-saharienne est considérable. Si plusieurs
centaines de virus aux effets plus ou moins dévastateurs ont été
recensés, la recherche se concentre sur une douzaine de maladies
dont les répercussions économiques et sociales sont à
l'heure actuelle préoccupantes, notamment en ce qui concerne les
plantes vivrières. Ce qui conduit certains à penser que
les techniques modernes de culture ne seraient pas étrangères
à l'aggravation récente de la diffusion de ces maladies.
Au cours des dix dernières années,
les épidémies de mosaïque africaine du manioc, déjà
graves en Afrique de lOuest, ont atteint des proportions inquiétantes
dans plusieurs pays dAfrique centrale. Lintensification de
la culture du riz en réponse à la demande des populations
urbaines est compromise par la panachure jaune du riz (Rice yellow mottle
virus) omniprésente en Afrique et à lorigine de récentes
épidémies à lOffice du Niger (Mali) où
des centaines dhectares ont été détruits. Les
cultures maraîchères sont régulièrement dévastées
par le virus de lenroulement de la tomate. Les échanges de
plants de bananiers sont partiellement suspendus pour limiter la diffusion
du "banana streak virus". Le "cacao swollen shoot" a justifié lun
des plus grands programmes déradication de maladies des plantes
mais, en dépit de la destruction de plusieurs dizaines de milliers
dhectares, la maladie est toujours présente en Afrique de
lOuest.
La biologie moléculaire permet d'identifier
de façon précise les différentes souches d'un virus,
d'évaluer avec fiabilité la prévalence de chacune
et leur distribution géographique. Des progrès importants
ont été obtenus par ailleurs dans la caractérisation
des gènes de résistance des plantes. L'analyse mathématique
des données de terrain et la modélisation ont déjà
été utilisées avec succès pour tester les
scénarios épidémiologiques et les stratégies
de contrôle de plusieurs virus tropicaux.
Le contrôle des maladies virales repose
essentiellement sur la création puis la diffusion de variétés
résistantes. Une étroite collaboration entre virologues
et généticiens est nécessaire dans la recherche des
résistances. Il faut notamment sassurer que la résistance
est effective contre les différentes souches de virus et quelle
est durable, cest-à-dire quelle ne soit pas contournée
par le pathogène. La diffusion de variétés résistantes
doit s'effectuer dans un cadre de lutte intégrée prenant
en compte l'écologie de la maladie.
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