Lors du 5ème Symposium de l’Eau de Cannes, tenu dans le sud de la France du 23 au 27 juin 2003, l’Institut national de recherche sur les eaux (INRE) a reçu le prestigieux « Prix international de l’Eau et de la Science ». Le prix « de l’Eau et de la Science » est l’une des récompenses décernées parallèlement, dont les prix « de l’Eau et de l’Économie », « de l’Eau et de la Médecine » et « de l’Eau, de la Création et des Arts ».
Le prix a été décerné à l’INRE en reconnaissance de son énorme contribution aux sciences de l’eau depuis plus de 30 ans, a déclaré M. Ralph Daley, membre du comité organisateur du Symposium. M. Daley est également directeur du Réseau international pour l'Eau, l'Environnement et la Santé de l'Université des Nations Unies (UNU/INWEH), de Hamilton en Ontario, et il connaît bien la contribution de l’Institut puisqu’il a été à la tête de l’INRE entre 1989 et 1996.
Les derniers récipiendaires du Prix de l’Eau et de la Science sont M. Stefan Bruk, un sédimentologue yougoslave qui a participé au Programme hydrologique international de l’UNESCO (2002), M. Victor R. Baker, Regents’ Professor, spécialiste des surfaces planétaires et de géomorphologie à l’Université de Tucson (2001), et les géologues planétologues Nathalie Cabrol (élue récemment Mars Exploration Rover Participating Scientist 2003) et son mari Edmond Grin (2000), travaillant tous deux en collaboration avec l’Institut SETI au Ames Research Center de la NASA.
Dr Alex Bielak, directeur de la liaison scientifique de l’INRE, qui a codirigé un atelier sur les défis de l’eau : l’eau et les risques, et présenté « L’Institut national de recherche sur les eaux (Canada), son rôle dans l’identification des menaces pour la qualité de l’eau et l’amélioration du dialogue entre les scientifiques et les décideurs », a accepté le prix au nom de l’INRE et remercié le jury international au nom de ses anciens et nouveaux collègues.
Le thème du 5ème Symposium international (
www.symposium-h2o.com) est inspiré de celui du 3ème Forum mondial de l’Eau : « De Kyoto, Shiga et Osaka à Cannes : renforcement des capacités ». Environ un millier de participants ont assisté à divers ateliers, notamment ceux intitulés « Eau, Femmes et Prises de décisions », « Eau et Médias », « L’Eau et les Grands Lacs » et « Gestion par satellites des risques naturels liés à l’eau ».
L’Institut national de recherche sur les eaux (
http://www.nwri.ca), sous la gouverne de Dr John Carey, chercheur renommé et directeur général, est le plus grand organisme de recherche sur l’eau douce au Canada, et les recherches qui s’y font sont vitales pour la conservation et pour la protection des ressources en eau du Canada. Par ses recherches sur les écosystèmes, l’INRE enrichit les connaissances scientifiques qui servent de base au développement de programmes et de politiques gouvernementales solides, à la prise de décisions publiques et à l’identification rapide de problèmes environnementaux. Les chercheurs de l’Institut sont pionniers dans le repérage des nouvelles menaces pour la qualité et la quantité de l’eau douce et dans l’enrichissement de connaissances scientifiques dont ont besoin les décideurs et les gouvernements pour agir rapidement.
L’INRE est une direction du Service de la conservation de l’environnement, qui fait partie du ministère de l’Environnement du Canada. L’Institut participe à un éventail de projets internationaux sur l’eau : de grandes initiatives auxquelles le Canada contribue de façon importante à l’échelle de la planète, des programmes multilatéraux et bilatéraux dans lesquels interviennent un ou plusieurs pays et/ou des agences internationales, et qui exigent un leadership et/ou l’implication dans des organismes, programmes et groupes d’experts internationaux, mais aussi des projets particuliers ou des collaborations de nature scientifique.
A propos de l'INRE
L’Institut national de recherche sur les eaux du Canada
Gagnant du Prix international de l’eau et de la science de Cannes
2003
Depuis sa création il y a 30 ans, l’Institut national de recherche sur les eaux (INRE) d’Environnement Canada est devenu l’organisme de recherche sur l’eau douce le plus grand et le plus respecté du Canada ainsi qu’un chef de file mondial de la recherche sur les grands lacs et les écosystèmes d’eau douce.
Grâce à ses quelque 300 employés, qui collaborent avec des partenaires provenant des universités, du gouvernement, de l’industrie et de la communauté scientifique internationale, l’INRE crée et dissémine le savoir scientifique nécessaire pour résoudre des questions environnementales de portées régionale, nationale et internationale.
D’abord localisé à l’intérieur de quelques maisons mobiles sur le côté canadien du lac Ontario, l’INRE a rapidement pris de l’expansion pour devenir une vaste institution mondiale dont le siège se trouve au Centre canadien des eaux intérieures (CCEI), un établissement scientifique moderne, à Burlington, en Ontario. C’est à partir de cet endroit qu’ont commencé des recherches vitales pour la protection des Grands Lacs laurentiens de l’Amérique du Nord, qui comprenaient d’importantes études visant à comprendre les causes de la détérioration des Grands Lacs et à trouver des moyens de les rétablir. Les recherches de l’INRE ont grandement contribué à la compréhension des causes de l’eutrophisation par les nutriments et à la documentation de ses effets dans les Grands Lacs. Elles ont incité le Canada et les États-Unis à entreprendre ce qui constitue probablement le programme de remise en état et de restauration des milieux aquatiques le plus vaste de toute l’histoire.
Les connaissances de la physique, de la chimie, de la sédimentologie et de la biologie des grands lacs acquises ces dernières années à l’INRE ont ultérieurement été transférées à l’étranger et ont considérablement contribué à la gestion d’autres grands plans d’eau, notamment la mer Baltique et les Grands Lacs africains de la Rift Valley. L’INRE continue d’étudier les écosystèmes d’eau douce africains, en partenariat avec l’Université des Nations Unies. C’est en grande partie grâce aux recherches et à l’application pratique de la gestion des eaux de l’INRE que l’« approche écosystémique », maintenant reconnue de part le monde, a pour la première fois été conceptualisée dans les Grands Lacs laurentiens.
À la fin des années 1970 et dans les années 1980, les scientifiques de l’INRE ont porté leur attention sur la question de plus en plus préoccupante des pluies acides dans l’est de l’Amérique du Nord. Leurs recherches de pointe ont grandement contribué à la compréhension des causes et des impacts des pluies acides et fourni la base scientifique nécessaire aux efforts internationaux visant à contrôler la pollution atmosphérique responsable de l’acidification des lacs. Encore une fois, l’ensemble des connaissances scientifiques de l’INRE ont joué un rôle important dans les vastes initiatives mondiales visant à stopper les impacts des pluies acides.
Au cours des années 1990 et au début du nouveau millénaire, sous la direction de Dr John Carey, chercheur respecté, l’INRE continue d’être à la fine pointe des sciences aquatiques dans le monde. L’Institut a effectué des études approfondies sur les impacts des métaux lourds et des substances chimiques toxiques, en particulier les polluants organiques persistants (POP), dans l’environnement. Ses chercheurs et gestionnaires ont contribué efficacement aux récents efforts mondiaux visant à contrôler les substances chimiques toxiques et les sources terrestres de pollution marine. On continue de mener des études clés sur les nouvelles menaces pour la qualité et la quantité de l’eau, par exemple les espèces envahissantes telles que la moule zébrée et les perturbateurs endocriniens tels que les produits pharmaceutiques. Par ailleurs, des recherches sur les effets du changement climatique sur le cycle hydrologique et les écosystèmes aquatiques sont menées.
En 1996, l’Institut national de recherches hydrologiques, situé au cœur des Prairies canadiennes, à Saskatoon, en Saskatchewan, a fusionné avec l’INRE et lui a apporté les compétences de ses hydrologues de renommée mondiale, faisant ainsi progresser les recherches interdisciplinaires sur les écosystèmes d’eau douce. L’an dernier, de petits groupes satellites de tout le pays se sont joints à l’équipe pour faire avancer la recherche pancanadienne sur la qualité et la quantité de l’eau. Le renforcement de tous ces efforts scientifiques a permis la formation d’un groupe unique d’ingénieurs et de technologues innovateurs. Ce groupe d’experts en eau mènent des « opérations techniques » et ont la capacité de créer et de maintenir un équipement et des établissements de recherche particuliers ainsi que de mettre au point des méthodes spécialisées d’échantillonnage et d’analyse pour soutenir les programmes scientifiques.
Fondamentalement, l’INRE du Canada est un instrument de la création de la pratique moderne de la « recherche aquatique appliquée », qui joint la science fondamentale des écosystèmes au soutien d’une meilleure élaboration et d’une meilleure gestion des politiques dans le monde. Ainsi, il mérite avec raison le Prix international de l’eau et de la science de Cannes en 2003.