Le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (MATE), qui contribue à assurer la sécurité environnementale, mène une politique générale et permanente de prévention des impacts sur l’environnement et la santé, notamment de l’ensemble des substances toxiques susceptibles de se retrouver dans l’eau destinée à la consommation humaine. Cette mission est menée en étroite collaboration avec les autres départements ministériels concernés (Santé, Consommation...).
Au sujet de l’incidence éventuelle sur la santé humaine de la présence d’aluminium dans les eaux de boisson, des actions de recherche ont été lancées par le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement au même titre que pour d’autres éléments indésirables qui constituent autant de thèmes émergents sur lesquels l’expertise disponible n’est pas suffisamment consolidée à ce jour (plomb, arsenic, pesticides...).
Dès novembre 97, une étude était engagée par le service de la recherche du ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement dans le cadre du programme " Environnement et Santé" avec l’unité 330 de l’INSERM de Bordeaux. Basée sur une recherche épidémiologique, cette étude d’une durée de 2 ans portera sur un échantillon important de personnes âgées vivant en Dordogne et en Gironde.
Objectif : vérifier si des concentrations en aluminium supérieures à 100 µg/l dans l’eau de boisson sont susceptibles d’augmenter le risque de démence chez l’être humain. Un premier rapport d’étape sera transmis au MATE en novembre prochain, le rapport définitif devant être rendu dans un an. Les conclusions de cette étude seront alors rendues publiques comme l’ensemble des résultats des études entreprises dans le cadre des programmes de recherche du MATE.
Il faut attendre ces résultats sans être alarmiste. Les études réalisées antérieurement dans ce domaine n’ont, en effet, pas démontré de lien direct entre la présence d’aluminium dans l’eau et la maladie d’Alzheimer. Le seuil de 100 µg/l se situe par ailleurs nettement en dessous de la concentration maximale admissible de 200 µg/l retenue au titre des réglementations européenne et française.
Des Agences de l’eau soutiennent financièrement les projets des collectivités locales visant à améliorer les filières de traitement d’eau potable. En effet la présence d’aluminium est le plus souvent due à un fonctionnement inadapté des unités de traitement. Ces problèmes concernent peu les unités de distribution importantes, dont les traitements ont été en général modifiés en remplaçant l’usage des sulfates d’alumine par des chlorures ferriques.
Les départements les plus concernés par les cas de dépassements même temporaires des valeurs limites de concentration en aluminium sont la Corrèze, les Côtes d’Armor, la Creuse, le Finistère, la Loire, la Manche, la Meurthe et Moselle, l’Orne, la Vienne, la Martinique et surtout la Guyane. Ces départements représentent une population totale desservie d’environ 1 300 000 personnes en France.
Par ailleurs, les quantités d’aluminium ingérées par l’eau de boisson sont largement inférieures à celles provenant des aliments. L’eau de boisson n’apporterait qu’au maximum 5 % de l’apport total en masse d’aluminium chez l’homme d’après l’OMS.
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