Jeudi 22 mars 2001
A l’occasion de la Commission économique de la Nation, les services du ministère de l’Économie des Finances et de l’Industrie ont pu confronter leurs prévisions économiques de printemps avec celle des instituts de conjoncture.
Le Ministre Laurent Fabius a noté avec intérêt un large consensus autour du scénario proposé : une croissance de l’économie française comprise entre 2,7 % et 3,1 % en 2001 et une expansion proche de 3 % en 2002 (avec une fourchette de 2,8 à 3,2 %). Ce large accord conforte la crédibilité des prévisions des pouvoirs publics même s’il convient de rappeler l’ampleur des incertitudes entourant les perspectives conjoncturelles.
Ces rythmes prévisionnels de croissance de la France résultent de deux éléments de sens contraire. D’un côté, la vigueur de la demande intérieure, c’est à dire à la fois les investissements et la consommation des ménages, soutient l’activité des entreprises. D’un autre côté, la dégradation de l’environnement international lié au ralentissement sensible de l’économie américaine pèsera sur la progression des exportations de notre pays.
Laurent Fabius a souligné qu’à l’origine du cercle positif de la croissance française se trouvent les gains de pouvoir d’achat des ménages. Après une année 2000 tendue en raison de la hausse des prix du pétrole, le revenu des ménages, inflation déduite, devrait progresser en moyenne de prés de 3 % en 2001 et en 2002. Suscités par une inflation en recul (1,2 % pour chacune des deux années), alimentés par les baisses d’impôts (environ 100 milliards en deux ans) et favorisés par une progression vigoureuse de l’emploi (prés de 800 000 d’ici la fin de 2002), les gains de pouvoir d’achat des ménages stimuleront la consommation.
Compte tenu des perspectives d’emploi, le nombre de chômeurs devrait poursuivre sa décrue : la barre des deux millions de chômeurs pourrait être franchie avant le printemps 2002. Le taux de chômage retrouverait ainsi le niveau d’il y a une vingtaine d’années.
Le Ministre constate que ces prévisions placent la France en tête de la croissance des grands pays européens. En 2001, le consensus des conjoncturistes situe notre pays au premier rang de la croissance des pays du G7.
La réalisation de ces perspectives, même si elles sont légèrement en retrait des scénarios envisagés l’été dernier, suppose le maintien du cap de la politique économique retenue depuis juin 1997, faite de dynamisme, de solidarité durable et de sérieux. Dans ce contexte, la réalisation des objectifs en termes de dépenses publiques devrait permettre d’atteindre les normes de déficits proposées par le gouvernement.