Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche et des Affaires Rurales
Ministère délégué au Commerce Extérieur
Hervé GAYMARD et François LOOS expriment leur profonde préoccupation quant au déroulement de la négociation agricole à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
La nouvelle proposition qui vient d'être présentée aux 145 membres de l'OMC par Stuart HARBINSON, Président du Comité de négociation sur l'agriculture, très peu modifiée par rapport à la précédente, ne constitue donc toujours pas une base acceptable pour engager une négociation.
Cette proposition remet en cause le droit des Etats développés et en développement à conduire des politiques agricoles assurant leur sécurité alimentaire. Elle n'apporte de surcroît aucune réponse concrète et pragmatique aux besoins des pays pauvres.
La précédente proposition du 17 février traduisait déjà un mode de pensée qui tend à réduire l'agriculture à la production et au commerce de biens marchands sans considération pour le modèle européen d'une agriculture économiquement forte et écologiquement responsable, soucieuse du respect des hommes et attentive à la vie des territoires.
L'actuelle proposition démontre l'enlisement préoccupant du processus de négociation lui-même, puisque les mises en garde très claires adressées depuis maintenant un mois par de nombreux pays, dont la France et l'Union européenne, n'ont en rien été prises en compte.
Le cycle de négociations lancé à Doha en 2001 est celui du développement. Les Ministres des pays membres de l'OMC ont souhaité que cette organisation contribue, à l'avenir, à la réduction de la pauvreté, et ne se contente pas d'être une chambre de compensation des intérêts des grandes puissances commerciales.
L'agriculture peut jouer un rôle central dans les pays pauvres pour satisfaire les besoins des populations dans le respect de leurs habitudes alimentaires, contribuer à leur insertion dans l'économie internationale et développer l'emploi. Il appartient désormais à l'OMC de démontrer qu'elle sait tirer les enseignements des aspirations nouvelles qu'il lui est demandé de prendre en compte.
La France a présenté des propositions en vue de donner à l'Afrique des préférences spécifiques, comme le Président de la République en a rappelé l'urgente nécessité lors du Sommet France-Afrique des 20 et 21 février.
La France invite l'OMC à sortir de la logique dans laquelle elle s'est enfermée.
Contacts :
Florence Sabourin (Cabinet du Ministre) + 33 (0) 1 49 55 59 74
Jérôme DUTRIEUX (Cabinet du Ministre délégué au Commerce Extérieur) : +33 (0) 1 53 18 46 57