Rome, 17 janvier 2000 . - Priorité au développement des sources d'énergie rurales, souligne un rapport conjoint de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Conseil mondial de l'énergie, qui préconise la décentralisation en ce domaine afin de placer les populations rurales au coeur des efforts de planification et de mise en oeuvre.
Le rapport, Le défi de la pauvreté en énergie rurale dans les pays en développement, indique que près de 3 milliards de personnes vivent en zone rurale dans le monde, dont près de 90 pour cent dans les pays en développement. La majeure partie de cette population utilise, pour la cuisine, l'éclairage et le chauffage, des carburants dits traditionnels, tels que bois, tourbe et bagasse tout en utilisant généralement des techniques primitives et inefficaces.
Selon le rapport, 33 pour cent seulement de la population rurale des pays en développement a accès à l'électricité. Bien qu'ayant plus que doublé en vingt ans, passant de 610 millions en 1970 à 1,4 milliard en 1990, le nombre de foyers ruraux ayant accès à l'énergie électrique s'accroît moins vite que la démographie. Le nombre absolu de personnes n'ayant pas accès à l'électricité est passé de 2 milliards à 1,8 milliard au cours de la même période. Toutefois, des progrès remarquables ont été enregistrés dans certains pays notamment en Malaisie, en Thaïlande, aux Philippines, en Chine, au Zimbabwe et au Costa Rica.
Toujours selon le rapport, une quantité d'énergie plus ou moins équivalente à 7 pour cent de la production actuelle mondiale d'électricité suffirait à couvrir les besoins essentiels des populations rurales des pays en développement. "On ne peut donc que constater l'échec par rapport à ce défi relativement peu compliqué".
Dans le passé, le coût de l'électrification a été sous-estimé et ses avantages, surestimés. "L'électrification seule ne garantit pas le développement économique et ses avantages ont tendance à profiter aux groupes les plus nantis des zones électrifiées. Il est de plus en plus reconnu que l'électrification doit faire partie d'un programme de développement beaucoup plus général", souligne le rapport.
Les populations rurales des pays en développement restent largement dépendantes des carburants traditionnels et de la biomasse (dans certains pays elle atteint plus de 95 pour cent). Mais des progrès peuvent être obtenus en améliorant les techniques utilisées en milieu rural et en réduisant le gaspillage. Les femmes rurales jouent à cet égard un rôle important, car "le fardeau du recours à l'énergie traditionnelle retombe d'une façon disproportionnée sur elles".
Le rapport préconise le passage à des types d'énergie modernes plus efficaces, "qui entraîne normalement des dépenses d'investissement initiales dépassant les moyens des ménages ruraux". Il invite les gouvernements à promouvoir le développement durable des sources d'énergie en milieu rural et souligne que celui-ci doit être intégré à d'autres mesures dans les domaines de l'agriculture, de l'éducation, de l'infrastructure, de l'alimentation, de la santé et du social.
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