Johannesbourg, 4 septembre 2002
L'Union européenne (UE) s'est félicitée aujourd'hui des résultats du sommet mondial du développement durable à Johannesbourg, qu'elle considère comme un succès, et a souligné la détermination de l'Europe à jouer un rôle moteur dans la concrétisation sur le terrain du plan d'action adopté à ce sommet.
Anders Fogh Rasmussen, premier ministre danois et président actuel de l'UE, a déclaré: "Je pense que nous pouvons être satisfaits de ce résultat. Nous sommes parvenus à un accord sur un plan d'action et une série de principes pour le développement durable. Nous avons conclu un pacte et un partenariat mondial en faveur de la liberté du commerce et d'un meilleur accès au marché, d'une aide au développement accrue, d'un engagement à la bonne gouvernance et d'une série d'engagements en vue d'un meilleur environnement. L'UE a joué ici un rôle de premier plan."
Le Président de la Commission européenne, Romano Prodi, a déclaré: "Nous sommes venus à Johannesbourg pour établir un pacte Nord-Sud qui englobe également les résultats des conférences de Doha et de Monterrey. Je me félicite de cette relance du multilatéralisme, qui inscrit clairement le développement durable à l'ordre du jour de la planète. Naturellement, tout n'est pas parfait dans ces résultats, mais ils vont dans le bons sens. Parvenir à un accord est une bonne chose, mais il faut à présent le concrétiser. L'UE sera en tête dans cette mise en œuvre du plan de Johannesbourg, car elle est fortement engagée à combattre la pauvreté, par le commerce et l'aide, tout en protégeant l'environnement. La planète a besoin que nous aboutissions."
L'UE a œuvré sans relâche pour que le sommet débouche sur un texte ambitieux, réaliste et orienté vers l'action, assorti d'objectifs clairs, mesurables et fixés à échéance en vue de réaliser les "objectifs de développement pour le millénaire". Il s'agit principalement des objectifs suivants :
- réduire de moitié d'ici à 2015 le nombre de personnes sans accès aux installations sanitaires de base, en complément de l'objectif de développement pour le millénaire consistant à réduire de moitié, d'ici à la même date, le nombre de personnes sans accès à l'eau potable;
- engagement à réduire au minimum les effets nocifs sur la santé humaine et l'environnement liés à la production et à l'utilisation de produits chimiques, d'ici à 2020;
- engagement à stopper la baisse des ressources halieutiques, et à les ramener à des nivaux durables d'ici à 2015 au plus tard;
- engagement de toutes les parties à stopper les pertes de biodiversité d'ici à 2010;
- engagement à mettre en place un cadre décennal pour des programmes sur la consommation et la production durables.
Le sommet a également abouti à un accord sur l'augmentation rapide et substantielle de la part des sources renouvelables d'énergie au niveau mondial.
En relation avec les objectifs fixés lors du sommet, l'UE a lancé des initiatives importantes en matière de partenariats pour donner aux populations des pays en développement accès à de l'eau potable, des réseaux d'assainissement et de l'énergie propre. Elle a également formé hier une coalition de pays engagés à recourir davantage aux énergies renouvelables, sur la base d'objectifs chiffrés et fixés à échéance.
Le Président Prodi a déclaré que cette "coalition de bonnes volontés" créerait une dynamique forte visant à aller au-delà de l'accord conclu lors du sommet en ce qui concerne les énergies renouvelables.
L'UE s'est félicitée de la reconnaissance du fait que la bonne gouvernance est essentielle pour le développement durable. L'expérience a montré que le manque de démocratie, d'ouverture et de respect pour les droits de l'homme contribue à maintenir les pays dans la pauvreté.
Le changement climatique a également occupé une place importante lors du sommet, avec l'annonce par la Chine, l'Afrique du Sud et la Pologne de leur ratification du protocole de Kyoto. Le Canada a annoncé son intention de le ratifier d'ici la fin de l'année. Suite à l'appel du Président Prodi invitant le Président Poutine à ratifier le protocole afin qu'il puisse entrer en vigueur, le gouvernement russe a déclaré que son processus de ratification était en bonne voie.
M. Rasmussen a déclaré: "Les années 1990 ont été la décennie des "méga- sommets". Nous devrions faire de la prochaine décennie celle de l'action. Nous devons assurer une mise en œuvre effective par un mécanisme de suivi efficace. Nous devrions demander à l'Assemblée générale de l'ONU de surveiller la réalisation des objectifs et du plan de Johannesbourg. Nous avons une obligation de résultats."