Bruxelles, le 29 mai 2002
Margot Wallström, membre de la Commission chargée de l'environnement, a présenté aujourd'hui le rapport 2001 sur la qualité des eaux de baignade en 2001. Ce rapport est publié chaque année peu avant la saison balnéaire pour que le public dispose des informations les plus récentes avant de prendre leurs vacances. Les données présentées dans le rapport confirment la tendance observée au cours des années précédentes, le niveau global de conformité étant de 97 % pour les sites côtiers et de 93 % pour les sites d'eau douce. Grâce aux importants investissements faits par tous les États membres dans le domaine du traitement des eaux usées, la qualité des eaux de baignade s'est constamment améliorée dans toute l'Europe depuis l'adoption de la directive en 1976. Madame Wallström a déclaré: "Il est important que le public dispose en temps voulu d'informations adéquates sur l'état des eaux de baignade en Europe. Je suis heureuse que le rapport de cette année confirme la tendance à une réduction des risques d'infection dans nos eaux côtières de baignade. Nous devons maintenir la pression en matière d'amélioration, en particulier dans les zones d'eaux douces, afin que les citoyens puissent bénéficier des niveaux de qualité les plus élevés". Sur la base de l'expérience acquise dans la mise en œuvre de la directive actuelle et après de nombreuses consultations, Madame Wallström a l'intention de présenter, dans les semaines à venir, une proposition de modification de cette directive. La proposition visera à réduire davantage les risques d'infection liés à la baignade et à simplifier la gestion et la mise en œuvre de la directive par les États membres.
La directive sur les eaux de baignade(1) a joué un rôle crucial dans l'amélioration de l'état des eaux de baignade en Europe. Le dernier rapport sur les eaux de baignade, présenté aujourd'hui, couvre 13 429 plages en bord de mer et 5 783 zones d'eau douce. En 2001, presque 97 % des eaux côtières étaient conformes aux critères de qualité de la directive. Pour ce qui est des zones de baignade intérieures (lacs et rivières), le niveau de conformité était supérieur à 93 % en 2001. Bien que la différence de qualité entre les eaux du littoral et les eaux douces reste marquée, l'écart s'amenuise d'année en année.
Le lien entre santé humaine et environnement est une question prioritaire pour Madame Wallström. Dans le cas des eaux de baignade, ce lien ne pourrait être plus évident. La contamination bactérienne qui résulte d'un traitement insuffisant des eaux usées ou des déchets d'animaux entrant directement dans l'eau peut donner lieu à des gastro-entérites ou même des maladies respiratoires chez les personnes qui se baignent dans des eaux contaminées.
Bien que ces maladies soient rarement graves et ne représentent presque jamais un danger mortel, le nombre de personnes exposées à ces risques potentiels est énorme et l'impact sur les familles pendant la saison des vacances peut être considérable. La mise en œuvre de la législation européenne, notamment de la législation sur l'eau, représente une priorité clé pour la Commission. Le rapport annuel évoqué ici lui permet de suivre de près les États membres dans la mise en œuvre de cette directive fondamentale sur l'eau. Les efforts déployés par les États membres pour améliorer la situation devraient produire des résultats efficaces à long terme.
Panorama des résultats obtenus par les différents États membres
- En Belgique, les eaux du littoral sont en parfaite conformité pour la troisième année consécutive. La Belgique est le seul État membre dont les eaux côtières respectent les critères à 100 %. Cet heureux résultat ne se retrouve malheureusement pas pour les eaux douces: pour la quatrième année consécutive, les niveaux de qualité se sont dégradés et le pourcentage de conformité atteint tout juste 90 % aujourd'hui. En outre, pour la quatrième année consécutive, le nombre de sites désignés comme sites de baignade en eau douce a diminué.
- La qualité des eaux de baignade du Danemark s'est légèrement détériorée au cours de la saison balnéaire 2001. Tant pour les zones côtières que pour les eaux intérieures, on constate une légère baisse tant du pourcentage des zones de baignade conformes aux valeurs impératives que de celui des zones de baignade conformes aux valeurs guides.
- L'Allemagne poursuit son amélioration pour les eaux côtières, le taux de conformité atteignant à présent 99,3 %. La qualité de ses eaux douces est passée à 93,6 %, ce qui constitue le meilleur taux atteint depuis 1992. Le nombre de zones de baignade insuffisamment échantillonnées est proche de zéro (0 % et 0,2 %).
- La Grèce a toujours eu des eaux de baignade d'excellente qualité et la situation continue de s'améliorer. La proportion des zones balnéaires côtières conformes aux valeurs impératives a dépassé pour la première fois le seuil de 99 % (99,4 %). La proportion des zones balnéaires côtières conformes aux valeurs guides plus strictes est passée de 95 % à 97,1 %.
- Au Luxembourg, les résultats pour les eaux douces sont stables mais restent plutôt moyens, avec un niveau de conformité de 85 % seulement. En outre, le nombre de zones où la baignade reste interdite (3 sur 20 zones) montre que la situation ne s'est pas améliorée depuis 1994.
- L'Irlande a enregistré des taux stables au cours des quatre dernières années, tant pour les eaux côtières que pour les eaux douces. Dans aucune situation, il n'est observé de zone de baignade insuffisamment échantillonnée et, comme c'était le cas pour les saisons balnéaires précédentes, il n'y a toujours aucune zone de baignade interdite à la baignade.
- En Espagne, la situation des eaux de baignade peut être qualifiée de stable par rapport à la saison balnéaire précédente. La qualité des eaux côtières est très bonne. La situation des eaux intérieures semble s'être améliorée légèrement mais une interprétation correcte est difficile vu le nombre important de zones qui ont été interdites à la baignade (14,6 % en 2001).
- France: la Commission se félicite de ce que l'année 2001 est celle du retour des informations sur la qualité des eaux de baignade en France. La Commission estime que les résultats de l'année 2001 sont difficilement interprétables, tant pour les eaux côtières que pour les eaux intérieures, étant donné le nombre élevé de zones de baignade insuffisamment échantillonnées (plus de 8 %) et parce que les résultats pour 1999 et 2000 ne sont toujours pas disponibles. Le rapport sur les eaux de baignade sera mis à jour sur le site web consacré aux eaux de baignade lorsque la France aura communiqué les résultats pour 1999 et 2000.
- La qualité des eaux côtières de l'Italie a atteint un niveau jamais enregistré auparavant (96,6 %), mais la qualité des eaux intérieures a diminué par rapport à l'année 2000. Ceci est lié au fait qu'aucun contrôle n'a été effectué dans un certain nombre de zones de baignade en eau douce.
- Aux Pays-Bas, les derniers résultats contrastent avec la tendance positive observée depuis le début de l'application de la directive européenne sur la qualité des eaux de baignade. En ce qui concerne les eaux côtières, on observe une légère diminution du pourcentage des zones de baignade conformes aux valeurs impératives, mais dans le cas des eaux intérieures, le pourcentage de zones de baignade conformes aux valeurs impératives est passé de 96,2 à 92,4 %. Les résultats de l'an prochain indiqueront si cette baisse de qualité est temporaire et liée à des événements climatiques exceptionnels.
- En Autriche, la tendance de l'année dernière s'est renversée et le taux de conformité des eaux douces a baissé, passant de 96,6 % en 2000 à 92,9 % en 2001. Les résultats de l'année prochaine diront si cette diminution est due à des conditions exceptionnelles ou à une tendance à la baisse.
- Le Portugal a connu une amélioration de la qualité des eaux de baignade tant dans les zones côtières (96,7 %) que celles d'eau douce (84,2 %). Bien qu'on ait enregistré une augmentation sensible du nombre de zones de baignade en eau douce qui sont conformes aux valeurs impératives (de 69 % en 2000 à 84,2 % en 2001), ce chiffre reste loin au-dessous de la moyenne de l'UE.
- La Finlande est confrontée à une baisse considérable du taux de conformité des eaux côtières par rapport à l'année dernière (98,3 % en 2000 contre 88,3 % en 2001). La qualité des eaux intérieures est restée stable, mais on note un nombre plus élevé de zones de baignade en eau douce insuffisamment échantillonnées (1,6 % en 2001 contre 0,9 % en 2000).
- En Suède, après plusieurs années d'amélioration, la qualité des eaux de baignade a atteint une certaine stabilité tant en ce qui concerne les eaux côtières que les eaux intérieures. Le taux de conformité est proche de 96 % dans les deux cas.
- Le Royaume-Uni a continué à redresser le taux de conformité de ses eaux côtières, atteignant 95,3 % (par rapport à 94,4 % en 1999). Pour les eaux douces, le taux de conformité a augmenté également en revenant au chiffre de 100 % enregistré en 1998.
Révision de la directive sur la qualité des eaux de baignade
Après une longue période de consultations, la Commission devrait adopter, avant le mois d'août, une proposition de révision de la directive sur la qualité des eaux de baignade. La révision sera basée sur un certain nombre de principes:
1) améliorer le niveau de protection pour réduire encore plus le risque de contracter des maladies gastriques ou d'autres affections à la suite d'une baignade;
2) améliorer l'application de la directive pour que les efforts portent sur la gestion des risques plutôt que simplement sur la surveillance et la communication des résultats des contrôles. Dans ce contexte, les eaux de baignade qui présentent un niveau de qualité constamment élevé bénéficieront d'une réduction des exigences en matière de contrôle;
3) simplifier la directive pour l'axer davantage sur les véritables menaces pour la santé, qui sont essentiellement de nature bactériologique plutôt que chimique;
4) veiller à ce que les dispositions de la directive sur les eaux de baignade complètent aussi harmonieusement que possible les obligations découlant de la directive-cadre sur l'eau;
5) veiller à ce que de nouvelles possibilités de communication des informations, tel que l'internet, soient exploitées au maximum pour que le public puisse obtenir des informations fiables aussi rapidement que possible.
Le site internet sur les eaux de baignade
Le site internet de la Commission consacré aux eaux de baignade a été mis à jour et encore amélioré, notamment sur le plan des cartes et des outils graphiques. Le site contient les résultats enregistrés entre 1997 et 2000 pour l'ensemble des 19 200 plages de l'UE. De nouveaux diagrammes offrent une meilleure image de la tendance à long terme de la qualité des différentes zones de baignade. La Commission espère que ces nouvelles améliorations permettront une communication plus directe avec les citoyens et les instances de réglementation aux niveaux national et régional.
Les États membres contribuent au rapport sur les eaux de baignade et au site web en indiquant quelles mesures ont été prises tant dans le domaine du traitement des eaux résiduaires urbaines que dans celui de la maîtrise des effets de la pollution diffuse.
Le site consacré à la qualité des eaux de baignade, avec les résultats les plus récents, se trouve à l'adresse suivante:
http://www.europa.eu.int/water/water-bathing/report.html
Les adresses des États membres qui ont déposé des données sur l'internet figurent également sur le site.
Historique
La directive 1976/160/CEE concernant la qualité des eaux de baignade sert de base à la Commission européenne pour évaluer la qualité des eaux de baignade dans les États membres. Cette évaluation se fonde sur deux paramètres microbiologiques (indicateurs de pollution fécale) et sur trois paramètres physico-chimiques dénommés paramètres esthétiques (indiquant si l'aspect de l'eau donne envie de s'y plonger ou non). Les États membres doivent respecter ces valeurs minimales impératives qui garantissent la bonne qualité de l'eau. La directive fixe en outre certaines valeurs indicatives plus strictes, que les États membres devraient s'efforcer de respecter.
En règle de base, les eaux devraient être échantillonnées tous les quinze jours, avec un prélèvement supplémentaire quatorze jours avant le début de la saison balnéaire dans la zone considérée. La fréquence de l'échantillonnage peut être réduite si la qualité de l'eau était satisfaisante au cours des deux années précédentes.
La directive ne fixe pas une saison balnéaire commune pour toute l'Union européenne. La saison balnéaire se définit comme étant la période pendant laquelle une affluence importante de baigneurs peut être envisagée, compte tenu des usages locaux.
(1) Directive 76/160/CEE concernant la qualité des eaux de baignade.