Bruxelles, le 15 avril 2002
Les ministres de l'Environnement des huit pays les plus industrialisés et la commissaire européenne chargée de l'environnement se sont réunis le week-end dernier à Banff, au Canada, dans la perspective du prochain sommet mondial sur le développement durable (WSSD), qui doit se dérouler du 26 août au 2 septembre 2002 à Johannesbourg, en Afrique du sud. La réunion des ministres de l'Environnement du G8 a également permis d'examiner la question du changement climatique.
Commentant les délibérations du G8 à Banff, au Canada, à propos du WSSD, Madame Wallström, commissaire européenne chargée de l'environnement, a déclaré: «Compte tenu de la lenteur des travaux préparatoires menés au sein de l'ONU à New York en vue du sommet de Johannesbourg, il était utile que les ministres de l'Environnement du G8 s'accordent sur quelques priorités importantes à défendre. Nous avons estimé qu'il est temps de joindre l'acte à la parole. L'agenda mondial pour le changement doit se compléter d'un partenariat pour l'action. Je me félicite que les ministres de l'Environnement du G8 se soient entendus pour faire progresser les travaux sur la gestion durable des ressources en eau et sur l'alimentation durable en énergie, pour collaborer avec l'Afrique en vue d'accélérer les travaux au sein du nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique et pour approfondir l'étude des rapports entre l'environnement et la santé avant Johannesbourg. Il importera de progresser sensiblement sur ces points avant que les chefs d'État du G8 ne rencontrent les chefs d'État africains lors du sommet de Kananaskis, au mois de juin.»
Les ministres de l'Environnement du G8 sont favorables à l'adoption d'un plan d'action mondial lors du sommet mondial sur le développement durable, ainsi que d'un partenariat stratégique pour promouvoir la gestion durable des ressources en eau et encourager des actions concrètes dans le domaine de l'énergie durable (visant notamment à diviser de moitié le nombre de personnes qui n'ont pas accès à l'énergie et à promouvoir l'utilisation et le partage des sources d'énergie renouvelables dans tous les pays). Les ministres ont décidé de s'inspirer des travaux déjà menés par le groupe de travail sur les énergies renouvelables du G8. Il a également été convenu de renforcer la protection et la gestion durable des forêts, notamment par des mesures visant à lutter contre l'exploitation illégale du bois et le commerce lié à cette exploitation.
Les ministres ont, par ailleurs, chargé leurs fonctionnaires d'étudier les possibilités d'accomplir de nouvelles avancées dans le domaine des rapports entre la santé et l'environnement par des initiatives du G8. La commissaire a prôné l'élaboration d'un inventaire des recherches en cours, l'échange d'informations et le développement d'indicateurs de la santé des enfants par rapport à l'environnement, en consultation avec les organisations concernées, parmi lesquelles l'Organisation mondiale de la santé.
Commentant les délibérations sur le changement climatique, qui ont servi de toile de fond à la réunion des ministres de l'Environnement du G8, Madame Wallström a déclaré: «Grâce à un échange de vues franc et ouvert à propos du changement climatique, il a été possible de mener une réflexion honnête sur notre situation en cette matière. Le Canada étant le théâtre d'un intense débat politique à propos de la ratification du protocole de Kyoto, j'ai saisi l'occasion d'évoquer cette question dans le cadre d'une discussion bilatérale avec le ministre Anderson. J'ai souligné la position européenne selon laquelle il n'est pas possible de rouvrir les négociations afin d'accorder au Canada de nouveaux crédits pour exporter de l'énergie non polluante vers les États-Unis, si important soit-il d'encourager ces formes d'énergie.»
Le Premier ministre canadien a annoncé l'année dernière qu'une décision serait prise dans le courant de l'année 2002 concernant la ratification du protocole de Kyoto. Une consultation est en cours avec les parties concernées. D'après les sondages, une grande majorité de la population semble favorable à la ratification, mais les entreprises productrices d'énergie et les provinces semblent plus circonspectes.