Le génome de R. solanacearum est organisé en deux ensembles ou réplicons. Le premier, dénommé chromosome, code l’ensemble des fonctions indispensables au maintien de la vie. Le second, dénommé mégaplasmide, est plus spécialisé dans l’adaptation à des niches écologiques particulières telles que celles que la bactérie rencontre probablement dans les sols. On note toutefois que l’évolution biologique a conduit à une colonisation du mégaplasmide par des gènes d’origine chromosomique. Les deux réplicons présentent des caractères structuraux qui suggèrent que ce génome est en évolution rapide notamment par le biais de transferts génétiques horizontaux (c’est-à-dire en provenance d’autres espèces ) conférant des propriétés biologiques complémentaires à la bactérie.
L’analyse du génome a permis l’identification de plus de deux cents nouveaux gènes potentiellement impliqués dans la virulence. Une grande partie de ces gènes est située dans des portions du génome qui ont probablement été acquises par transfert génétique en provenance d’autres espèces de bactéries. Des travaux antérieurs, menés dans le laboratoire INRA-CNRS de Toulouse porteur du projet, ont démontré le rôle majeur d’un système de sécrétion de protéines, dit de type III, dans le déterminisme du pouvoir pathogène. Ce système, conservé chez certaines bactéries pathogènes de l’homme, permet l’injection de protéines bactériennes dans la cellule hôte. Les protéines ainsi injectées agissent alors pour réorienter le métabolisme de la cellule hôte dans un sens favorable au développement bactérien. L’analyse du génome a permis d’identifier plus de 50 gènes codant pour des protéines pouvant être injectées par le système de type III, faisant de R. solanacearum l’organisme chez lequel le plus grand nombre de protéines de ce type ont été identifiées. L’identification de ces protéines qui sont les responsables directs de la virulence ouvre la voie à la recherche de leurs cibles moléculaires respectives dans la plante et donc à la conception de nouvelles stratégies de lutte contre les agents phytopathogènes.
Notes :
* Laboratoire de Biologie Moléculaire des Interactions Plantes-Microorganismes
INRA-CNRS,
BP27,
31326 Castanet-Tolosan Cedex,
Laboratoire de Biométrie et Intelligence Artificielle
INRA,
BP27,
F31326 Castanet-Tolosan Cedex,
Laboratoire de Génétique cellulaire
INRA,
BP27,
31326 Castanet-Tolosan Cedex,
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