Les recherches menées par des agriculteurs avec l'aide de chercheurs du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR) sur de nouvelles méthodes de riziculture, utilisant beaucoup moins de cette ressource en voie de raréfaction rapide qu'est l'eau douce, donnent des résultats encourageants. Ces progrès interviennent alors même que la recherche de moyens propres à accroître la production de riz tout en économisant l'eau est présentée par certains chercheurs comme un défi majeur pour l'avenir, si l'on veut nourrir une population mondiale en constante augmentation.Le CGIAR présentera ses résultats cette semaine à Beijing lors d'une réunion consacrée aux problèmes de sécurité alimentaire, de lutte contre la pauvreté et de protection de l'environnement.
Les deux centres du CGIAR qui mènent ces recherches sont l'Institut international de recherches sur le riz, à Manille (Philippines), et l'Institut international de gestion des ressources en eau, à Colombo (Sri Lanka). Les méthodes qu'ils ont mises au point sont de divers ordres : semis sous l'eau, irrigation intermittente, nivellement des sols, techniques améliorées de lutte contre les mauvaises herbes, et gestion des sols fissurés.
Le lien entre l'eau et le riz est primordial, car l'eau douce est une ressource rare, dont on prédit la raréfaction. Aujourd'hui, 31 pays sont confrontés à des pénuries d'eau, chiffre qui devrait passer à 48 en 2025 et 55 en 2050. Il faut donc trouver d'urgence des moyens de cultiver le riz avec moins d'eau, sans pour autant réduire la production.
Les nouvelles techniques sont d'une importance particulière en Asie, où l'on s'attend à ce que la demande d'eau augmente fortement au cours des 25 prochaines années — de plus de 50 % rien qu'en Asie du Sud-Est et en Inde, et de 40 % en Chine — et où la moitié environ des terres irriguées sont consacrées à la riziculture.
« Il faut deux fois plus d'eau pour produire du riz que toute autre céréale — plus de 2 000 tonnes d'eau servent à obtenir une tonne de riz », explique Ismail Serageldin, président du CGIAR et vice-président de la Banque mondiale pour les programmes spéciaux. « Du fait de l'essor des villes et des industries qu'on prévoit en Asie, et de l'accroissement des besoins d'eau douce qui en résultera, la culture du riz doit utiliser l'eau de façon plus rationnelle. Et malgré les contraintes liées à la raréfaction de l'eau, la production de riz devra augmenter considérablement durant la prochaine génération, afin de répondre aux besoins alimentaires des populations pauvres d'Asie. »
C'est que la demande de riz aussi doit augmenter : dans 30 ans, le riz sera la principale denrée consommée par plus de la moitié de la population mondiale. Alors que la production doit progresser de 40 % pour qu'il n'y ait pas pénurie, on s'attend à une diminution des terres disponibles, sous l'effet de l'érosion, de la désertification, de la salinisation des sols et de l'explosion urbaine.
Le CGIAR est un réseau mondial regroupant 16 centres internationaux de recherche agricole ; il constitue à ce titre le plus grand partenariat scientifique dans ce domaine. Créé au début des années 70, il s'emploie à promouvoir la sécurité alimentaire, l'éradication de la pauvreté et la bonne gestion des ressources naturelles dans les pays en développement. Il est coparrainé par la Banque mondiale, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).
Liens utiles :
Visitez le site web du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale : www.cgiar.org.
Pour en savoir plus sur un projet d'appui à la riziculture au Viet Nam récemment lancé par la Banque (cliquez sur le lien).