Le Nil, le cours d'eau le plus long du monde, arrose une vaste superficie du continent africain et fait vivre des millions de personnes. Chargé d'assurer l'exploitation durable des eaux du Nil, le Secrétariat de l'Initiative pour le bassin du Nil a ouvert officiellement ses portes à Entebbe (Ouganda) la semaine dernière.
La cérémonie a eu lieu à l'issue de la 5e réunion du Comité consultatif technique du Nil - la branche technique de la toute récente Initiative pour le bassin du Nil (IBN), un partenariat régional financé et appuyé par la Banque mondiale et d'autres organisations, à l'intérieur duquel les pays riverains du Nil se sont unis pour assurer en commun l'exploitation et la mise en valeur durables du fleuve.
Le bassin du Nil, qui s'étend sur 10 pays, accueille 250 millions de gens, parmi les plus démunis de la terre. De nombreuses zones de la région connaissent déjà des pénuries d'eau. Lancée à Dar es-Salaam en février 1999, l'Initiative pour le bassin du Nil s'inscrit dans le prolongement d'efforts antérieurs de coopération. En huit mois, elle a déjà abouti à de notables résultats car, pour la première fois de leur histoire, tous les pays riverains ont sérieusement pris conscience de la nécessité d'agir conjointement. Ils se sont mis d'accord pour organiser provisoirement leur coopération sous les auspices de l'IBN jusqu'à la mise en place d'un cadre juridique et institutionnel permanent.
L'Initiative procède de la volonté partagée de « promouvoir un développement socio-économique durable par une utilisation équitable des eaux du bassin du Nil et une juste répartition des avantages de cette ressource commune ». Elle regroupe le Burundi, l'Égypte, l'Éthiopie, le Kenya, l'Ouganda, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Soudan et la Tanzanie.
Le tout nouveau Secrétariat du Nil servira de base à la planification et à la coordination des activités de l'IBN en épaulant le Comité consultatif technique et le Conseil des ministres du Nil, organe suprême de l'IBN composé des ministres responsables du secteur de l'eau dans les pays riverains. Le Comité consultatif technique, composé de hauts responsables des pays membres, apporte son appui au Conseil des ministres. La semaine dernière, les groupes de travail du Comité consultatif technique ont examiné plusieurs projets prioritaires, dont l'efficacité de l'utilisation de l'eau dans l'agriculture, les possibilités de ventes d'électricité entre les pays membres, ainsi que la planification et la gestion des ressources en eau. Les discussions ont aussi porté sur l'analyse et la gestion des questions d'environnement, la formation pratique et l'information du public. Ces réunions revêtent une grande importance car elles ont marqué le passage du stade de la planification à celui d'activités plus concrètes.
Les cérémonies d'inauguration ont réuni de hauts responsables gouvernementaux et d'éminentes personnalités des pays riverains, des membres du corps diplomatique en Ouganda, et des représentants de diverses organisations régionales et agences d'aide bilatérales et multilatérales. Henry Kajura, ministre ougandais de l'Eau, des Ressources foncières et de l'Environnement a souligné la contribution de l'IBN à la lutte contre la pauvreté dans les pays riverains et s'est félicité des résultats remarquables déjà obtenus.
Selon Kajura, lui-même membre du Conseil des ministres de l'IBN, l'Initiative ne présente que des avantages et son impact ne pourra qu'être positif pour l'ensemble de la communauté du bassin du Nil grâce aux avantages à attendre du partage de ses ressources en eau.
Les bailleurs de fonds comprennent le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l'Agence canadienne de développement international (ACDI). Beaucoup d'autres partenaires ont maintenant décidé de soutenir l'IBN, dont l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Italie, les Pays-Bas, la Finlande, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Norvège et la Suède. Tous les partenaires se sont déclarés prêts à apporter durablement leur adhésion et leur appui à l'Initiative pour le bassin du Nil.