Mardi 6
juin, l'Agence de l'eau Artois Picardie a reçu une délégation d'agriculteurs
venus manifester leur inquiétude face aux nouvelles modalités d'aides
du Programme de Maîtrise des Pollutions d'Origine Agricole (PMPOA).
Cette délégation a pu exprimer sa position au cours d'un échange avec
la direction de l'agence de l'eau.
Depuis 1994, dans le cadre du PMPOA, 1200 exploitations ont été aidées
pour un montant total de plus de 200 millions de francs. Ce programme
s'inscrit dans une étroite collaboration, menée depuis 20 ans avec le
monde agricole, sur des sujets tels que : l'érosion, les pratiques culturales,
la fertilisation raisonnée, les phytosanitaires et l'épandage.
Une réflexion est en cours au niveau national pour maîtriser les dépenses
de ce programme et en améliorer l'efficacité.
Même si
l'on exclut le cas de Loire-Bretagne (où les porcins, prépondérants,
font baisser la moyenne), les aides des autres agences sont sensiblement
plus faibles que celles d'Artois-Picardie.
Par ailleurs, on constate une augmentation importante des coûts sur
certains dossiers individuels. Le coût moyen d'aide de l'agence par
UGB (unité gros bétail), depuis le début du PMPOA et jusqu'à 1999 inclus,
était de 1.200 F (soit environ 3.600 F d'assiette de travaux pris en
compte), mais l'aide moyenne des premiers dossiers aidés était d'environ
800 F (2.400 F de travaux), alors qu'il est courant depuis quelques
mois de trouver des dossiers individuels à 1.800 F d'aide et au-delà
(5.400 F de travaux).
Dans l'attente de décisions nationales, l'Agence de l'eau Artois Picardie
a examiné une simulation financière basée sur deux principes:
1°) réservation
d'une enveloppe budgétaire 8ème Programme égale à celle du 7ème Programme.
Soit au total des deux programmes, une enveloppe budgétaire de 450MF,
pour une estimation initiale de 180 MF) ;
2°) poursuite
de l'intégration des élevages jusqu'au seuil de 70 UGB, tel que prévu
depuis l'origine du PMPOA.
Dans ces
conditions, la poursuite du PMPOA n'est possible que si le coût moyen
d'aide pour tous les futurs dossiers est maintenu à 1.200 F/UGB. D'une
façon générale, il importe de souligner que dans les deux autres grands
domaines (collectivités locales et industries), les aides de l'agence
ont pour règle d'être soumises à un plafond. L'application de ce principe
à l'agriculture ne constituerait donc pas une discrimination.
En conclusion,
un effort financier considérable sera réalisé sur 10 ans (450MF d'aide
agence pour environ 1500 MF de travaux pris en compte). Rappelons que
la prévision initiale était de 180 MF d'aide agence pour 600MF de travaux.
Ces chiffres montrent l'ampleur de la solidarité de tous les redevables
du bassin Artois Picardie envers l'agriculture. Cet effort ne peut cependant
être sans limite
Douai,
le 6 juin 2000
Contact-presse : Christine
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