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Communiqué de presse
L'AGCS - Accord Général sur le Commerce dans les Services - menace directement l'approvisionnement en eau potable de millions d'humains dans le monde



22 mars 2001 - Lorsque les ministres de l'Environnement se rencontreront à Berlin, lors de la rencontre sur le développement durable et le commerce, de nombreux groupes de par le monde, leur lanceront à l'occasion du jour mondial de l'eau, un appel pour qu'ils reconnaissent l'accès à l'eau comme un droit fondamental.

Cet appel arrive au moment où les discussions sur la libéralisation des services battent leur plein au sein de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). L'eau est au centre de discussions pour savoir si elle doit, en tant que nouveau domaine de la libéralisation du commerce et de l'investissement, tomber dans le cadre strict de la discipline et des règles de l'OMC.

L'eau se fait de plus en plus rare dans de nombreuses régions du monde et des milliers de personnes n'ont pas accès à de l'eau potable sure. Ces problèmes vont s'exacerber d'autant plus, que l’approvisionnement en eau est rapidement privatisé, sous la pression des grandes firmes multinationales de l'eau qui plaident pour que l'approvisionnement public en eau et même l'eau potable soient considérés comme des marchandises. On estime que le marché mondial annuel de l'eau et des eaux usées oscille entre 300 et 800 milliards de dollars (Banque Mondiale)

En ce moment, l'Union Européenne et les groupes de pression industriels et financiers proposent que les services de captage et de distribution de l'eau soient partie intégrante des négociations sur l'Accord Général sur le Commerce dans les Services (AGCS) au sein de l'OMC. Cette proposition provoque une vive inquiétude chez les ONG partout dans le monde.

Les Amis de la Terre mettent en garde contre des "engagements sur l'accès au marché" qui pourraient ainsi restreindre le droit des gouvernements à limiter la quantité d'eau captée à partir de lacs, rivières ou nappes phréatiques.

Alexandra Wandel coordinatrice des Amis de la Terre Europe pour le Commerce: "Un accès équitable et juste à l'eau potable est un droit humain fondamental. Il est tout à fait inacceptable et déplacé de soumettre des droits sociaux et des besoins de base aux règles de l'OMC. L'Accord sur les Service (AGCS) ne doit pas s'appliquer à des problèmes aussi sensibles pour le bien être des humains ou de la planète, que l'eau. Il faut que les gouverne-ments rejettent la proposition européenne de libéraliser l'approvisionnement public en eau, à l'intérieur d'un pays ou au-delà des frontières”.

Les ONG du monde entier ont lancé cette semaine une déclaration appelée "Stoppez les attaques de l'AGCS!". Plus de 200 groupes de 40 pays différents lancent un appel pour un moratoire des négociations sur le nouvel Accord sur les Services (AGCS)

Elles lancent un appel pour que cet accord soit d'abord soumis à un large débat public avec une évaluation complète et indépendante des impacts économiques, sociaux et environnementaux.

De la Lettonie au Costa-Rica, les groupes Amis de la Terre vont lancer à partir d'aujourd'hui des actions pour faire connaître le travail qu'ils ont réalisé sur le thème de l'eau.

Les Amis de la Terre du Costa-Rica représenteront la Fédération Nationale des Groupes Environnementalistes lors d'un débat public qui doit avoir lieu au Parlement du Costa-Rica. Dans sa présentation le groupe insistera sur les coûts qui suivent la privatisation croissante de l'eau, sur la nécessité de renverser la tendance en s'assurant que les communautés locales du Costa-Rica puissent avoir accès et contrôler l'eau.

Gabriel Rivas Ducca, responsable de campagne au Costa Rica: "Nous critiquons vivement l'appropriation de l'eau par des groupes privés. Les ressources d'eau subissent des attaques provenant de différents côtés et menées par différentes forces: pollution de l'environnement et pouvoir économique. L'expansion incontrôlée des barrages, les conflits entre les communautés locales et des chaînes d'hôtels transnationales qui s'installent dans des zones sèches et les risques liés à l'exploitation pétrolière juste au large de nos côte, tout cela menace les droits et l'environnement des Costaricains”.

Pour les Amis de la Terre: Alexandra Wandel, Daniel Mittler et Howard Mollet.


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