Un taux de dépollution en nette progression
Le taux de dépollution (quantité de pollution
éliminée par le système d'assainissement, rapportée
à la pollution brute totale) des agglomérations du bassin est
passé de 35% en 1992 (début du VIe programme d’intervention
de l’Agence de l’Eau) à 51,1% en 1999.
Ainsi, le taux global de dépollution, qui semblait marquer le pas depuis
1996, fait un bond de + 5,2% en 1999. Cette progression est plus forte encore
si l’on ne prend en compte ni la communauté Urbaine de Bordeaux –CUB-ni
la vile de Toulouse, qui représentent à elles seules 22% de la
pollution produite dans le bassin. Les résultats observés en 1999
redeviennent conformes aux objectifs que l'Agence s'était fixés
à l'horizon 2001 (60% de taux de dépollution).
Des résultats influencés par les contraintes réglementaires
Malgré le retard que l'on continue à enregistrer par rapport
aux échéances de la directive européenne sur les eaux résiduaires
urbaines, 80% des agglomérations sont actuellement conformes ou en cours
de mise en conformité. L’objectif d’atteindre 90% de mise en conformité
à la fin du VIIe programme d’intervention de l’Agence de l’Eau
Adour-Garonne (1997 / 2002) reste raisonnable.
Toutes collectivités confondues, le nombre
des agglomérations ayant d'ores et déjà atteint l'objectif
de dépollution de 60% affiché en 2001 continue à croître :
29% des agglomérations du bassin, représentant 2,3 millions d'EH*
(soit 33% de la pollution totale) l’avaient atteint dès 1999.
Agglomérations de plus de 10 000 EH* en zone sensible
Le schéma directeur d’aménagement et de gestion
des eaux –SDAGE- Adour-Garonne recense 32 agglomérations supérieures
à 10 000 EH* et situées en zone sensible aux risques d’eutrophisation.
En fait, sur ces 32 agglomérations, seules 30 sont effectivement considérées
comme soumises à l'échéance du 31 décembre 1998,
puisque Albi - Saint-Juéry et Gaillac dans le Tarn, ont vu leur échéance
réglementaire repoussée au 31 décembre 2006.
On observe un retard important pour ces agglomérations soumises à
l'échéance du 31 décembre 1998 :
- 36,4% seulement étaient conformes au 31 décembre 1998 (soit
45% de la population totale concernée),
- 36,4% devraient devenir conformes avant la fin du VIIe programme
d’intervention de l’Agence de l’Eau (37% de la population totale concernée)
: les travaux nécessaires sont en cours, la plupart devant s'achever
en 2001,
- 13,1% le deviendraient en 2003 (10,5% de la population totale concernée)
: les travaux sont d'ores et déjà programmés dans un contrat
d'agglomération,
- 13,1% enfin ne sont pas en mesure actuellement de se mettre en conformité
avant la fin 2003 : leur programme de travaux est en cours de définition.
Pour ces dernières, il s'agit essentiellement de collectivités
dont la pollution industrielle raccordée représente 80% au moins
de la pollution générée par l'agglomération. Leur
retard s'explique donc en partie par la difficulté qu'elles rencontrent
à élaborer une stratégie de dépollution recueillant
l'accord actif des établissements industriels raccordés.
Ainsi, malgré le retard par rapport à l'échéance
du 31 décembre 1998, il faut souligner que la plupart des agglomérations
(plus de 86% d'entre elles représentant 92,5% de la population concernée)
ont terminé, engagé ou programmé les travaux nécessaires
à leur mise en conformité.
Avec 61,3%, leur taux de dépollution reste en avance sur les objectifs
et supérieur de 10,2% au taux moyen global du bassin.
Agglomérations de plus de 15 000 EH* hors zone sensible
68 agglomérations représentant 3 796 000 EH*,
soit 55% de la pollution produite du bassin jugées par le SDAGE Adour-Garonne
comme supérieures à 15 000 équivalent habitants
et situées hors zone sensible (échéance fin 2000). Pour
ces agglomérations, le taux de pollution (hors CUB et Toulouse) atteint
58,3%, en avance sur les objectifs et supérieur de 7,2% au taux moyen
du bassin.
Sur ces 68 agglomérations :
- 37 agglomérations représentant 1 840 500 EH* étaient
jugées conformes au 31 décembre 2000, au sens de la réglementation,
même si certaines d'entre elles doivent encore réaliser des travaux
complémentaires pour respecter des objectifs particuliers du SDAGE. C'est
par exemple le cas de Toulouse, considérée intra muros, qui d'une
part doit aménager la filière eau de sa station d'épuration
pour traiter l'azote (rejet en zone d’action prioritaire) et classement de la
Garonne en axe migrateur) et d'autre part a prévu d'augmenter la capacité
de traitement de cette même station pour répondre aux besoins de
l'agglomération à l'horizon 2013.
- 9 agglomérations (268 000 EH*) devraient devenir conformes avant
la fin du VIIe programme de l’Agence de l’Eau : les travaux nécessaires
sont en cours de réalisation, la plupart devant s'achever en 2001.
- 11 agglomérations (501 000 EH*) le deviendraient en 2003 : les
travaux sont d'ores et déjà programmés dans un contrat
d'agglomération.
- Enfin, 12 agglomérations (dont la Communauté urbaine de
Bordeaux –CUB-) n'apparaissent pas en mesure aujourd'hui de se mettre en conformité
avant la fin 2003.
Une amélioration de la collecte des eaux usées
L’équivalent de la pollution produite par 260 000 habitants
nouveaux a été acheminée en station d’épuration :
150 000 résultent de la prise en compte des pointes de pollution
liées aux fréquentations saisonnières et 110 000 sont des
nouveaux raccordés.
Le taux de collecte a progressé de + 3,2% en 1999. Il atteint désormais
67,2%.
Les agglomérations urbaines, avec un taux de collecte supérieur
à 70%, doivent accentuer leurs efforts pour la mise en conformité
des branchements particuliers. En revanche, les communes rurales doivent encore
réaliser des équipements structurants de collecte des eaux usées
sans en avoir toujours les moyens financiers.
Ces considérations ont amené l'Agence de l’Eau à actualiser
fin 2000 sa politique d'intervention en matière d'extension de collecte
des eaux usées pour recentrer son effort vers l'équipement des
communes rurales.
Rappelons que le bassin Adour-Garonne est constitué de 6 863 communes,
dont 1650 sont redevables de l'Agence pour la pollution domestique générée
par leurs habitants ; parmi celles-ci, 151 seulement sont classées
"communes urbaines". Les 5 213 communes rurales abritant moins de 400 habitants
agglomérés -et donc non redevables de l'Agence- ne sont pas prises
en compte dans ce bilan (1 500 000 habitants, soit 30 % de la population
totale permanente du bassin). N'est pas prise non plus en compte dans ce bilan,
la "population éparse" (soit l’équivalent de plus de deux millions
d’habitants), c'est-à-dire la population d'habitat isolé dépendant
de systèmes d'assainissement autonome.
*EH : équivalent habitant
Principaux chiffres du bilan de l'assainissement
Situation des équipements
Pollution brute produite en moyenne chaque jour 6 848 000 EH*
- La collecte des eaux usées
Pollution admise en épuration 4 599 000 EH*
Taux de collecte* 67,2 %
- L'épuration
Capacité installée 8 813 000 EH*
Nombre de stations d’épuration 2 942
Pollution éliminée 3 501 000 EH*
Taux global de dépollution* 51,1 %
Situation des équipements d'épuration par rapport aux objectifs
|
Objectifs VIIe programme |
Réalisé fin 2000 |
Capacités créées :
. EH* organique
. EH* azote ammoniacal
. EH* phosphore
. EH* remplacement capacités existantes
. EH* supplémentaires en station |
875 000
1 000 000
500 000
500 000
700 000 |
916 000
786 000
667 000
461 000
331 000 |
Situation des résultats de l'épuration par rapport aux objectifs
|
Objectifs fin 2001 |
Réalisé fin 1999 |
Taux de collecte* |
75 % |
67,2 % |
Taux de rendement des ouvrages* |
80 % |
76,1 % |
Taux global de dépollution* |
60 % |
51,1 % |
Primes d'épuration versés par l'Agence de l'Eau : 116,3 MF
Participation de l'Agence de l’Eau au financement des SATESE* : 10,8 MF
EH :
équivalent habitant
SATESE : service d’assistance technique à l’exploitation des stations d’épuration (1 par département)
Taux de collecte : rapport de la pollution admise en station d’épuration sur la pollution brute moyenne
Taux global de dépollution : pollution éliminée par le système d’assainissement, rapportée à la pollution brute moyenne.
Une obligation pour les communes : assainir les effluents
domestiques
La transposition en droit français (notamment par la loi sur l'eau du 3 janvier 1992, le décret du 3 juin 1994 et l'arrêté du 22 décembre 1994) de la directive européenne sur les eaux résiduaires urbaines du 12 mai 1991, fixe aux agglomérations les échéances suivantes de mise en conformité pour la collecte et leur traitement de leurs eaux usées :
Type d'agglomérations |
Echéance de mise en conformité |
- agglomérations de plus de 10 000 EH
en zone sensible
- agglomérations de plus de 15 000 EH
hors zone sensible
- autres agglomérations de plus de 2 000 EH
(toutes zones)
|
31.12.1998
31.12.2000
31.12.2005 |
En conséquence des arrêtés préfectoraux
doivent fixer :
d'une part la carte des agglomérations concernées,
d'autre part les objectifs de réduction des flux de substances polluantes
(compatibles avec les objectifs de la directive) pour chacune de ces agglomérations
L'article 6 – alinéa 2 – de la directive européenne
laisse une marge d'interprétation (ambiguïté) quant à
la définition de la taille des agglomérations soumises aux diverses
échéances.
Cet article en effet traite des "rejets d'eaux urbaines résiduaires provenant
d'agglomérations", ces rejets pouvant être interprétés
comme la pollution brute produite par ces agglomérations ou par les seuls
rejets arrivant en station.
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Toulouse, le 4 Avril 2001
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