La nouvelle unité de production d'eau potable de l'Usine de la Jatte dessert depuis quelques semaines 60% des Rouennais. Après contrôles hydrauliques et sanitaires, le nouvel équipement qui fait appel à la technologie de l'ultrafiltration mise au point par la société
ONDEO DEGREMONT, est désormais relié au réseau de distribution d'eau de la Ville. Les travaux, commencés fin 1999, ont été achevés le 31 mars dernier.
Pour débarrasser de leurs impuretés 24 000 m3 d'eau par jour, la technique de l'ultrafiltration consiste à faire passer l'eau au travers de membranes en acétate de cellulose d'une porosité de l'ordre du centième de micron. Après ce traitement, l'eau est totalement débarrassée de tous les éléments indésirables, à l'exception des sels minéraux dont la composition n'est pas modifiée.
Le seuil de coupure des membranes, inférieur à la porosité de la peau humaine, permet d'arrêter les micro-organismes, les bactéries, les virus et de produire ainsi une eau biologiquement pure.
En effet, pour être distribuée, l'eau doit répondre à de nombreux paramètres destinés à évaluer sa potabilité. Parmi les critères analysés, la turbidité qui exprime le degré de limpidité de l'eau revêt de plus en plus d'importance car, au-delà du simple aspect visuel qui rassure le consommateur lorsque l'eau est "claire comme de l'eau de roche" ou qui inquiète lorsque des particules indésirables en troublent l'aspect, il est apparu au cours des dernières années que lesdites particules servaient de support à des éléments micro biologiques, bien plus dangereux pour la santé humaine.
Les ressources en eau de la Haute Normandie sont connues pour être abondantes mais au cours de la dernière décennie, les épisodes pluvieux particulièrement intenses ont montré que la vulnérabilité de la nappe de la craie partout utilisée dans le département, était à la hauteur de sa productivité.
Les ressources exploitées par la Ville n'échappent pas à ce phénomène et le captage des sources du Robec situé à Fontaine sous Préaux, subit les variations cycliques de qualité, au printemps et en automne, lorsque les pluies et l'état des sols réunissent les conditions propices à l'entraînement des particules d'argile arrachées au terrain et qui se retrouvent à l'émergence des sources.
En 1995, en prévision du remplacement d'un équipement de filtration traditionnel sur sable devenu obsolète, la Ville de ROUEN s'est interrogée sur la meilleure technologie à mettre en œuvre pour clarifier l'eau. Les procédés de filtration membranaire déjà connus et utilisés dans de petites unités semblaient une alternative intéressante. La question alors posée était leur adaptabilité aux eaux rouennaises et leur transposition à des unités de traitement de grande capacité à l'échelle du débit à traiter : 24.000 m3 par jour.
Pour parfaire les connaissances, des essais sur deux systèmes pilotes, l'un utilisant la technique de la microfiltration l'autre celle de l'ultrafiltration, ont été testés pendant 16 mois. Le coût de cette opération de 1 M.F. cofinancée par la Ville de ROUEN et l'Agence de l'Eau a permis de conclure à une excellente qualité de traitement pour les deux procédés.
Au vu de ces études, sur proposition de la Direction de l'Eau, le Conseil Municipal de la Ville a décidé le lancement d'une consultation en vue de construire une unité de traitement de filtration membranaire capable de traiter 24.000 m 3 par jour. Afin d'associer dès le départ des études, un architecte à la réalisation du projet, une procédure de conception réalisation a été privilégiée. La meilleure offre a été présentée par la Société ONDEO DEGREMONT qui a proposé la technologie qu'elle maîtrise parfaitement et développe depuis plusieurs années : l'ultrafiltration.
Cofinancement
Les travaux d'un coût total de 31 M.F. toutes taxes comprises sont financés par la Ville, (budget annexe de l'eau) et ont reçu une aide de l'Agence de l'Eau à hauteur de 30% et du Département de la Seine Maritime pour 15%.
Préserver le calme du quartier
Le parti architectural retenu a permis, en utilisant la pente naturelle du terrain de réaliser une construction semi-enterrée, gage d'une bonne protection phonique indispensable pour conserver le calme du quartier au cœur duquel cet équipement est installé. Il a également rendu possible l'intégration au moindre coût de cette étape de traitement dans l'usine de la Jatte dont le rôle est de distribuer l'eau vers les différents réseaux de la ville.
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