Une station de recherche flottante a été déposée le 4 décembre au cur d'une zone encore inexplorée, le marais de Kaw en Guyane française. Le marais de Kaw est la plus grande zone humide de France (110.000 ha), classée site Ramsar, réserve naturelle depuis mars 1998 et Parc régional depuis mars 2001. Elle héberge notamment l'une des dernières populations de caïmans noirs. L'Institut de recherche pour le développement (IRD), qui coordonne le chantier Guyane du Programme national de recherche sur les zones humides (PNRZH), pilote cette opération.
Cette plate-forme flottante de 6 X 8 m sera installée par hélitreuillage car le marais est inaccessible par la route et par voie d'eau. Elle pourra accueillir pendant toute une année et à tour de rôle des chercheurs de différentes disciplines et de divers organismes qui étudieront l'ensemble de l'écosystème : faune, flore, qualité de l'eau, carottage du sous-sol, etc
Elle pourra servir de base à des opérations de marquage de caïmans permettant de connaître le mode de vie de cette espèce rare et son régime alimentaire encore inexpliqué, étant donné la probable pauvreté du milieu aquatique.
En effet, les eaux du marais de Kaw, directement héritées du ruissellement des eaux de pluies sur les sols très lessivés de la Montagne de Kaw (333m) sont caractérisées par des concentrations en sels nutritifs très faibles liées à leur immobilisation au sein dune couverture végétale flottante continue et très dense. En outre, la décomposition lente de cette matière organique au sein du milieu aquatique, sans contact direct avec lair et en condition obscure, conduit à une eau très peu oxygénée et relativement acide.
Ce type denvironnement semble ainsi peu propice à la présence de populations importantes de poissons et par voie de conséquence, d'oiseaux d'eau. Il abrite une espèce de poissons à forte valeur patrimoniale, l'atipa, qui constitue lun des éléments de base de tous les repas festifs et traditionnels en Guyane. Son mode de vie est totalement adapté à ce type denvironnement. Il est doté en particulier d'une possibilité de respiration aérienne et pour se reproduire, construit des nids flottants où les ufs sont ainsi maintenus au contact de leau de surface pour une meilleure oxygénation. Dans ces zones où dominent les végétaux flottants, on rencontre aussi l'hoatzin, l'un des rares oiseaux ruminants folivores (mangeur de feuilles).
Ce laboratoire flottant a pu être construit grâce au soutien financier de la Préfecture de Guyane (FIDOM) et avec le concours de diverses sociétés guyanaises qui ont permis son transport (SARL Y.G.M.Y.) et sa dépose (Héli Inter) dans le marais de Kaw.
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