Des normes sanitaires maximales
Lorsque le projet a été déposé pour avis auprès des autorités sanitaires (1989), il n'existait pas de références techniques et règlementaires concernant ce type d'utilisation d'eaux résiduaires
urbaines en France. L'étude du dossier par les Professeurs des facultés de Médecine et de Pharmacie de Clermont-Ferrand a conduit à préciser les modalités de réalisation.
Parallèlement, les Instances Nationales de la Santé élaboraient leurs recommandations officielles et les publiaient en juillet 1991. L'ASA de Limagne Noire a choisi de retenir le niveau de qualité maximale (A) pour réduire les risques sanitaires pour la population et les agriculteurs et pour disposer d'un large éventail de cultures
irrigables par ces techniques, notamment le maïs-semence.
Une mise en service progressive et surveillée
- Une première tranche du périmètre a fonctionné en 1996 et en
1997 sur une surface de 55 hectares irrigués.
- En 1998, le périmètre a été porté à 580 hectares irrigués, suite à un agrandissement et un réaménagement des lagunes de la Sucrerie de Bourdon, qui ont permis d'accroître la surface de lagunage disponible, tout en respectant les consignes de qualité pour l'eau utilisée.
- Il atteint 700 hectares en 1999, les dispositifs de précaution et de contrôle mis en place ayant confirmé leur efficacité.
Depuis 1996 : un Comité de suivi, composé de représentants des communes de Gerzat et St-Beauzire, d'experts du Conseil Départemental
d'Hygiène, de l'Administration et des partenaires concernés, se réunit deux à trois fois par an pour suivre et orienter la gestion de l'opération.
Une qualité contrôlée et conforme
L'eau utilisée est contrôlée tous les 15 jours par le laboratoire agréé de l'Institut Louise Blanquet de Clermont-Ferrand.
Les eaux sont prélevées à la sortie de la station d'épuration et à la sortie des lagunes.
En 1996, 1997 et 1998 l'eau utilisée pour l'irrigation a été conforme
à la qualité A recommandée par le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France.
Cette très bonne qualité permet notamment d'irriguer le maïssemence en période de castration.
Trois ans de suivi épidémiologique confirment l'innocuité du dispositif
- Le suivi épidémiologique a été mis en place par l'Observatoire Régional de la Santé d'Auvergne sur les 8 communes concernées par le périmètre d'irrigation de l'ASA.
Son but était de vérifier l'innocuité du système pour la santé de la population environnante qui compte 17.000 personnes et des agriculteurs.
- Il s'est appuyé sur deux réseaux sentinelles (15 médecins et 7 pharmaciens) et le recueil et le traitement hebdomadaires de leurs observations pendant la campagne d'irrigation.
- II a été complété par des enquêtes auprès des travailleurs temporaires chargés de la castration des maïs et auprès des exploitants agricoles euxmêmes, populations les plus exposées à des risques potentiels, du fait de leur contact direct et fréquent avec l'eau utilisée.
- Les années 1996 et 1997 ont permis de dresser le "bruit de fond" de l'état de santé de la population et d'établir les "seuils d'alerte". Ces paramètres permettent de détecter l'apparition d'un phénomène épidémique éventuel et d'en rechercher la cause en temps réel.
Aucun événement particulier n'a été constaté pendant ces
trois années de suivi, preuve de l'innocuité du dispositif.
Une réalisation innovante et transférable
C'est le premier projet européen de cette nature par son ampleur, les techniques mises en oeuvre et le partenariat instauré. II pourra servir d'exemple en France et à l'étranger, dans des secteurs ayant des problèmes de qualité d'eau (zones de baignade, de conchyliculture...), d'insuffisance de ressources (régions méditerranéennes, karstiques...), à moyens financiers limités (traitement complémentaire peu onéreux).
C'est à ces titres qu'il a été soutenu par des crédits européens du programme LIFE chargé de promouvoir une meilleure prise en compte de l'environnement.
Des intérêts multiples pour la Collectivité
Ce projet contribue à lutter contre la dégradation des cours d'eau : les matières fertilisantes restant dans les rejets de la station d'épuration,
nuisibles à l'équilibre du milieu aquatique, sont valorisés par les cultures et ne rejoignent plus l'Allier : jusqu'à 15 tonnes d'azote et 1 tonne de
phosphore.
II a permis de rationaliser la gestion de l'eau dans cette région par :
- l'utilisation d'une ressource abondante, disponible et sans conflit d'usage,
- l'économie d'eau des rivières pendant la période critique des basses eaux estivales,
- la réorganisation globale de l'irrigation individuelle et collective dans ce secteur de Limagne.
En confortant les exploitations agricoles, dans un contexte de pression urbanistique, l'opération participe :
- au maintien d'unités économiques de taille moyenne en Limagne,
- au renforcement des relations contractuelles avec les opérateurs agro-industriels régionaux,
- et à la vitalité de ces organismes qui représentent 2000 emplois dans la région.
Les Collectivités partenaires renforcent ainsi leur image de progrès par cette réalisation innovante.
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Données techniques
Exhaure
- Prise d'eau via un partiteur en sortie de station d'épuration.
- Station d'exhaure
- débit : 2000 m3/h
- pression : 0,7 bar
- Puissance: 60 kW
- Canalisation d'exhaure : Ø 600 en fonte
Traitement complémentaire en lagunes pour améliorer la qualité bactériologique de l'eau :
- Cloisonnement en 8 bassins,
- Passage d'un bassin à l'autre par surverse
- Surface totale : 12 ha
- Volume disponible total : 312 000 m3
Station de reprise :
- Débit : 1 540 m3/h
- Pression : 17 bar
- Puissance : 1 200 kW
Réseau de canalisation :
- 60 km environ
- Ø 500 fonte à Ø 75 PVC
- 150 vannes de distribution
Matériel :
- Enrouleurs et pivots (pression < 5 bars)
- Rampe pour irriguer les secteurs à proximité des lieux habités et des routes.
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Schéma de la circulation d'eau Avant le démarrage de l'irrigation, la station de reprise et le réseau sont utilisés pour épandre sur les terrains agricoles les 150.000 m3 d'eau issus du process de fabrication de la Sucrerie de Bourdon. |
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Un partenariat efficace
Entre
- ASA de Limagne Noire (Maître d'ouvrage)
- SOMIVAL (Concepteur et réalisateur pour l'ASA)
- Syndicat Intercommunal d'Equipement de l'Agglomération
Clermontoise (SIEAC)
- Sucrerie Coopérative de Bourdon
- Observatoire Régional de la Santé (OBRESA)
Les administrations :
DDASS Puy-de-Dôme
DDAF Puy-de-Dôme
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Les financeurs
- ASA de Limagne Noire 12,1 MF (34,6 %)
- Europe (LIFE) 5 MF (14,3 %)
- Etat (Agriculture et Aménagement du Territoire) 6,1 MF (17,4 %)
- Conseil Général Puy-de-Dôme 4,7 MF
(13,4 %)
- Agence de l'Eau Loire Bretagne 4,7 MF (13,4 %)
- Sucrerie de Bourdon 2,2 MF (6,3 %)
- Participations diverses 0,2 MF (0,6 %) (Chambre d Agriculture du Puy-de-Dôme, Crédit Agricole Centre France, Domagri, FDCSLait, Limagrain, SIEAC.)
Les entreprises :
BEUF ET LEGRAND - DOMAS
GABAS - SADE - SEMONSAT - SRTP
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Coût de l'opération
Travaux d'infrastructures . . . . . . . . . . . . . . . . 30,5 MF
Matériel d'arrosage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,2 MF
Communication sur l'opération . . . . . . . . . . . . 0,4 MF
Suivi épidémiologique et qualité . . . . . . . . . . . 0,9 MF
MONTANT TOTAL H.T ................................ 35 MF
Calendrier
- 1987-1989 : étude de faisabilité du projet
- 1989-1992 : examen à différents niveaux et avis
- 1993-1995 : mise au point et formalités administratives
- 1996-1997 : mise en service sur 50 ha, expérimentation
- 1998 : mise en service sur 580 ha
- 1999... : mise en service sur 700 ha
Document publié en accord avec Somival -Photos extraites de la plaquette (juin 1999) d'après : H. Monestier, M. Wasielewski / La Montagne, Somival
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