Contact à Washington, DC -Marshall Hoffman : 703-820-2244
Recherche 10 000 volontaires pour sonder l’opinion publique à travers le monde.
(Des entretiens téléphoniques seront organisés les 5 et 6 mars avec William Cosgrove, vice-président du Conseil mondial de l’eau, et Liliana Hisas, présidente de la Fondation “Universal Ecological Foundation”. Prière d’appeler le 703-820-2244 pour prendre rendez-vous.)
Dans un programme inédit de démocratie mondiale baptisé
Water Voice Messenger (Messager “La voix de l’eau”), des volontaires du monde entier recueillent les vues sur les problèmes liés à l’eau et les solutions proposées par tous ceux à travers le monde qui n’ont pas accès à l’eau, opinions qui seront envoyées par Internet, fax ou courrier postal au 3e Forum mondial de l’eau.
“Le programme Water Voice Messenger offre aux gens du monde entier l’occasion d’influer
directement sur les prochaines décisions qui seront prises à l’échelon mondial sur les problèmes d’eau locaux, nationaux et internationaux”, a déclaré Hideaki Oda, Secrétaire général du 3
ème Forum mondial de l’eau, qui se tiendra à Kyoto, au Japon, en mars 2003. “Le site web (
www.worldwaterforum.org/voice/en/) du programme Water Voice Messenger donne accès à un processus véritablement démocratique. Nous permettons à tous ceux intéressés de recueillir des informations sur les problèmes et les solutions en matière d’eau et de les transmettre directement aux responsables qui formuleront des solutions au Forum.”
Le Forum mondial de l’eau, qui se tient tous les trois ans dans un pays différent, a été créé pour faire face à la crise grandissante de l’eau sur notre planète, crise qui cause des problèmes considérables pour l’agriculture, l’industre, l’environnement et la vie urbaine.
Quelque 1,2 milliard de personnes à travers le monde sont privées d’accès à l’eau salubre. À moins de redoubler d’efforts, leur nombre atteindra 2,3 milliards de personnes d’ici à 2025.
“Nous voulons donner la parole non seulement aux habitants des petits villages et des régions isolées, mais également à ceux qui n’ont pas accès à Internet, a déclaré M. Oda says. Les vues ainsi recueillies seront utilisées dans notre Forum virtuel de l’eau (groupes de discussion en ligne) et diverses réunions régionales et internationales, et prises en compte dans la déclaration ministérielle au 3
ème Forum mondial de l’eau.”
Le Forum recherche un minimum de 10 000 volontaires (messagers “Les voix de l’eau”), à qui il sera demandé d’interviewer chacun plusieurs personnes sur les problèmes d’eau qui les touchent directement, d’enregistrer ces entretiens et de les envoyer par Internet, fax et courrier postal aux tabulateurs du Forum.
Les organisateurs du Forum comptent recevoir un minimum de 100 000 observations directes et idées nouvelles sur les problèmes d’eau et les succès remportés, tels que perçus par les usagers. “Les gens qui offrent leurs services bénévoles peuvent faire une contribution positive pour créer un monde meilleur”, dit William Cosgrove, vice-président du Conseil mondial de l’eau, qui parraine les Forums mondiaux de l’eau, opposant cette attitude à celle des manifestants qui ont perturbé les réunions internationales au cours des dernières années.
“J’ai été surpris par la perspicacité de certaines réponses, a déclaré M. Cosgrove. Les réponses fournies montrent que beaucoup de gens ont des vues très arrêtées sur les problèmes d’eau qui les touchent directement, et sur les solutions possibles à ces problèmes. Elles formeront une solide base de référence pour les responsables présents au 3
ème Forum mondial de l’eau.”
Liliana Hisas, présidente de Fundación Ecológica Universal (Fondation écologique universelle), une organisation non gouvernementale (ONG) basée à Buenos Aires, en Argentine, pense que le Forum devrait être un excellent moyen de trouver des solutions concrètes proposées par et pour les individus.
“Nous notons le vif enthousiasme des ONG à travers le monde à l’idée de participer à ce Forum, a déclaré Mlle Hisas. Nous communiquons avec bon nombre d’entre elles, elles estiment que le Forum peut faire une importante contribution et entendent participer à ce processus.”
Le 3
ème Forum mondial de l’eau remet des prix mensuels, tels que des magnétophones, pour les meilleures réponses reçues chaque mois. Le gagnant du mois de janvier était Mlle Adalet Budak, du WWC Thematic Center, Ankara, Turquie. L’une des réponses soumises par Mlle Budak avait pour sujet : "Champs de légumes irrigués par les eaux d’égout".
Les Messagers qui soumettent les meilleures réponses, d’après le classement effectué par un groupe indépendant du 3
ème Forum mondial de l’eau, seront invités au Japon en 2003 pour présenter leurs conclusions au Forum. Les personnes intéressées peuvent consulter le site web du programme Messenger et lire toutes les réponses soumises.
Près de 700 personnes ont déjà affiché des réponses sur la page web. Certaines réponses font preuve de connaissances techniques précises sur les problèmes des habitants à la ville comme à la campagne.
“L’eau est un problème constant pour les habitants de mon village d’Orissa, a déclaré un Indien à un volontaire. Cela tient à des années d’accumulation de fluor dans l’eau.” Le volontaire a indiqué que les données recueillies dans les réservoirs d’eau et les puits tubés montrent que l’eau souterraine contenait entre 8 et 13 milligrammes de fluor par litre (mg/l) d’eau, comparé à la limite de 1,5 mg/l définie par la l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
“Vu que la teneur élevée de l’eau en fluor a des effets préjudiciables sur le sang et les articulations, la plupart des villageois de la région sont atteints d’une maladie appelée floursis (qui empêche la synthèse du collagène et provoque sa décomposition dans les os, les tendons, les muscles, la peau, le cartilage, les poumons, les reins et la trachée artère) qui provoque l’atrophie musculaire des membres. D’autres souffrent de myalgies céphaliques (des douleurs musculaires à la tête qui s’accompagnent de la grippe ou d’autres maladies virales)”, précise le volontaire.
“J’hésite à faire boire l’eau du robinet à un enfant, car elle est polluée par un produit chimique , dit une mère de famille japonaise qui vit dans la préfecture de Hyogo. Lorsque vous avez un enfant, la contamination de l’eau courante est un problème. Ce n’est pas seulement l’odeur de chlore. C’est parce que j’ai entendu dire que ni les produits chimiques agricoles ni l’agent de fluorescence des détergents synthétiques ne peuvent être entièrement éliminés de l’eau traitée. Quand mon enfant est né, j’ai acheté de l’eau en bouteille pour préparer son lait. Bien que mon enfant mange aujourd’hui la même chose que ses parents et boive l’eau du robinet, je me demande si ce n’est pas mauvais pour sa santé.”
Un inspecteur public du Bélarus, un pays d’Europe de l’Est, s’est dit inquiet de voir ce qu’une exploitation d’élevage porcin faisait à l’environnement : “Je sais qu’un complexe d’élevage porcin de 80 000 têtes déverse 100 tonnes de fumier et 700 tonnes d’eau polluée par jour dans l’environnement.
Cette eau polluée est stockée dans des réservoirs d’eaux usées, mais les réservoirs sont régulièrement surchargés et se déversent dans la Berezina.”
“Ces messages sont très précieux car ils montrent à quel point les gens se sentent concernés par l’eau, des professeurs universitaires aux villageois, dit M. Cosgrove. Ils illustrent également des problèmes dont les spécialistes de l’eau ne sont pas toujours conscients, que ce soit dans les grandes villes ou dans les villages.”
“Voici comment les volontaires et les gens qui viennent leur parler peuvent jouer un rôle important, ajoute M. Oda. Par exemple, les messages "Les voix de l’eau" qui portent sur la pollution, aussi bien les problèmes que les solutions, seront rassemblés et dirigés vers les sessions consacrées à la pollution, tandis que les opinions concernant les problèmes d’hydraulique urbaine seront dirigées vers les sessions consacrées aux problèmes urbains, etc. De cette façon, les "voix de l’eau" auront une ligne de communication directe avec les différents processus de planification qui déboucheront sur des propositions pour le 3
ème Forum mondial de l’eau.”
Le 3
ème Forum mondial de l’eau présentera les initiatives prises pour apporter des solutions aux problèmes d’eau dans le monde. Quelque 8 000 représentants officiels, des organisations internationales comme la Banque mondiale et des institutions spécialisées de l’ONU comme l’UNESCO et le PNUE, ainsi que des spécialistes de l’eau, des organisations non gouvernementales (ONG) et les médias sont attendus au Forum de 2003.
Les premiers messages “Les voix de l’eau” transmis au Forum ont montré le profond désespoir suscité par les problèmes d’eau dans les villes et les campagnes des pays en développement, de même que dans certains pays industrialisés.
“La triste vérité est qu’il n’existe pas de traitement efficace contre l’empoisement par l’arsenic dans l’eau [au Bangladesh]. Plusieurs personnes meurent chaque jour d’empoisonnement à l’arsenic dans les régions rurales, déclare un professeur au Bangladesh. Dans les premiers jours [après l’indépendance], le gouvernement du Bangladesh et l’UNICEF ont lancé un programme pour installer des milliers de puits tubés dans le pays de façon à fournir de l’eau potable. À l’époque, on ne faisait pas d’essais systématiques pour détecter la présence d’arsenic dans les eaux souterraines, et depuis 20 à 30 ans on puise l’eau dans la nappe aquifère pour alimenter les zones rurales en eau potable, explique le professeur. En 1993, on a constaté que l’eau souterraine dans les districts du Nord du Bangladesh était fortement contaminée par l’arsenic dissout dans l’eau. Selon les estimations, quelque 36 millions de personnes boivent de l’eau contaminée à forte teneur en arsenic (plus de 0,05mg/l).”
Le professeur a lancé un appel au Forum pour aider son pays. “Ce problème nécessite l’aide
internationale pour sauver des millions de vies, et c’est pourquoi je pense que le Forum mondial de l’eau devrait attirer l’attention sur ce problème.”
“À l’heure actuelle, les problèmes d’eau dans le monde constituent un sujet de préoccupation mondiale car ils menacent l’existence même des êtres humains et, de fait, l’écosystème tout entier, dit le site web.
Nous, la génération actuelle, devrions assumer la responsabilité de nous attaquer à ces problèmes et de trouver des solutions viables. Nous ne pouvons pas rejeter ce fardeau sur la génération suivante.”
U
n autre professeur, en Indonésie cette fois, tenait à faire savoir au Forum que
la construction de trois grands barrages avait gravement pollué le fleuve local : “Il y a trois grands barrages sur le fleuve Citarum (dans l’Ouest de Java, en Indonésie), Saguling (achevé en 1986), Cirata (1988) et Jatiluhur (1966). Cependant, depuis 1980, en particulier pendant la saison sèche, ce fleuve est extrêmement pollué par les eaux usées domestiques et ndustrielles, et cette situation entrave de plus en plus le fonctionnement du barrage de Saguling comme source d’eau pour la production d’électricité, la consommation courante et la pêche.”
Certaines personnes interrogées se disent bien contentes d’avoir l’eau courante, mais ils ne la boivent pas sans la traiter au préalable.
“
Il n’y a pas de problème d’eau dans notre région, déclare une femme à Dar es Salaam, capitale de la Tanzanie. Nous avons suffisamment d’eau courante pour nos besoins domestiques et le jardinage.
Je fais généralement bouillir l’eau pour éviter diverses maladies comme la typhoïde et la diarrhée. Je le fais parce que la qualité de l’eau n’est pas garantie. À part la question de la qualité, il n’y a pas de problème.”
Toujours en Tanzanie, un agriculteur dit que moins de la moitié des gens ont accès à l’eau, potable ou non.
“Environ seulement 45 % des gens qui vivent à la campagne dans le district de Magu, à Mwanza, en Tanzanie, ont suffisamment d’eau, ajoute l’agriculteur.
La situation est très difficile pendant la saison sèche, lorsque les gens doivent faire 8 à 10 kilomètres pour trouver de l’eau potable. L’alimentation en eau est légèrement meilleure dans les villes, où au moins 54 % des habitants ont l’eau courante. Mais cette eau n’est pas toujours potable. Il faut la faire bouillir avant de la boire. Le principal obstacle est le manque de capitaux pour améliorer la situation.”
Mais une jeune femme de la classe moyenne, à Dar es Salaam, dit qu’elle n’a pas de problèmes
d’alimentation en eau : “Je n’ai généralement pas de mal à m’approvisionner en eau car il y a toujours de l’eau et ma famille peut payer les factures. Il n’y a pas de problèmes d’eau ici car l’eau du robinet que nous utilisons est potable.”
“Ces trois exemples en Tanzanie illustrent les problèmes d’eau qui se posent dans de nombreux pays en développement, dit M. Cosgrove. Dans les villes, les riches et la classe moyenne ont accès à un bon réseau de distribution qui fournit de l’eau potable, mais
de nombreux pauvres n’ont pas l’eau courante et doivent payer 10 à 100 fois plus cher pour se procurer de l’eau qui n’est pas traitée. À la campagne, les gens ont encore plus de difficultés et doivent parcourir des kilomètres pour s’approvisionner en eau.”
Certaines réponses montrent à quel point les jeunes sont conscients que leurs aînés leur lèguent un monde abîmé.
“
La façon dont nous traitons nos cours d’eau limpide n’est pas très reluisante et détruit ce que la nature nous offre, dit un étudiant de Speighstown, à la Barbade. Avez-vous vu le lit de la rivière de Speighstown ? Il est verdâtre et nauséabond, rempli de détritus. Nous devons faire quelque chose car c’est mauvais pour notre île et ses habitants. Ce n’est guère en notre honneur. Cela veut dire que nous n’avons rien fait pour veiller à notre avenir, à celui de nos familles, de notre pays et des gens qui vivent à la Barbade.”
Un professeur d’une autre île des Caraïbes,
Trinité-et-Tobago, met en garde contre la pollution causée par l’industrie pétrolière : “On trouve des agents polluants liés aux activités pétrolières dans la boue et dans l’eau, déversés par les navires-pétroliers ou les réservoirs de stockage de produits pétroliers, explique le professeur. C’est toxique pour les poissons, le plancton et les mangroves.”
En Inde, u
n homme déplore l’effet de l’urbanisation sauvage sur deux fleuves dont l’eau était jadis potable : “Shillong, une jolie station balnéaire dans les collines qui est la capitale de l’État de Meghalaya dans le Nord-Est de l’Inde, est alimentée par deux cours d’eau, l’Umkhrah et l’Umshirpi.
Leur eau était tellement limpide autrefois qu’on pouvait la boire directement dans aucun traitement. Mais l’urbanisation sauvage et l’apparition de taudis sur les rives ont tellement dégradé la qualité de l’eau qu’elle est aujourd’hui inutilisable dans la plupart des cas pour la consommation humaine. L’eau est contaminée par les produits chimiques et les matières fécales. L’imprévoyance humaine a empoisonné et étouffé ces merveilleux "chants de la nature".”
Le personnel du Forum catalogue toutes les réponses et les enverra aux groupes de travail appropriés qui préparent les sessions pour le Forum mondial de l’eau. Comme l’explique un étudiant brésilien, “il est nécessaire de lancer une initiative mondiale pour s’attaquer aux problèmes de l’eau. L’eau est une ressource vitale. La plupart des gens sont totalement irresponsables vis-à-vis des problèmes d’eau. La solution passe par l’éducation et la sensibilisation. De nombreuses mesures importantes sont prises par le gouvernement et les entreprises en conjonction avec la population pour freiner la destruction dans le
Sud-Est du Brésil. Ces mesures sont très utiles et il serait bon de suivre cet exemple dans le reste du monde. L’Eau nous remercierait.”
Pour le 3
ème Forum mondial de l’eau, visiter le site
www.worldwaterforum.org.
Adresse électronique du Forum :
office@water-forum3.com