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eau & ressources

3ème Conférence Internationale
Aix-en-Provence

Les Ressources Marines

Droits de Propriété, Economie et Environnement
21-24 Juin 2000

Centre d'Analyse Economique de l'Université d'Aix-Marseille III
Groupe d'Etude Droits de Propriété et Environnement (G.E.D.P.E.)
International Center for Research on Environmental Issues (I.C.R.E.I.)


Présentation
Premier communiqué de presse : Conférence internationale sur "Les ressources marines" d'Aix-en-Provence.
Deuxième communiqué de presse : "Expériences et études de cas"
Communiqué de presse final

 

Présentation

La première conférence "Droits de Propriété et Environnement" (1996) visait à sensibiliser les professionnels, les décideurs publics ou privés, les économistes, les juristes, les organisations non gouvernementales... sur la place des droits de propriété et des instruments économiques en tant qu'outil de gestion des ressources naturelles. La deuxième conférence (1998) était consacrée aux "Ressources en Eau". Les "Ressources Marines" retiennent cette année l'attention.

  En effet les mers et les océans recouvrent 70% de la superficie de la planète où les droits de propriété restent mal définis et respectés. Depuis que les ressources sont pleinement exploitées en raison des progrès technologiques et de la pression démographique, les méthodes de régulation classiques s'avèrent mal adaptées pour prévenir la surexploitation générale et les conflits. Certaines zones sont en voie de devenir des lieux de décharge mal contrôlées et/ou de surexploitation. Les multiples et anciennes réglementations s'avèrent peu efficaces pour gérer les pressions croissantes sur les ressources halieutiques et écologiques. Certes l'idée "d'enclore la mer" peut sembler incongrue. Pourtant depuis la plus haute antiquité des droits de propriété, le plus souvent coutumiers, ont su préserver les ressources et réguler les activités de pêche. Aujourd'hui les systèmes des "quotas individuels transférables" ouvrent éventuellement de nouvelles perspectives en matière de rationalisation des usages, de conservation des ressources et de solution des conflits.

On se propose donc de faciliter le débat et la discussion entre les théoriciens et les praticiens des ressources marines afin d'imaginer quels pourraient être les rôles respectifs et/ou complémentaires des réglementations des droits de propriété, des instruments économiques et des réglementations dans les océans.

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Premier communiqué de presse :
Conférence internationale sur "Les ressources marines" d'Aix-en-Provence.

 La 3° conférence sur les "Droits de Propriété, économie et environnement" organisée par le Centre d'Analyse Economique (Faculté d'économie appliquée), qui a pour thème cette année "Les Ressources marines" s'est ouverte ce matin à Aix-en-Provence, en présence d'une centaine d'experts venus du monde entier. Elle se tiendra jusqu'à vendredi dans les locaux de la Faculté de Droit et d'Economie et sera suivie samedi d'un circuit d'études en mer autour de Marseille (Parc Marin de la Côte Bleue, ferme aquacole des îles du Frioul et projet d'un sanctuaire marin dans les calanques entre Marseille et Cassis).

  Surexploitation du milieu marin, pollutions, tourisme, activités de loisirs, aménagements côtiers, transports maritimes : la liste est longue des agressions dont est victime l'espace marin. "La mer est en mauvais état, il faut trouver des moyens nouveaux de s'en sortir", a déclaré dès la séance inaugurale, Max Falque, secrétaire général de la conférence. La mer est victime de ce qu'on appelle "la tragédie des communaux", à savoir des ressources supposées appartenir à tout le monde, libres d'accès et d'exploitation. La conférence se propose, selon les propos de Max Falque, de "lancer des idées nouvelles" dans un domaine où on n'a pas beaucoup évolué depuis le droit romain. "Comment s'en sortir ?", s'est-il interrogé. Et de répondre : " En trouvant des instruments juridiques, économiques et institutionnels qui apportent des solutions aux problèmes posés".

 Pour l'Europe, Christoph Nordmann, chargé de la prospective de la politique commune de la Pêche à la Commission Européenne a établi le bilan suivant : 60% du stock de poissons est "surexploité", ce qui pour 40% de ce stock "risque de mettre en cause sa survie". Il ne s'agit pas seulement de tirer la sonnette d'alarme mais plus encore de réagir par une politique adaptée à une situation qui peut devenir très critique. M. Nordmann a insisté sur la diversité des situations en Europe, qui nécessitent des solutions adaptées. "Une réponse uniforme et centralisée n'est pas imaginable", a-t-il déclaré en comparant notamment les problèmes posés par la pêche dans l'océan Atlantique et en mer Méditerranée. Il faut distinguer aussi la pêche côtière, dominante en Europe de la pêche au large, et juger chaque situation locale ou régionale "avec pragmatisme", a-t-il insisté, c'est-à-dire sans préjugé politique ou idéologique.
Les pratiques européennes concernent les deux grandes organisations de la pêche connues aujourd'hui dans le monde , soit avec des quotas individuels (limitation annuelle de la quantité affectée à un pêcheur professionnel) comme cela se fait au Royaume Uni et aux Pays-Bas, soit des quotas globaux comme en France. M. Nordmann estime que le système des quotas "n'est pas très adapté à la Méditerranée car il ne peut s'appliquer qu'à une espèce de poisson, alors qu'on y pêche divers types en même temps". La question des quotas de pêche est donc apparue dès la première journée de la conférence comme un des sujets centraux, avec en arrière plan le débat sur le libre accès à la mer et les droits de propriété qui peuvent y être attachés (cas des quotas de pêche négociables).

 Pour le professeur Jean-Pierre Centi, économiste et directeur du Centre d'Analyse Economique d'Aix-en-Provence, le débat est rendu confus et ambigu "parce qu'on confond propriété sur une ressource (la mer) et les droits de propriété que l'on peut exercer. Pour l'économiste, un bien comme la mer possède des attributs multiples et fait l'objet d'usages différents, et ce sont ces attributs et ces usages qui peuvent faire l'objet de droits de propriété. Ces droits ne sont pas figés comme les usages eux-mêmes qui varient dans le temps".
Les moyens techniques et les goûts du consommateur évoluent, par exemple, faisant aussi apparaître de nouveaux usages. Serge Collet (Université de Hambourg) ne dit pas autre chose quand il affirme : "Nous ne parlons pas de propriété mais d'usages territoriaux et d'appropriation, c'est-à-dire du rapport des hommes entre eux dans le cadre de la production de la mer". Comment définir ces droits ? Selon Jean-Pierre Centi, ces droits peuvent prendre diverses formes mais doivent être en règle générale "exclusifs et transférables". Pour les définir, il est nécessaire d'adopter une démarche "non pas de haut en bas comme c'est le cas dans l'hypothèse d'une intervention étatique mais de bas en haut". Il faut que les personnes intéressées - les pêcheurs par exemple - résolvent d'elles-mêmes et de façon volontaire les problèmes . Cette opinion est partagée par Michael de Alessi, directeur du Center for Private Conservation (San Francisco) qui estime que "la meilleure solution a été trouvée quand les pêcheurs ont su gérer eux-mêmes les ressources de façon décentralisée".

 La question de la pollution de la mer par les hydrocarbures a également été abordée. Certains intervenants ont relativisé les grandes pollutions accidentelles du type Erika dont l'impact médiatique est très fort et occulte la situation mondiale, en soulignant comme l'a fait Michel Botalla-Gambetta, administrateur des Affaires Maritimes (Marseille), que 80% de la pollution de la mer provenaient de la terre et que 20% donc se produisaient en mer. En France, entre 200 et 300 rapports de pollution sont établis chaque année, a indiqué M. Botella-Gambetta mais "les affaires qui débouchent devant la justice se comptent sur les doigts d'une seule main, tout simplement parce qu'on se trouve face à des nappes de pollution isolée et qu'il n'est pas possible de savoir quel est le navire pollueur".
En effet, en dehors des pollutions accidentelles de grande ampleur comme dans le cas de l'Erika, la pollution par hydrocarbures se produit principalement par des rejets soit de résidus d'hydrocarbures (par exemple par les cargos), soit d'eau de ballast mêlée d'hydrocarbures (jusqu'à 20.000 tonnes pour les plus gros pétroliers).
M. Botella-Gambetta a mis l'accent aussi sur "la formation insuffisante des magistrats" en ce domaine et sur le trop grand nombre d'intervenants à tous les niveaux. Il a rappelé que l'administration des Douanes ou des Affaires Maritimes mais aussi la Gendarmerie ou la Marine Nationale pouvaient constater une pollution. En revanche, le projet de loi actuellement discuté en France permettra de désigner trois tribunaux spécialisés (Brest, Cherbourg et Toulon).
Pour sa part, Maître Patrick Simon, avocat (Paris), a dénoncé "les excès de la législation en matière civile" en montrant comment les lois se sont succédées au rythme des pollutions majeures pour "aboutir à une monstruosité juridique avec l'interdiction faite aux victimes d'introduire un recours sur d'autres personnes que la seule qui est désignée, à savoir l'armateur". Dans le cas de l'Erika, cela ne va pas sans poser de problèmes dans la mesure où "l'armateur n'est pas d'une très grande solvabilité" et que les dommages sont évalués "à 1,2 milliard de francs". Maître Simon a montré à travers divers exemples que les responsabilités varient selon que le navire lui-même est mis en cause, si on se trouve devant un défaut de signalisation d'un rocher, un excès de chargement, une collision. "On ne peut pas décréter à l'avance qui sera responsable comme le fait la législation française, a-t-il déclaré. Il faut que les victimes puissent poursuivre le vrai responsable".

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Deuxième communiqué de presse :
"Expériences et études de cas"

 La deuxième journée de la conférence internationale sur les "Ressources Marines", qui se tient à Aix-en-Provence (21-23 juin) a été consacrée aujourd'hui aux "Expériences et études de cas" .

Une interrogation a parcouru l'ensemble des questions abordées : est-il nécessaire de privatiser la gestion de l'environnement marin afin d'en assurer une meilleure protection à long terme ? En ce qui concerne la pêche, la plupart des pêcheries commerciales sont réglementées par les "totaux admissibles de capture" c'est-à-dire par le maximum de prises autorisées globalement sur une espèce. Cette mesure a été jugée insuffisante, selon certains intervenants, pour préserver la ressource.

Elizabeth Brubaker de Toronto (Canada), directrice de "Environment Probe", a pris le cas de la pêche à la morue, gérée par le gouvernement canadien, qui l'a interdite en 1992 en raison de sa raréfaction et qui l'a autorisée à nouveau en 1998. "On a détruit cette pêche car elle s'est établie à un niveau trop élevée puis on l'a réouverte de façon prématurée, affirme-t-elle, pour des raisons électorales. Le gouvernement canadien ne possédait pas les bons outils pour prendre les décisions adaptées". Et cela, selon Mme Brubaker, pour quatre raisons :

  • 1. "Les politiques ne voient pas plus loin que le bout de leur nez à savoir la prochaine élection, ce qui est désastreux car il faut raisonner à long terme",

  • 2. "Ils représentent des intérêts divergents et contradictoires (pêcheurs, écologiste, tourisme et loisirs .), ce qui entraîne la paralysie et la sclérose des décisions",

  • 3. "Le gouvernement peut être sous l'influence d'un lobby; au Canada, ce fut le cas avec ceux qui défendaient la création d'emplois dans ce secteur",
  • 4. "Le gouvernement ne paie pas financièrement le coût d'une mauvaise décision, il n'est pas en mesure comme l'est un professionnel dans un régime de marché, de déterminer la valeur des ressources environnementales et il ne peut pas réagir assez vite".

Mme Brubaker affirme que "le droit de propriété permet de forcer le pêcheur à préserver une ressource qui, dans cette hypothèse, sera infinie" car l'outil le mieux adapté est "un droit de propriété fort, exclusif, perpétuel et transférable". Quelques pays dans le monde se sont engagés dans cette voie ( l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Islande.).

Hannes Gissurrarson, professeur à l'université de Reykjavik (Islande) a plaidé lui aussi pour les "contingents" individuels transférables actuellement en vigueur dans son pays, tout en soulignant: " Il n'est pas suffisant de démontrer que ce système est le meilleur encore faut-il que les gens voient un intérêt à l'appliquer ou à accepter le changement". En effet, en Islande, selon M. Gissurarson : "7O% de la population est contre car elle estime qu'un petit nombre de pêcheurs fait trop de profit". Des quotas de pêche ont été accordés gratuitement en 1983 : "C'était préférable à un système d'enchères, dit-il, car sinon la moitié des pêcheurs existants n'auraient pas pu en bénéficier".
  Depuis 1983, 90% de ces quotas ont été négociés sur un marché qui est libre et ont donc changé de mains. M. Gissurrarson a précisé aussi qu'il était nécessaire de déterminer concrètement ces "quotas transférables" en pourcentage du total autorisé et non pas en valeur absolu. Résultat : les grandes pêcheries se sont développées. Elles représentaient un quart des sociétés de pêche en 1983 contre 65% en 2000. L'ensemble du secteur évolue vers la formation de sociétés anonymes (on estime que 20.000 personnes possèdent en Islande des quotas de pêche négociables) . Il en résulte, selon lui, "une gestion efficace de la pêche". Et s'il a un conseil à donner, c'est celui-ci : "Pour changer de système, il faut demander à ceux qui sont à l'intérieur (c'est-à-dire aux pêcheurs) de s'engager". En clair, on ne doit pas l'imposer.

  Bien d'autres expériences, en dehors de la pêche, ont été présentées. En particulier le cas de la récolte des algues en France soit 100.000 tonnes/an. Cette activité relève du même mode de gestion que la pêche alors qu'elle se rapproche de l'agriculture. Or, il ne faut pas raisonner en fonction d'un permis et de quantités globalement autorisés, ont souligné des intervenants, mais en fonction de "surfaces" afin de gérer l'espace marin de façon rationnelle : cela permettrait en effet d'en fermer certaines et d'en ouvrir d'autres pour permettre une reproduction normale des algues.
  Frédéric Bachet, directeur du Parc Marin de la Côte Bleue, a fait le bilan d'une des rares expériences de sanctuaires marins en France. Ce parc est composée de deux zones, l'une près de Carry de 85ha (créée en 1983), l'autre près du Cap Courronne (1996) de 210 ha où toute pêche est interdite. Il est à noter que les pêcheurs sont associés et parties prenantes de cette démarche. Ces zones "sont devenues des espaces de grossissements pour les poissons et ont permis aussi de retrouver des espèces qui avaient disparu", a indiqué M. Brachet. On revoit des espèces nobles tels que des loups, des sars, des dorades et des dentis. Des récifs artificiels ont été immergés à 25 m de profondeur. Les résultat sont là aussi assez spectaculaires. "Dix espèces nouvelles sont apparues, indique M. Bachet, celles que l'on trouvait déjà sont 3 à 13 fois plus nombreuses". "Nous sommes devant ce qu'il est convenu d'appeler une patrimonialisation de la bande côtière", a souligné M. Brachet.

  Des projets originaux ont également été présentés comme celui de Mickaël Markels, PDG de "Ocean Farminc Inc." (Springfield ) qui se propose de "fertiliser les mers ouvertes". Il a fait état d'une première expérience réalisée sur 12 km2, qui permettrait "d'améliorer le zooplancton en développant le phytoplancton par apports de nutriments adaptés". Cette approche aurait aussi l'avantage de réduire la pollution de gaz carbonique dans l'atmosphère (que le phytoplancton absorbe). M. Markels se propose de réaliser avec l'aide du gouvernement américain une expérimentation sur 20.000 km2 (budget de 10 millions de dollars).

  Enfin, Jean-Pierre Chamoux, de l'université du Havre, a relancé le projet de transports d'iceberg. Il croit toujours dans cette approche qu'il avait développée il y a 25 ans avec "Le projet Iceberg" sur financement de l'Arabie Saoudite à l'époque, et qu'il estime viable. L'iceberg étant considéré "comme une épave, il n'y a pas de problème de propriété dans la mesure où il devient la propriété de celui qui s'en empare. On peut transformer une épave en actif industriel". Par ailleurs, l'iceberg lui-même relève, dit-il, de l'appropriation minière de l'eau. Il devient un bien commercialisable. "Je pense, conclut-il, que c'est un des rares exemples où la ressource en eau est naturellement privatisée avec un faisceau d'appropriations successives à partir du droit international sans avoir à modifier la législation". La dernière journée de cette conférence internationale sera consacrée demain aux "Perspectives" ainsi qu'à la présentation générale des conclusions.

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Communiqué de presse final

Henri Lamotte, rapporteur général, a tiré vendredi après-midi les conclusions de la conférence internationale sur "Les Ressources Marines", qui s'est tenue à Aix-en-Provence (21-23 juin), en soulignant deux "enseignements" : d'une part "la contribution potentielle des droits de propriété à la gestion des ressources marines peut prendre des formes multiples", d'autre part "l'efficacité de ces droits n'est ni générale, ni absolue, elle est contingente et conditionnelle" car le milieu marin est soumis à d'autres types d'agressions sur lesquelles les seuls droits de propriété n'ont pas ou peu d'influence.
M. Lamotte a bien résumé la tendance générale de la conférence en déclarant : "il faut mettre fin au statut de la mer considérée comme un espace qui n'appartient à personne". De fait, "la plupart des atteintes aux ressources marines, a-t-il souligné, résultent de l'absence ou du caractère incomplet des droits de propriété".
Il a mis en évidence "la grande souplesse des droits de propriété" , ce qu'il a appelé leur "maléabilité" dans la mesure où ils peuvent être individuels ou collectifs, coutumiers ou formels, porter sur des biens marchands ou non marchands, prendre la forme de droits d'accès, d'exploitation. à condition qu'ils soient "exclusifs, transférables et durables".

Pour sa part, Brice Lalonde, conseiller régional de Bretagne a fait deux propositions au cours du meeting final.
L'affaire de l'Erika démontre, selon l'ancien ministre, que "le principe de libre navigation est injuste et qu'il faut le réviser dans la mesure où, après un accident, la charge est laissée aux contribuables du pays riverains". Cela pose moins de problèmes aux pays riches qu'aux pays qui le sont moins et qui n'ont pas toujours les moyens de financer des mesures adpatées. M. Lalonde propose d'instaurer "un péage" dans certaines zones "à ceux qui font courir un risque car ils doivent contribuer aux paiements des coûts engendrer par la pollution".
Par ailleurs, il a indiqué qu'il est nécessaire dans certains cas "de passer de la cueillette à l'élevage" en ce qui concerne le milei marin et donc de promouvoir des droits de propriétés. Il a rejoint en cela les conclusions de nombreux experts. Il a pris l 'exemple, en Bretagne, des coquilles Saint -Jacques qui s'élèvent assez bien et qui peuvent être ensemencées". On pourrait délimiter "des terrains appartenant à des personnes qui auraient le droit d'y plonger", ce qui correspondrait à une patrimonialisation de l'espace marin.

Elizabeth Brubaker, directrice de "Environment Probe" à Toronto (Canada) souligne : "Nous avons besoin d'une approche au cas par cas car il n'y a aucune solution universelle de type prêt à porter mais des principes universels qui guident des solutions spécifiques et performantes".
Mme Brubaker a mis en avant le principe de "la propriété autogérée" car "les propriétaires ont entre les mains les outils adaptés pour gérer durablement les ressources".
Le cas des coopératives de pêche au Japon est, selon elle, tout à fait probant et montrent comment les pêcheurs ont su se défendre face à la pollution des centrales nucléaires, aux rejets urbains et à ceux des raffineries.
"Il y a des types de droit de propriété différents mais dans tous les cas ceux qui disposent de ces droits prennent des décisions plus sâges", a-t-elle indiqué. Car, selon elle, le droit de propriété "donne à celui qui en dispose la possibilité de se protéger contre ceux qui provoquent des désastres".

Hannes Gissurrarson, professeur à l'université de Reyjkjavik (Islande) a fait la disinction entre droits de propriété territoriaux (appliqués à une zone maritime) et quotas de pêche individuels négociables (établis en fonction de la ressource : poissons.)
Selon lui, les premiers sont préférables et "après que les nations se soient approprié les mers, c'est maintenant aux individus et aux firmes de le faire".

Les économistes, juristes, bilogistes, ethnologues, historiens. venus des Etats-Unis, de Nouvelle-Zélande, d'Australie et d'Europe ont montré qu'on ne pouvait plus considérer la mer comme n'appartenant à personne et ni se contenter de dire que c'était un patrimoine de l'Humanité.


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